|
Le site était déjà
occupé à l'époque protohistorique. L'ancien château était un château double,
de grande taille, occupant une plateforme rocheuse peu élevée. Il a donné
son nom à ses constructeurs, les comtes et les nobles de Hunebourg qui sont
attestés depuis 1125 pour les premiers, 1127 pour les seconds. Le château
était lié à l'avouerie du couvent de Neuwiller-lès-Saverne. Après la
disparition de la branche mâle des Hunebourg, le château passa aux
Fleckenstein ; au XIVe siècle il était aux Lichtenberg ; il fut détruit par
les Strasbourgeois en 1378 et fut reconstruit. Il semble avoir été abandonné
progressivement, à partir de 1464. La ruine fut acquise en 1808 par le
maréchal Clarke, auquel Napoléon octroya le titre de comte de Hunebourg, et
qui fit détruire le donjon. Après différents changements de propriétaires,
le site qui ne conservait plus que quelques vestiges de l'ancien château du
XIIe et du XIIIe siècle, fut acheté en 1932 par l'autonomiste alsacien
Friedrich Spieser. Il fit construire, entre 1933 et 1944, par l'architecte
Karl Erich Loebell, un château néo-roman comportant plusieurs corps de
bâtiments : sa propre résidence qui porte la date 1834 et un écu aux armes
des Hunebourg, une auberge de jeunesse franco-allemande, un bâtiment pour
les invités avec logement pour les domestiques, un bâtiment dans le fossé et
un puits. En 1937-1938, il fit ériger une tour-donjon, "Friedensturm",
symbole de paix et d'amitié entre les peuples, à la mémoire des soldats
alsaciens et lorrains tombés sur les champs de bataille de la Grande Guerre,
et une cour d'honneur. D'autres bâtiments étaient prévus (un pavillon de
jardin, une bâtisse dite Saalbau ayant l'allure d'une chapelle et une
ferme). Les travaux furent réalisés par l'entrepreneur Victor Bottlaender de
Neuwiller, les sculptures furent confiées à Alfons Rompel de Strasbourg. Le
château, lieu de réunions politiques nazis pendant la dernière guerre, fut
mis sous séquestre par l'État français puis attribué à la Mutuelle générale
des impôts qui l'a transformé en centre de vacances.
Site, à 413 m d'altitude, au nord de la vallée de la Zinsel, formé par trois
rochers, nord, ouest et est, ces deux derniers séparés par une profonde
entaille agrandie volontairement. Il reste très peu de vestiges visibles de
l'ancien château. D'après les travaux historiques, le rocher nord était
utilisé pour protéger la porte d'accès au grand rocher est. La défense de ce
dernier étant aléatoire il n'était probablement occupé que par des bâtiments
résidentiels et économiques. Sur le petit rocher ouest, bénéficiant de
défenses naturelles favorables, furent construits un donjon carré et un mur
bouclier barrant la largeur du rocher à l'est, mur dont subsistent quelques
assises de pierres à bosses de grand gabarit avec liseré mince, sans trous
de levage ni marques de tâcherons. Une citerne à filtration, creusée dans le
roc au pied de la face est du donjon, assurait la réserve d'eau. La
tour-donjon du XXe siècle, haute de 16 mètres, se situe à l'extrémité
opposée du même rocher ouest. Son plan pentagonal épouse la forme du rocher
; une arche en pierre la relie au rocher est. Elle comporte quatre niveaux
principaux et deux entresols. La salle du rez-de-chaussée et de deux étages
sont voûtés et ornés de sculptures. Un escalier en vis dans l'épaisseur du
mur dessert les étages ; une porte est datée de 1938. La cour d'honneur est
enclose d'un mur ajouré de baies géminées et creusé de niches ornées de
sculptures en bas-relief. La tour-donjon et les bâtiments du rocher est sont
de style néo-roman, avec éléments d'architecture inspirés de monuments
alsaciens. Ils sont tous en grès apparent, avec pierres taillées à
l'ancienne.
Éléments protégés MH: le château en totalité : la plate-forme
assiette des constructions, tous les bâtiments y compris la porterie ainsi
que la tour dite de la Paix et ses enclos, le puits, la citerne à filtration
du grand rocher, tous les aménagements du petit et du grand rocher, la
grotte d'amour en contrebas de la plate-forme, les bornes délimitant la
parcelle, les sols ; à l'intérieur des bâtiments, les éléments mobiliers
immeubles par destination : inscription par arrêté du 22 juin 2007.
château de Hunebourg 67330 Dossenheim-sur-Zinsel, tel. 03 88 70 00 59, hôtel
de charme proposant trois salles de réunion.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous.
Crédit photos:
Denbert
sous licence Creative
Commons
A voir sur cette page "châteaux
du Bas-Rhin" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|