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Les
premiers seigneurs de Manot furent des Salignac. Et c'est peut-être Bertrand
de Salignac, seigneur de la Mothe-Fénelon, chevalier de l'ordre du
Saint-Esprit qui en 1579 fit construire le château en 1586. Cette famille du
Périgord avait acheté la baronnie de Loubert. Les barons de Loubert allaient
garder Manot jusqu'à la Révolution. A la mort de Bertrand, le logis passa
dans les mains de son frère François de Salignac car il mourut célibataire.
François de Salignac épousa le 12 mars 1599 Marie de Bonneval, dame de
Magnac qui lui donna deux fils. L'aîné, Pons épousa Ysabeau d'Esparbès de
Lussan dont il eut un fils François, seigneur de la Mothe-Fénelon qui se
maria avec Anne du Lac de Laparède. Leur fils, lui aussi prénommé François,
marquis de la Mothe-Fénelon, hérita de la baronnie de Loubert par testament.
De son second mariage est issu François Salignac de la Mothe-Fénelon né en
1651. Il fut archevêque-duc de Cambrai, précepteur de Louis de France, duc
de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV et père de Louis XV. L'auteur de
Telémaque aurait séjourné à Manot. Le dernier baron de Loubert qui y vécut
avant la Révolution fut François de la Mothe-Fénelon époux d'Elisabeth de
Beaupoil de Saint-Aulaire. Elle décédait le 2 mai 1741 et lui le 12 janvier
1742. Ils eurent douze enfants. Par la suite les barons de Loubert
affermèrent leurs terres à un fermier-général et firent rendre la justice à
leurs juges-sénéchaux. A la Révolution, Louis-Augustin de la
Mothe-Salignac-Fénelon, ancien officier des gardes Françaises, couvert de
dettes revint à Manot en 1789, et devint le premier maire de la commune,
président de l'administration du district de Confolens jusqu'en août 1791.
Il démissionna et émigra aussitôt après. Lors de la vente des Biens
Nationaux en 1794, ses biens furent divisés en 12 lots. Il revint
d'émigration, et en 1825 fit valoir ses droits à la commune qui lui racheta
les halles. A la fin du XXe siècle, le "château Fénelon" est la propriété
d'un allemand M. Torzestern Dietrich, qui a entrepris une vaste
rénovation...
Le logis nord est la partie la plus ancienne du château. Le logis sud semble
légèrement postérieur. Au milieu du XVIIIe siècle, le château de Manot est
occupé par des fermiers généraux. Le logis sud a été remanié vers 1829.
C'est peut-être à cette époque qu'il a été arasé. Des travaux récents ont
permis de restaurer l'échauguette et de refaire la couverture du logis nord.
Le château de Manot est situé immédiatement au sud-est de l'église, dominant
la Vienne. Il est composé principalement de deux logis de plan
rectangulaire. es deux logis sont jointifs, chacun étant en retrait d'un
côté et en saillie de l'autre. Le plus ancien, au nord, est construit en
moyen appareil dans les angles et pour les encadrements, en moellon
ailleurs. Le logis est couvert d'un toit à longs pans à croupes en tuiles
plates. Ce logis s'élève sur un rez-de-chaussée et deux étages. La façade,
sur l'élévation orientale, est percée de deux travées. Les ouvertures du
rez-de-chaussée, plus récentes, ont un encadrement régulier et sans décor.
L'une des fenêtres du premier étage a été remaniée mais elle a conservé un
appui saillant mouluré. L'autre fenêtre a conservé son appui saillant
mouluré, un encadrement en cavet et un arc de décharge. Le deuxième étage
est percé d'une croisée et d'une demi-croisée, également avec appuis
saillants moulurés et encadrements en cavet. Le linteau de la croisée
présente deux blasons sculptés. Le comble est éclairé par deux lucarnes.
Quatre canonnières, probablement en remploi, ont été placées sur les
élévations sud et est de ce logis. Une demi-croisée est aussi visible sur
l'élévation occidentale.
A l'angle des deux logis se situe une tourelle d'escalier circulaire en
encorbellement, couverte d'un toit conique. Le logis sud possède un étage de
soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage et un comble à surcroît.
La toiture en tuiles creuses est à longs pans avec une croupe latérale. Les
ouvertures de la façade orientale présentent des styles divers. Deux
fenêtres ont des appuis saillants moulurés. L'une d'elles, dans le surcroît,
a été diminuée en hauteur à la base du toit, ce qui prouve la plus grande
élévation de ce logis à l'origine. Une autre ouverture est surmontée d'un
linteau décoré d'une double accolade. La porte d'entrée de l'étage de
soubassement est surmontée d'une imposte et d'un linteau portant une
inscription datée : "refectum 1829". Un ancien chaînage est visible au nord
de la porte. Un ancien chaînage et un contrefort plat sont également
présents sur l'élévation sud. L'élévation occidentale du logis sud a été
davantage remaniée en 1830. Elle est percée d'ouvertures à encadrements
réguliers, dont une porte dont le linteau est daté 1830.
château de Manot 16500 Manot, propriété privée, ne se visite pas, situé près
de l'église Saint Martial.
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