|
La première mention du nom d’Outreval figure dans
un registre du tabellionage de Caen à la date du 24 novembre 1474. Ce fief
est alors tenu par Jehan Cordhomme, écuyer. Il est acheté ou plus
probablement apporté en dot à Jacques 1er de Baillhache à la fin du XVIe
siècle. C’est ce dernier, seigneur de Rubercy et d’Outreval qui fait bâtir
le manoir seigneurial, non loin de l’église « sur une parcelle sise en la
delle des dix acres, était assis le manoir seigneurial avec l’un des
colombiers, le tout clos de murailles et de doubles fossés* » L’élégant
pavillon de Baillehache, avec sa haute toiture pyramidale et ses cheminées
élancées, borde le « chemin du Roi », route menant à Caen. Le manoir demeure
dans la famille jusqu’à son acquisition, en 1752, par Nicolas-François Le
Coq, seigneur de Beuville. A sa mort en 1770, la terre de Biéville revient à
son fils cadet qui commence la construction d’un nouveau château près de
l’ancien logis seigneurial d’Outreval. Il décède en 1786 sans l’avoir
achevé. Cinq années plus tard, son fils, Le chevalier de Rubercy, vend tout
le domaine de Biéville au comte de Sourdeval. Le château est toujours dans
le même état et seuls les murs et la toiture sont terminés. Victime de la
Terreur, le comte n’a pas le temps de parachever la construction. Sa veuve
n’y réalise que quelques travaux indispensables. Peu de renseignements nous
sont parvenus sur la composition du parc du château. Le cadastre napoléonien
de 1808, le représente avec ses boisements parcourus de promenades et des
allées sinueuses devant la façade ouest qui laissent deviner un parc à l’anglaise..Au
début du XXe siècle, le pavillon de Baillehache est devenu une ferme avec
des com-muns bâtis autour de la cour. Les propriétaires du château l’ont
laissé dans l’état où ils l’ont trouvé*. La famille Vogt acquiert le domaine
en 1917 et l’occupe jusqu’à la seconde guerre mondiale où le château est
réquisitionné par les troupes d’occupation. Sinistré en 1944, il est
restauré par ses propriétaires qui habitent le pavillon Bailllehache. Le
château ne sera plus occupé. Le parc est classé parmi les sites en juin
1987. Peu après l’entrée sud du bourg, le château de Biéville est une
superbe construction classique en pierre de taille, sur deux niveaux,
coiffée d’une toiture à la Mansart où des lucarnes à œil de bœuf s’ouvrent
dans le brisis. Sur son avant corps central, quatre colonnes ioniques
s’élèvent pour supporter un fronton triangulaire inachevé. Au-dessus, le
haut comble à la Mansart, à deux étages de lucarnes, n’a pas été reconstitué
après-guerre et désormais la toiture ne présente plus qu’un volume unique.
Au pied de l’élégant perron en fer à cheval, s’étend une pelouse au dessin
classique ornée en son centre d’une sculpture. Une allée en fait le tour,
ombragée par de grands et vénérables arbres (chênes, châtaigniers,
tilleuls...). La façade arrière, plus sobre, a conservé sa modénature
d’origine. Un large perron central conduit à un avant-corps droit surmonté
d’un étage attique et d’une terrasse à balustrade. Devant la façade, vers
l’ouest, il ne subsiste plus rien de l’ancien jardin. Les allées sinueuses
qui figuraient encore au cadastre lors du classement ont aujourd’hui
disparues. C’est un espace en herbe rase longé de vieux arbres (ifs, hêtres,
chênes...) un peu clairsemés. De part et d’autre, deux grands pâturages
s’étendent bordés de frênes, de tilleuls, d’érables et d’acacias. Les
boisements deviennent plus denses le long des rues, près des murs. Tout à
l’ouest, derrière un rideau de chênes centenaires, une prairie occupe toute
la largeur de la propriété, séparée des champs voisins par un mur de
pierres. Le pavillon Baillehache s’élève en bordure de la route de Caen.
Seul le dernier étage, couvert de vigne vierge, et la haute toiture émergent
au-dessus du mur de clôture. C’est l’ancienne ferme, organisée autour d’une
cour carrée en pelouse avec communs, écuries, grange et ancien pressoir. Le
corps d’habitation est composé du pavillon Renaissance suivi de trois corps
de bâtiment qui semblent rangés par ordre de taille. A l’arrière, le
bâtiment n’a guère changé et il a conservé ses ouvertures étroites
surmontées d’échauguettes. Vers le nord, le long de la rue d’Outreval, trois
espaces successifs et enclos de murs délimitent deux vergers et un potager.
Aujourd’hui abandonnés ils sont en herbe rase avec des fruitiers sur le
déclin. De l’autre côté de la route de Caen, face à la grille d’entrée, un
double alignement de vieux tilleuls file vers la rue Colbert et le manoir de
Balleroy. De chaque côté, deux herbages sont clos de murs en pierres et de
lisses en béton sur la voierie principale.
château
de Biéville 14112 Biéville-Beuville, situé sur la D 60, vers Lion-sur-Mer, à
l’ouest de l’église de Biéville, propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous.
A voir sur cette page "châteaux
du Calvados" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|