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En 1692, Jean Gaspard de Hatzel
(bourgeois anobli et bailli royal) acquit le site où un château médiéval
semble avoir existé. Il ne cessa d'agrandir le domaine et y fit construire
un château par l'architecte Rondouin. Le château, entre cour et jardin,
était complété par de vastes dépendances agricoles en U autour de la cour.
L'exploitation de la ferme fut confiée à des mennonites suisses dont les
descendants occupent toujours le Geisberg. L'ancien pigeonnier, qui faisait
face au château, est daté sur ses portes charretières de 1711. Cette date
correspond sans doute à la construction d'une grande partie des bâtiments
probablement achevés vers 1714, date de la cloche qui surmontait l'entrée.
Le domaine abritait une chapelle dédiée à saint Martin qui était desservie
par les augustins de Wissembourg. Le château comportait un corps de bâtiment
central avec avant-corps à pans coupés côté jardin, précédé d'un important
perron à balustrade. Il était flanqué de part et d'autre par une aile en
légère saillie couverte en pavillon. La cave, en étage de soubassement,
était surmontée d'un rez-de-chaussée légèrement surélevé côté cour, très
surélevé côté jardin. La porte d'entrée couronnée par un fronton cintré
portait des armoiries jumelées et était surmontée par l'édicule qui abritait
la cloche (conservée) de 1714. Vers 1755 le domaine fut vendu à Philippe
Michel Weber qui en resta propriétaire jusqu'à la Révolution. En 1793, le
général Hoche s'empara du Geisberg occupé par les Autrichiens. L'ancienne
maison du portier, qui figure selon des proportions différentes sur le plan
cadastral de 1831, a probablement été reconstruite après cette date. En 1850
le pigeonnier fut transformé en salle de culte pour les mennonites. En 1870,
le Geisberg et le château furent au centre des 1ers combats entre la France
et l'Allemagne. Une partie des bâtiments resta habitée par des familles
mennonites, le reste fut laissé à l'abandon. En 1940 le Geisberg fut une des
1ères cibles de la guerre et le château déjà en fort mauvais état fut
incendié. Ses ruines furent détruites en 1947, de nouvelles maisons furent
construites pour les mennonites qui se partagent entièrement le domaine du
château. Une chapelle a été érigée en 1973, remplaçant l'ancienne salle de
culte du pigeonnier resté désaffecté après divers projets pour
l'installation d'une salle d'archives-bibliothèque consacrée à l'histoire
des mennonites.
De l'ancien château subsistent une partie du soubassement de la façade sur
cour, les ruines des deux pavillons d'angle de l'enclos du jardin (autrefois
couverts d'un bulbe), le pigeonnier à étage, de plan rectangulaire, avec
toit à croupes et avec portes charretières en arc surbaissé ; l'une est
ornée d'un cartouche sculpté, bûché avec date 1711, l'autre porte le même
millésime sur la clé de cintre. Côté est subsiste l'ancienne maison du
portier à un étage sur rez-de-chaussée avec toit à demi-croupes. Dans le
jardin se trouve l'ancien puits.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures de la tour-porche et de
la maison du gardien, les deux pavillons : inscription par arrêté du 9
juillet 1990.
château de Geisberg 67160 Wissembourg, musée des mennonites.
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