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Oyez ou Oyetz, château situé â
deux kilomètres de Saint-Simond. Le château Oyes s'élève au point extrême de
l'éminence. Une terrasse soutenue par de grands murs basaltiques l'entoure.
Cette terrasse présente au sud-ouest, c'est a dire vers le pignon du
gracieux manoir, une plate-forme arrondie qu'ombrage un beau tilleul, et
d'où l'on embrasse la perspective de la vallée. Le château d'Oyez mérite
d'intéresser à plus d'un titre. C'est en quelque sorte le bijou
architectural de la commune de Saint-Simond. Il rappelle, avec une véritable
élégance, la manière du XVe et du XVIe siècles; non cependant qu'il y ait eu
de l'unité dans son ordonnance. Il est facile de voir que ceux qui l'ont
construit ont entendu respecter certains fragments d'un château plus ancien;
ce qui est plus sensible encore, c'est que des bâtiments récents et d'un
effet peu agréable à l'œil ont été liés â l'édifice principal. Mais la
pensée de l'architecte du XVIe siècle se révèle encore avec toute sa grâce
dans le corps de logis. Cette partie du château est flanquée, vers la
vallée, d'une tour ronde, étrangère à son style et à son époque; elle
appartenait au donjon primitif. Une petite tourelle octogone est suspendue
en encorbellement à l'angle méridional. Entre ces deux tours règne une
façade ornée de croisées sculptées; elles sont disposées sur deux reliefs
verticaux et parallèles qui s'élèvent de bas en haut de la façade. Ces
croisées ont une grandeur inégale, et au-dessous de celles du côté droit, on
a percé une petite porte qui donne accès sur la terrasse. Chaque ouverture
est séparée de l'ouverture supérieure par un bandeau de pierres taillées en
balustres et en arceaux gothiques géminés et tréflés. Deux frontons
triangulaires, accompagnés de clochetons, surmontaient les deux croisées les
plus hautes et faisaient saillie sur la toiture. Mais il ne reste
aujourd'hui qu'un seul de ces frontons et quelques pierres à l'aide
desquelles il est possible de redresser le second. Du côté opposé du château
s'élève une autre tour ; mais cette tour est de forme hexagone comme les
prismes basaltiques des environs d'Oyez. Dans l'une de ses faces, tournée
vers l'ouest, s'ouvre la porte d'entrée. Cette porte, voûtée en anse de
panier, décorée de nervures flamboyantes qui en dessinent le tympan, ornée
de clochetons et flanquée sur ses côtés de colonnettes légères, forme encore
un charmant échantillon du style gothique fleuri; avec les croisées dont
nous avons parlé, elle détermine l'époque du château et lui donne un
caractère artistique dont les types sont rares dans les campagnes de la
Haute-Auvergne. A l'intérieur de cette demeure seigneuriale, on peut encore
voir quelques jolis morceaux de sculpture et une belle cheminée. La chapelle
occupait une petite pièce voûtée en ogive dans la grosse tour de l'est.
Cette pièce est aujourd'hui transformée en salle a manger.
Il existait un château d'Oyetz au XIVe siècle; et, d'après M. Déribier, ce
château a souvent porté le nom de La Salle. Pierre d'Oyetz épousa, en 1357,
Marguerite d'Alhars, à qui son père donna par contrat de mariage l'affar d'Alhars
et des rentes. Jean d'Oyetz, mari de sa cousine Marguerite d'Oyetz, qui
était héritière d'Hélis de Sailhans, fit, en 1418 hommage au comptour d'Apchon
pour ce qu'il tenait de lui au Falgoux. Autre Jean d'Oyetz ou de La Salle
vivait en 1499. Plus tard, en 1543, le château passa dans la famille de de
Cambefort par le mariage de Noble Guillaume de Cambefort avec Marguerite de
La Roque, fille et héritière d'Antoine de La Roque, seigneur de Niocel, et
nièce de Nicolas de Caissac. seigneur de Sedages. On voit, en effet, dans
leur contrat que Marguerite reçoit en dot le fief et haubert de La Salle
d'Oyez ; elle hérita aussi de la terre de Niocel dans le vallon d'Oyez.
Ce fut Guillaume de Cambefort qui fit bâtir, à ce qu'il paraît, le château
actuel d'Oyez sur les ruines d'un autre. La famille de Cambefort était
riche, puissante, et avait des alliances étendues, comme on a pu le
remarquer même dans cet article. Aussi ne doit-on pas s'étonner qu'elle eut
montré dans cette construction plus de goût et de recherche qu'on n'en
mettait ordinairement autour d'elle. Guillaume eut pour fils Antoine, qui
suit; Nicolas, seigneur de Niocel et commissaire des guerres, décédé en
1649, et Catherine, qui épousa François de Sermur, baron de la Besserette et
de Thinières. Antoine servit avec distinction comme capitaine de cent hommes
et commandant d'artillerie. Les guerres civiles lui causèrent de grands
désastres, et de son temps déjà le château tombait en ruines; il mourut en
1634. Son fils, aussi du nom d'Antoine, lui succéda; il avait épousé
Jacqueline Audin, qui était veuve en 1645, et vendit, cette année, diverses
rentes pour faire restaurer le château. La tour carrée (probablement la tour
hexagone), fut alors coupée par moitié et recouverte en appentis. Un frère
d'Antoine, Jean de Cambefort, se maria, en 1645, avec Anne de Fracor, et
vint s'établir à Aurillac. A dater du XVIIIe siècle et jusqu'à nos jours,
Oyez a appartenu à la famille Peytavy, dont une branche avait pris le nom de
La Salle. Joseph Peytavy était archidiacre de Cambrai. Le château avait été
cependant partagé avec une autre famille; mais cette division a cessé. Au
XIXe siècle, c'est M. Delzangles, maire de Saint-Simond, qui possède Oyez.
Il l'a fait réparer, décorer, et l'habite.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 22 novembre 1972.
château d'Oyez
15130 Saint-Simon, tel. 04 71 48 26 97, visite des extérieurs possible en
juillet et août.
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