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L'existence du château est
mentionnée au début du Xe siècle, dans le testament de Saint Géraud, comte
d'Aurillac, car c'est la résidence de son neveu Raymond. Le château passe
aux Pousols, puis à la branche cadette de la famille Sarret. Il est acheté
par Pierre Esqueriou de Parieu. C'est son fils (ou son petit-fils) qui fait
réaliser les travaux. Avant les travaux, le château est composé d'une tour
du XIVe ou du XVe siècle et d'un corps de logis hors œuvre du XVIIe ou du
XVIIIe siècle. La tour rectangulaire a quatre niveaux, elle est couverte
d'un toit en pavillon en pente douce. Le logis est séparé de la tour de
quelques mètres, il n'est pas dans le même axe (l'ensemble forme un V très
ouvert). Le logis a deux niveaux de cinq travées plus les combles aménagés
et un sous-sol. Entre les deux bâtiments, une galerie couverte aménagée
au-dessus d'un passage assez large pour une voiture hippomobile permet de
relier les deux bâtiments par le premier étage.
Un premier projet est commandé à Juste Lisch qui restaurera le château de
Saint-Étienne, sur les hauteurs d'Aurillac. Les archives du château
conservent un projet d'élévation signé et daté d'avril 1861. Il ne modifie
en rien la tour médiévale, ni même la galerie. Son projet concerne seulement
le logis dont le toit est surélevé pour créer une façade plus imposante. Les
lucarnes sont remplacées par d'autres, un peu plus grandes et plus
décoratives (frontons cintrés brisés au centre et fronton en aileron pour
les baies latérales). Il propose de reprendre une toiture en pavillon brisé,
qu'il orne d'épis de faîtage. Au niveau de la travée centrale du premier
étage, la fenêtre est remplacée par une porte-fenêtre qui ouvre sur un grand
perron. Ce projet est assez simple, mais le grand escalier extérieur du
logis moderne tend à éclipser la partie médiévale.
Un autre dessin conservé au château,présente une allure bien différente. La
tour médiévale est couverte d'une haute toiture en pavillon coiffant un
chemin de ronde avec mâchicoulis. La partie qui relie les deux bâtiments
n'est pas une simple galerie, mais un pavillon haut avec deux fines
tourelles en encorbellement. Cette partie conserve au rez-de-chaussée un
passage au-dessus duquel il y a deux étages plus de hauts combles aménagés
sous une toiture élancée et couverte d'épis de faîtage. Selon la notice des
services de l'Inventaire, il présenterait la partie médiane dans son état du
XVe-XVIe siècle. Mais le corps de logis (daté du XVIIe-XVIIIe siècle)
ressemble farouchement au logis moderne, il présente même au centre un grand
perron qui donne accès à la porte centrale du premier étage (comme le
propose Lisch). Il est toutefois plus haut et couronné de mâchicoulis. On
pense donc qu'il ne s'agit pas d'une représentation d'un état ancien, mais
bel et bien d'un projet visant à donner à l'ensemble l'allure d'un château
de la toute fin du XVe siècle.
La tour compte désormais quatre niveaux d'égale hauteur (on ajoute quelques
assises au sommet pour rendre le dernier étage plus aisément logeable). Les
baies de ce niveau s'arrêtent juste avant le départ du toit, on juge
pourtant utile de les doter d'un fronton cintré. Dans un souci de
décoration, le toit repose sur une bande sculptée de modillons si petits
qu'ils ressemblent à des gouttes ou à une amorce de billette. Le porche
présente un léger bossage une assise sur deux. La baie rectangulaire du
passage est inscrite dans un arc surbaissé à clef passante et pendante
convexe et à plate-bande à crossettes en escalier. La grande baie de l'étage
est à peine plus haute qu'une fenêtre en demi-cercle. Elle est placée sous
un ébrasement concave qui reçoit au niveau de la clef le blason du
propriétaire entouré de volutes et de feuillages stylisés. Le passage est
ouvert sur plusieurs portes dont l'entrée d'honneur et l'entrée de service.
Cette entrée d'honneur ne bénéfice d'aucun décor particulier, c'est sans
doute la plus sobre qui ait pu être observée. Cela s'explique sans doute
parce que cette porte n'est pas visible de loin et que l'attrait principal
de l'arrivée dans ce château est le porche lui-même et ses décors. La partie
interne mélange andésite et briques apparentes (ce qui est très rare dans
cette zone où la brique est habituellement cachée). Cet espace est éclairé
par les deux grandes baies du passage, mais aussi par un tambour situé dans
la partie supérieure. La galerie de l'étage est très largement vitrée sur
l'extérieur, mais elle reçoit en son centre un grand cylindre maçonné, percé
de grandes baies qui accueillent des vitraux. Ces derniers offrent une
lumière riche grâce à une alternance de verrière de Pompey, très lumineuses
(verre transparent et cabochons rouges) ou plutôt colorées (différentes
couleurs, verres texturés et des cives). Depuis le passage, la coupole est
ornée d'une mosaïque polychrome à tesselles carrées ou en demi-sphère.
Sur la façade du grand logis, les niveaux sont clairement lisibles. La
partie sud du sous-sol est visible sur presque toute sa hauteur: la partie
basse laisse apparaître cinq assises de gros moellons sombres au-dessus
desquelles une assise régulière délimite la hauteur à laquelle sont ouvertes
les petites baies. Au-dessus, une autre assise d'andésite marque le niveau
du plancher du rez-de-chaussée surélevé. Les baies du rez-de-chaussée sont
toutes transformées en portes-fenêtres. Celle du centre a un petit balcon,
mais les autres ont un garde-corps quasiment dans l'alignement de la façade.
Comme pour la tour, les fenêtres du dernier étage sont artificiellement
prolongées par un fronton (cintré ou triangulaire, en alternance). Le bord
du toit est orné des mêmes modillons miniatures. L'eau de pluie est
canalisée par des gouttières dont certaines (au moins celles de l'arrière)
conduisent l'eau vers un petit bassin. (1)
Éléments protégés MH : les jardins, le château, y compris le porche et les
pièces suivantes avec leur décor : l'escalier, la grande antichambre, la
salle à manger, le salon des Quatre Saisons, le salon Louis XV, le salon
Empire, la bibliothèque (aile Sud), la chambre XVIIIe siècle aux lambris
peints, la chapelle (aile Nord) : inscription par arrêté du 5 mars 1992.
château de Fabrègues 15000 Aurillac, propriété privée, ne se visite pas.
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