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Une famille du
nom de Marmanhac occupait un château bâti au couchant et presque devant la
porte de l'église paroissiale. On voyait encore, il y a peu d'années, les
restes d'une tour carrée. Noble Pierre de Marmanhac, damoiseau, et Hugua, sa
mère, ainsi que Raymond, son autre fils, passèrent, en 1270, une vente de ce
manoir à Pierre de Sédaiges, damoiseau. Cet acte fat ratifié de nouveau, en
1285, par Raymond- Guyot, damoiseau, habitait le bourg et donna, en 1461,
comme témoin, son avis pour la construction du château fort de Sédaiges :
c'était une formalité alors en usage d'interpeller tous les seigneurs
voisins et principaux habitants du pays, lorsqu'un château fort devait être
construit. Pierre ayant dépensé sa fortune dans les guerres de Naples et
d'Italie, vendit une partie de ses biens. Il avait acheté le château et la
tour de Marmanhac, en 1463, d'un certain Guichard, qui les avait acquis de
Guyot de Marmanhac. Le fils de Guyot étant mort sans enfants, ses héritiers
traitèrent en 1522, sur les ventes déjà faites, et ratifièrent celle du
château do Marmanhac et du domaine de Labro, passée avec Nicolas de Caissac,
seigneur de Sédaiges. Ainsi s'éteignit la famille de Marmanhac.
Sédaiges ou Sédage, beau château voisin du chef-lieu, l'un des plus
remarquables de la Haute-Auvergne par ses jardins et ses bosquets. Il est
resté fort longtemps dans la maison de Caissac, qui figure sous le nom de
Sédages dans l’Histoire des Guerres religieuses de l'Auvergne; dans les
Mémoires du président de Vernhyes, ainsi que dans celui de M. d'Ormesson. Il
avait donné son nom à une famille qui, suivant le Nobiliaire d'Auvergne,
subsiste encore à Siaugues-Saint-Romain et à la Voûte-Chillac, près de
Langeac. Ce fief était connu très anciennement et remontait au commencement
du XIIIe siècle. Le premier seigneur du nom dont il est parlé est Pierre de
Sédaiges, chevalier, témoin, en 1232, d'un emprunt fait par Astorg
d'Aurillac à noble Géraud d'Auzolles et à Bernard Fabry, d'une somme de 8400
sols du Puy. Pierre de Sédaiges fut, en 1345, chancelier d'Auvergne. Rigal
de Sédaiges devint bailli des montagnes en 1376; il se distingua dans les
guerres contre les Anglais. Noble Pierre de Sédaiges vendit, en 1442, à
noble Guillaume de Gaissac de Belbès, le château et la seigneurie de
Sédaiges. Cette vente fut ratifiée par Guyot de Sédaiges, son frère. C'est
ainsi que la famille de Caissac s'y établit. Jean de Caissac, fils de
Guillaume, obtint de l'abbé d'Aurillac la permission do réparer et de
fortifier le château de Sédaiges. Le roi donna son autorisation, en 1459, et
Amaury de Montai dressa procès-verbal, en 1461, de l'enquête faite à cet
eflet auprès des seigneurs du pays. Sédaiges était alors un franc-fief,
noble , avec toute justice, confinant à la luminade ou presbytère de
Marmanhac. Ce fut en 1454 qu'eut lieu la construction, à l'église de
Marmanhac, de la chapelle de Sédaiges.
En 1586, Bayard de Caissac obtint des lettres de gentilhomme de la chambre
du roi, de Marguerite, reine de France, alors à Carlat. François de Caissac,
sei gneur de Sédaiges, son frère, fut chevalier de l'ordre de Saint-Michel
et servit, en 1602, sous les ordres du maréchal de la Châtre; il fit de
nombreuses acquisitions, surtout vers Roquenatou. Jean de Caissac, seigneur
de Sédaiges, marquis de Messac, n'ayant eu qu'une fille, Marie-Madeleine de
Caissac, elle porta la seigneurie de Sédaiges à noble Pierre de Béral,
chevalier, seigneur de Massebeau, près de Murat, dont les descendants la
possèdent encore. Le château de Sédaiges était composé, en 1669, de cinq
grosses tours et de quatre corps de logis qui les reliaient ensemble,
encadrant au centre une cour carrée. Pierre de Béral, après avoir liquidé la
succession de Jean de Caissac, fit, en 1741, reconstruire le château à la
moderne, planter les bosquets, dessiner les jardins, jaillir les eaux, et
orner l'ensemble de bassins el de cascades. Vers 1865, l'architecte Parent
effectue d'importants travaux sur l'édifice. Le plan général du château fut
respecté dans son apparence extérieure. Il fut habillé dans le style
néo-gothique. Fenêtres et portes furent encadrées d'un décor néo-XVe. Un
chemin de ronde a été rajouté aux quatre tours d'angles, à l'imitation de
celui conservé sur la façade sud. La cour centrale fut couverte et aménagée
en hall. Les éléments de boiseries et les peintures sont traités dans le
style de la fin de l'époque gothique. Ce château impressionnant offre en
outre un exemple unique de l'architecture Troubadour du XIXe siècle. Il
conserve une belle décoration intérieure; revivent dans ces salons des
scènes de la vie quotidienne au XIXe siècle : personnages et costumes
d'époque, vaisselle d'apparat, les facettes d'un monde disparu brillent dans
le cadre de boiseries et tapisseries classées.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, le grand hall aux
tapisseries, les boiseries des grands et petits salons et de la salle à
manger au premier étage : inscription par arrêté du 24 septembre 1987.
château de Sedaiges 15250 Marmanhac, tél. 04 71 47 30 0. ouvert au public 15
juin au 15 septembre tous les jours de 14h à 18h.
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