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Fief de la famille La Rivière, le lieu
est d'abord dénommé la Rivière-Pré-d'Auge. C'est, depuis le Moyen-Age, un
centre de poteries renommé, spécialisé dans les épis de faîtage et les
tuiles vernissés. A partir du XVIIe siècle, cette petite industrie s'étend à
la fabrication de carreaux : les pavés émaillés (ou pavés de Lisieux), qui
ne cessera qu'au XIXe siècle. C'est au XVIIe siècle que la famille La
Rivière fait construire le château actuel, en haut de la colline au-dessus
de l'église. Le parc, très boisé, s'étend au nord-est de la demeure, il
couvre de ses grands arbres tout le sommet de la colline. En juin 1943,
l'administration des Beaux-Arts, soucieuse de préserver ce paysage typique
du pays d'Auge, classe parmi les sites le château avec son parc et les
prairies où coule la source jusqu'au ruisseau des Vattiers au fond du
vallon. Entouré d'une haie champêtre taillée, le parc du château dresse ses
frondaisons tout autour de la demeure. C'est une élégante construction
symétrique avec deux courtes ailes en retour sur la façade ouest. L'ocre des
pierres se marie avec bonheur au rouge des briques de chaînage et aux tuiles
plates de la couverture. La toiture, à la Mansart, est animée de belles
lucarnes à fronton en bois et de quatre souches de cheminées en briques.
Le château est posé sur une vaste pelouse, à l'ouest du parc. Le long de la
rue de l'église, l'espace est plus intimiste avec des vues courtes et des
arbres isolés ou en bouquet. Au nord, une bande boisée longe le D 270, ne
ménageant aucune vue. Un bois occupe presque tout le parc au sud, seuls les
abords du château sont dégagés et laissent des vues lointaines vers les
prairies, le vallon et les hauteurs couronnées de bois. A mi-pente de la
prairie, la fontaine Saint-Méen est aisément repérable avec son haut chêne
et son enclos de lisses blanches. Dans l'enceinte circulaire, un chêne
vigoureux, ombrage le tronc mort de son ancêtre où sont encore accrochés les
linges des pèlerins. La fontaine est matérialisée par une petite pyramide de
pierre percée d'une porte. L'eau s'écoule dans une vasque maçonnée située
plus bas. Le corps d'un serpent en pierre s'enroule autour de la cuvette et
la tête se redresse face à la vasque, au pied du chêne. L'eau poursuit son
chemin, à travers une rigole, vers un petit étang en contrebas avant de
dévaler la pente par un ru qui rejoint le ruisseau des Vattiers. Le château
et son parc composent, avec les prairies pâturées et l'église, un paysage
d'une grande harmonie parmi ceux du Pays d'Auge en collines aux versants
bocagers où prairies et vergers sont surmontés de boisements.
château de la Rivière du Pré d'Auge 14340 Le Pré d'Auge, le château et son
parc se trouvent près de l'église, propriété privée, ne se visite pas. Nous
remercions chaleureusement le propriétaire pour l'accueil qu'il nous a
réservé lors de notre passage.
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