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Messilhac ou Missilhac, château situé sur un
rocher escarpé, au milieu des bois, sur la limite du département. Ce
château, chef-lieu d'une seigneurie très importante, était fortifié de tours
et de remparts. Le mamelon sur lequel il s'élève est cerné par des ravins
profonds dans lesquels coulent le Goul et un autre ruisseau qui sert de
limite à l'Aveyron. Les principaux propriétaires qui se sont succédé dans
cette seigneurie sont : la famille de Bonavent, qui en jouissait au XIIIe
siècle. Bernard de Bonavent, chevalier, seigneur de Messilhac, acheta, en
1297, la moitié d'un aftar qui appartenait à un habitant du village. Autre
Bernard de Bonavent, seigneur de Messilhac, traita, en 1345, ainsi que les
autres seigneurs du pays, avec le recteur de Raulhac, au sujet de la dîme.
Aimé de Bonavent fut bailli des montagnes d'Auvergne. On croit que cette
famille descendait d'Henri, fils puîné du comte de Rodez, apanagée en 1200
dans les pays du Rouergue et du Carladès. Bernard de Bonavent était, en
1475, coseigneur de Montamat. Autre Bernard de Bonavent était seigneur de
Messilhac en 1518. N'ayant eu qu'une fille nommée Marguerite, elle fut
mariée a Jean de Montamat, et lui porta en dot Messilhac. Jean fit bâtir, en
1537, le grand corps de logis du château, les beaux escaliers ornés de
bas-reliefs et de devises, et ceux qui décorent la grande porte. Jean mourut
en 1547. Il ne laissa qu'une fille, Jacquette de Montamat, mariée à Guion de
Saunhac. Guion ne laissa encore qu'une fille, nommée Marguerite, dame de
Messilhac, comme héritière de Jacquette, sa mère, qui fut mariée, en 1566,
en premières noces, à noble François du Pont; en secondes noces, en 1574,
avec Charles de Barbézières, et enfin, en troisièmes noces, avec Raymond
Chapt de Rastignac.
La famille de Chapt de Rastignac est originaire du Limousin; elle se fixa en
Périgord, où elle existe encore. On la présume issue des anciens sires de
Chabannais. M. d'Hozier ne laisse aucun doute sur l'authenticité de cette
ancienne origine, qui remonterait à l'an 895. Ils ont, du reste, prouvé leur
filiation depuis Bernard Chapt, 5e du nom, marié le 18 septembre 1260 avec
Raymonde de Solagnac. Elle s'est illustrée dans le sacerdoce et la carrière
des armes. Raymond Chapt de Rastignac appartenait à cette famille. Dans une
transaction faite entre ses enfants par Marguerite de la Grilière, dame de
Rastignac, il est fait mention de possessions sises à Sarrus, à Ladinhac, à
Cayrols, possessions qui formèrent peu de temps après l'apanage de la
branche d'Auvergne. La terre de Messilhac resta dans la famille de Rastignac
jusque vers 1759, époque où Joseph, n'ayant pas eu d'enfants, la légua à
Gaspard du Greil de la Volpilière, fils de Marie de Rastignac, sa sœur, et
déshérita ainsi Joseph-Augustin, son héritier naturel. Mais Joseph-Augustin
était d'un caractère caustique et facétieux ; il aimait à singer et à
tourner en ridicule les manières de son vieil oncle. Du Greil, au contraire,
était prévenant et aux petits soins à son égard; la balance pencha en sa
faveur : Rastignac fut déshérité, du Greil préféré, et ses descendants sont
encore au XIXe siècle en possession de Messilhac.
Le château de Messilhac, tel qu'il était au XIXe siècle, présentait deux
tours carrées reliées ensemble à l'aspect du midi par un grand corps de
logis; les tours datent du XIVe siècle, et le corps de logis porte le
millésime de 1537. La cour est fermée par un grand portail près du château,
et, à l'aspect du sud, par un mur en terrasse, très élevé et dominant le
jardin qui est dessiné à la française. Autrefois, cette, cour était défendue
par des tourelles, des guérites et des constructions crénelées que le
propriétaire fit démolir il y a quelques années, comme inutiles et
incommodes; considérations vraies, sans doute, mais qui ont nui
considérablement à l'ensemble de cette forteresse marquée du caractère
féodal. Dans la cour, est une chapelle; vers le nord, un bâtiment neuf
contient des appartements à la moderne; les combles et les greniers
renferment les chambrées occupées par la garnison au temps des guerres
civiles. Quoique mutilé, le château de Messilhac offrira longtemps encore, à
l'étude des archéologues, un spécimen précieux de l'architecture des
derniers temps du moyen âge.
Aujourd'hui en 2020, des communs s'y adossent du côté nord et il est entouré
d'une enceinte à contours irréguliers dont le relief est obtenu par la
taille du rocher. Le château est un long bâtiment terminé par deux grosses
tours carrées dominant la partie centrale. A leur sommet court un chemin de
ronde couvert, avec mâchicoulis et échauguettes d'angles, la même
disposition défensive existe au sommet de la façade. Les deux tours sont
probablement plus anciennes mais le château dans son ensemble fut transformé
au XVIe siècle. Les baies à meneaux, la porte principale, l'escalier avec
ses voûtes à liernes et tiercerons, les couronnements, les cheminées
indiquent la période de transition, mais la sculpture, la composition de la
porte que cantonnent des colonnes fusiformes appartiennent à la Renaissance.
Le corps de logis central, construit en 1531, comporte trois étages avec
quatre pièces chacun, ayant conservé leurs plafonds à la française et leurs
cheminées monumentales. Des traces de constructions anciennes, au nord et
dans le jardin, prouvent que l'édifice était plus important que ce qu'il est
aujourd'hui. Sous les tours de défense des remparts, existent encore les
oubliettes avec trappes. Le pont levis devait se trouver à l'est. Ce château
est un exemple très bien conservé, non restauré d'une demeure seigneuriale
du XIIIe siècle, modifiée au XVIe siècle.
Éléments protégés MH : le château de Messilhac en totalité : classement par
arrêté du 16 mars 1921.
château-fort de Messilhac 15800 Raulhac, tél. 04 71 49 57 86, ouvert au
public tous les jours en juillet et août de 14h30 à 18h30. Les visites sont
possibles de Pâques à la Toussaint sur rendez-vous.
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