|
Faisant
suite à une motte féodale élevée de l'autre côté de la Sauldre, le château
fut reconstruit sur son site actuel pour les Boucard, famille originaire de
Gascogne installée en Berry à la fin du XIVe siècle. Du château médiéval
subsistent le gros-oeuvre du châtelet d'entrée, les murs extérieurs et les
tours d'angle du château. En 1520, Antoine de Boucard, gentilhomme de la
maison de François 1er, combattant des guerres d'Italie, édifia un logis
neuf dans l'angle sud de la cour, dans le style de la première Renaissance.
L'aile nord fut élevée en 1560 pour François de Boucard, écuyer d'Henri II,
gouverneur de Verdun, rallié au parti protestant dès le début des guerres de
Religion et chef de l'artillerie de Condé. Philibert de Montault de Bénac,
maréchal de Navailles, assigné à résidence à Boucard par Louis XIV de 1671 à
1674, fit aménager le premier étage de l'aile nord et ouvrir la cour sur la
Sauldre. Au XVIIIe siècle, le plan des jardins fut donné par Dosmont, élève
de l'architecte du roi Jean-Michel Chevotet, pour le fermier général Etienne
Perrinet de Jars.
La porte d'entrée est commandée par deux tourelles et percée de deux niches.
Puis en entrant à gauche, se trouve une petite loge. Ses pilastres sont
ornés de toutes sortes de motifs. La façade principale, située sur la
droite, quand on entre dans la cour d'honneur, est composée d'un
rez-de-chaussée percé de six portes, cinq fenêtres dont deux plus étroites.
Entre les fenêtres courent des cartouches avec l'inscription Victrix
patienta fati, et au-dessous des armoiries, depuis longtemps martelées. Les
lucarnes sont ornées de grenades en bronze. Au-dessus des petites portes
règnent des cartouches surmontés de chérubins et portant la devise Sat cito.
En regard, une seconde façade, moins importante se distingue par des
fenêtres un peu larges et écrasées par des pilastres ornés de têtes ou de
putti. Les deux ailes respirent le plus pur souffle de la Renaissance. Leurs
pilastres avec leurs figures nues, des putti charmants, et leurs chapiteaux
également accostés de putti, comme au château de Chambord, personnifient la
liberté, la fantaisie et l'élégance. Une des richesses de ce manoir
seigneurial, ce sont les tapisseries. Elles appartiennent à une époque et à
un atelier, qui ne représentent plus la perfection de la haute lisse : la
majorité datent du XVIIe siècle et semblent provenir des manufactures de la
Marche (Felletin, Aubusson). Parmi elles, une suite de cinq pièces de
l'Histoire de Joseph, du XVIe siècle. La gamme touche à la grisaille et les
figures sont assez estompées. Une autre suite en cinq pièces comprend les
Chasses d' Oudry. A côté des tapisseries, se trouvent de superbes genêts en
bronze, agrémentés de satyres et de nymphes. Sur le linteau de la porte de
la tourelle d'escalier sont portées les armoiries de Lancelot de Boucard. Le
linteau de la porte du colombier porte la date 1757.
Éléments protégés MH : le château, l'ensemble de ses dépendances bâties, ses
cours, l'emprise de ses anciens jardins et parc, y compris les douves, les
canaux et les ponts : classement par arrêté du 10 juillet 1995.
château de Boucard 18260 Le Noyer. Tél. 02 48 58 72 81, ouvert au public de
Pâques au 1er novembre, du mercredi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à
18h, le reste de l’année ouvert du lundi au vendredi.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement
Monsieur Bernard Drarve pour les photos qu'il nous a adressées afin
d'illustrer cette page.
A voir sur cette page "châteaux
dans le Cher" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|