Entre le hameau du Beffeux et le bourg de Bretteville, le parc du château ferme la vallée de la Laize entre deux coteaux : au sud l’orée de la forêt de Cinglais avec le bois d’Alençon, au nord la pente boisée de la "grosse Butte". La Laize y serpente dans un fond de vallée plat en de nombreux bras et biefs. Peu d’informations historiques postérieures au XIXe siècle nous sont parvenues. Les moulins du Beffeux (en aval) et de Bretteville (en amont) ont générés bien des aménagements hydrauliques pour canaliser et réguler les eaux afin qu’ils fonctionnent toute l’année. Le château est construit au XIXe siècle pour M. Harel de Bretteville. C’est une simple demeure d’un étage avec un corps central plat, couronné d’un fronton triangulaire. Elle est flanquée de deux petits pavillons en rez-de-chaussée, avec une toiture terrasse et balustrade (autrefois petits combles à la Mansart). Le château est précédé de deux communs, de part et d’autre de la cour d’honneur. On y accède, depuis le bourg, par une allée bordée d’alignements de tilleuls. Dans l’axe du château un jardin régulier s’étend depuis la grille d’entrée jusqu’à l’arrière de la demeure. Il se termine par un bassin près duquel s’élève une orangerie. Derrière elle, le coteau ensoleillé est aménagé en terrasses avec des allées, promenades en belvédère sur le parc. A l’ouest du château, dans la vallée, la Grande Prairie se termine par une rotonde, chambre de verdure entourée de tilleuls. Elle offre des perspectives lointaines et une mise en scène des arbres d’ornement du parc. Le jardin des eaux, qui suit le cours de la rivière, est composé d’îles, de passerelles et de bosquets créant des jeux de lumières et des ambiances sonores. Au sud de la Laize, s’étendent une grande prairie humide et le coteau forestier du bois d’Alençon. Le parc du château "y compris les arbres qui y sont plantés, la rivière la Laize qui y serpente et ses iles..." est classé parmi les sites en juillet 1942. Au mois d’août 1944, les bombardements de l’opération Totalize de la Bataille de Normandie détruisent les trois quarts de la ville et endommagent le parc et le château. Des bombes ont coupé les allées sur le coteau et les arbres sont criblés d’éclats d’obus. Après la guerre, le nettoyage du parc et la reconstruction des bâtiments permettent de retrouver un peu du lustre d’antan. Les espaces ne sont plus aussi entretenus, l’orangerie est tombée et les boisements sont colonisés d’érables et de frênes qui prolifèrent au détriment des arbres d’ornements affaiblis. A la fin du XXe siècle, le parc, autrefois ouvert sur la vallée, s’est refermé. Les boisements font écran aux vents de la tempête de 1999 qui ouvre une brèche vers l’aval de la vallée.
A l’ouest du bourg de Bretteville-sur-Laize, face à l’église reconstruite, la vallée de la Laize s’ouvre entre deux hauts coteaux. Près du pont qui franchit la Laize sur la route de Barbery, l’allée d’honneur est encadrée de deux alignements de jeunes tilleuls qui forment une belle perspective vers le petit château. Sur la gauche, la vue est dégagée vers une grande prairie humide en rive gauche de la rivière. Le coteau est habillé des peuplements forestiers de la toute proche forêt de Cinglais. Dans la vallée, la prairie semée de boutons d’or est enserrée par les frondaisons des arbres du domaine et de la forêt. Quelques beaux platanes s’élèvent près de la lisière, en rive gauche d’un bras de la Laize. A droite de l’allée d’honneur, un petit bois, dominé par les saules et les peupliers, cache le château et ses communs. Au bout de l’allée, une grille flanquée de deux piliers précède un pont de pierres qui franchit la Laize pour accéder à la cour d’honneur. Une pelouse ovale en occupe le centre bordée d’une allée périphérique qui dessert les communs et le château. Autrefois, l’ancien parc s’étendait derrière la demeure avec son jardin des eaux, la prairie centrale et le coteau ensoleillé avec ses terrasses-promenades romantiques. Aujourd’hui seule la prairie centrale demeure dégagée avec son bassin et, tout au bout, un bosquet : l’ancienne chambre de verdure de tilleuls. Les savantes perspectives du parc se sont estompées avec le temps. Des boisements spontanés de frênes et d’érables sycomores ont peu à peu fermés les espaces et entourés les espèces ornementales subsistantes : cèdres, platanes, hêtres, chênes ou marronniers. Au nord, le coteau exposé au sud s’est lui aussi boisé, il est devenu quasi inaccessible. De la route de Laize-la-Ville, le parc est invisible caché par les bois et les murs de clôture. Il est bien entretenu par le propriétaire et, peu à peu, il retrouve les principes de sa composition d’origine, sans toutefois renouer avec la splendeur d’autrefois.

château de Bretteville sur Laize dit de Melle de la Gournerie 14680 Bretteville-sur-Laize, situé à l’ouest du bourg le long de la Laize, propriété privée, ne se visite pas.

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