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Jean-François Lemulier de Quercize, qui réalisa l'unité
du fief en 1755, agrandit le château de style Louis XIV déjà existant. Ce
sera son fils, Jean Lemulier de Bressey qui doublera le château dans sa
largeur en le réorientant avec une nouvelle façade tournée vers Dijon, d'où
le tracé d'un grand parc avec des allées cavalières, un jeu de canaux et des
jardins de buis taillés subsistants. Son livre de dépenses permet d'établir
que l'ensemble des travaux furent réalisés entre mai 1786 et août 1788. Les
plans de la façade néo-classique sont réalisés par l'architecte Jean
Caristie. Le même document authentifie avec certitude l'attribution de
l'ensemble des sculptures du grand salon à Jérôme Marlet, le détail des
factures y figurant. Il s'agit de la plus grande réalisation d'un sculpteur
qui, par ailleurs avait été employé aux ornements du palais du parlement de
Bourgogne. Le château demeure l'un des plus beaux et des plus rares excemple
d'architecture palladienne en Bourgogne. Jean Lemulier de Bressey, élu
député de la noblesse aux Etats Généraux de 1789, s'y est distingué pour
avoir été l'un des rares députés, avec le comte de Lévis, à s'opposer en
juin 1790 à la disparition de la noblesse héréditaire. Mais surtout pour son
engagement dans le comité sur la question de la traite des noirs,
l'opportunité de son abolition et ses conséquences, avec un succès bien plus
grand que le fameux Mirabeau sur le même sujet. Malgré l'émigration, puis la
vente des Biens Nationaux, les enfants de Lemulier de Bressey ont pu
reprendre leur demeure qui s'est toujours transmise depuis, par mariage, aux
marquis d'Agrain, aux barons de Rivière et à aux enfants de ces derniers (de
Boissieu, Dumas de Mascarel, Duguet et de Bouillé). Le château est de
plan rectangulaire allongé à un étage de soubassement, un rez-de-chaussée et
un étage-attique sous un toit en croupes en ardoise. La structure est
constituée de pierre calcaire appareillée et sculptée ainsi que de moellon
enduit. Au rez-de-chaussée au centre de la façade Ouest, un portique de
quatre colonnes toscanes, entre lesquelles s'ouvrent trois portes-fenêtres,
supporte une corniche saillante. L'ornementation consiste au rez-de-chaussée
en un appareil de bossage en table. La façade Est comprend deux courtes
ailes en retour d'équerre ; des balustrades aux trois fenêtres centrales de
l'étage noble rappellent celles qui courent à la base du toit. Les baies de
l'étage noble sont élancées et constituées de six châssis. Le château se
situe au centre d'un vaste domaine comprenant également deux pavillons
d'entrée symétriques de plain-pied, percés de baies en plein cintre
remaniées et couverts d'un toit en croupe en tuiles plates ainsi que d'une
remise à structure porteuse en bois et à remplissage en briques. Une
chapelle contemporaine (XXe siècle) en béton complète le tout.
Éléments protégés MH : le château, y compris le pavillon d'entrée, la porte
de l'allée de Dijon avec sa grille et le sol : classement par arrêté du 10
février 1992.
château de Bressey 21560 Bressey-sur-Tille, propriété privée, ne se
visite pas.
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concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement
Monsieur Bertrand Dumas de Mascarel pour les renseignements et les photos
qu'il nous a adressés afin de réaliser cette page.
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jour dans ce département. |
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