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La seigneurie de Bonnemie figure dans les chartes dès
1086. A cette date Guy comte de Poitiers et de Gascogne, duc de Guyenne et
de l'île d'Oléron, cède à Ebles de Chatellaillon, le puissant seigneur de
Bonnemie, l'église et la paroisse de Saint-Georges-d'Oléron ainsi que
plusieurs fiefs dans l'île. Cependant le seigneur dut renoncer par la suite
à ces donations illégales. Ces biens en effet avaient été attribués en 1040
à l'abbaye de Vendôme qui les revendiquait, menaçant même le donateur et
l'acquéreur d'excommunication. Ce n'est qu'en 1208 qu'apparaît à nouveau
dans les textes, le titre de seigneur de Bonnemie et du Fouilloux en 1245.
Un inventaire effectué en 1723 selon les volontés testamentaires de
Marc-Antoine Le Berton, montre que le mobilier du château était estimé à
13291 livres 18 sols. On peut affirmer que les seigneurs de Bonnemie
possédaient une fortune non négligeable bien que Marc-Auguste ait laissé à
sa mort, en 1755, un actif de 359463 livres et 112300 livres de dettes
auxquelles on pouvait ajouter des gages non payés depuis un ou deux ans aux
domestiques du château. En effet, Bonnemie au milieu du XVIIIe siècle était
évaluée en partage à 194000 livres, somme à laquelle s'additionnait la
valeur de 150000 livres pour chacune des seigneuries de La Barde, Fagneuse,
Léoville, Saint-Médard et 50000 pour celle de Préguillac. Mais l'aisance des
Le Berton prit fin à la Révolution, laquelle ruina la famille en lui
supprimant les rentes, dîmes, revenus et avantages matériels de toute sorte.
En leur possession depuis 1545, les Le Berton finirent par vendre, le 18
novembre 1894, ce qui restait de la seigneurie à M. Camille Rivasseau
adjoint au maire de Saint-Pierre.
Le seigneur de Bonnemie (maison noble la plus importante de l'île jusqu'à la
Révolution) avait droits de haute, moyenne et basse justice. Jean de Fors
descendant des précédents mourut en 1376, probablement sans successeur
puisqu'à cette date, la seigneurie est détenue par Clos de Céris. Pour une
raison inconnue la terre de Bonnemie est partagée en 1388 entre Jean de
Céris, écuyer, et Jean Peyron, écuyer, seigneur du Fouilloux, qui deviennent
alors seigneurs en partie de Bonnemie. En outre, à ces deux familles
s'ajoutent d'autres noms notamment Hercule Barbezière, écuyer, seigneur en
partie de Bonnemie et de La Grossetière en 1571, ainsi que de Portal de Geay
vers 1594. Pierre Jourdain rend aveu à son suzerain en 1608 pour sa terre de
Bonnemie qu'il tient de son épouse Marie, fille de François Céris. Toujours
par alliance le domaine échoit en 1545 à Jean Le Berton, écuyer, seigneur de
L'Aiguille près de Libourne, et de L'Ile d'Aix, baron en partie de Mornac.
Cette famille conservera Bonnemie jusqu'en 1594 et selon toute vraisemblance
elle en reprit la totalité en 1599, date où Anne de Pons l'érigea en
baronnie renonçant pour elle et ses successeurs au droit d'hommage sur la
seigneurie. Dorénavant les Le Berton étaient tenus de faire leur devoir au
roi de France, mais en 1621, suite à une plainte de Loup de Grenier,
seigneur de Dolus, hostile à cette faveur, ils durent se soumettre à rendre
hommage au seigneur d'Oléron.
Entouré d'un mur d'enceinte, le château de Bonnemie se compose de deux corps
de logis en équerre flanqués de deux tours circulaires sur la façade sud et
d'un pavillon, à l'extrémité de l'aile nord-sud, abritant la chapelle.
L'emplacement de l'escalier en œuvre est repérable de l'extérieur en raison
de sa toiture à l'impériale couverte d'ardoises en écailles, caractéristique
du XVIIe siècle. L'édifice fut vraisemblablement remanié à cette époque,
mais conserve cependant quelques éléments de défense du XVe siècle, comme
les archères canonnières percées dans la tour sud-est et la bretèche
protégeant la porte de la tour sud-ouest qui constituait l'entrée du
château. On doit aux Le Berton la suppression de créneaux et la couverture
en ardoises sur charpente, la troisième tour, carrée elle, et le donjon au
curieux dôme galbé couvert d’ardoises en écailles. Dans son mémoire
historique de l’isle d’Oléron, Marc Antoine Le Berton, donnera à la fin du
règne de Louis XIV, une idée de la vie insulaire plus proche de la vie
continentale qu’il n’y paraît aujourd’hui. L'édifice est acheté au XXe
siècle par la commune de Saint-Pierre qui doit en faire un bâtiment ouvert
au public. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures : inscription par arrêté
du 1er septembre 1981. L'intérieur du château : inscription par arrêté du 4
octobre 1994
château de Bonnemie, route du Viaduc-au-Phare-de-Chassiron, 17310
Saint-Pierre-d'Oléron, centre aéré, visite des extérieurs uniquement.
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