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Des actes anciens
mentionnent le site sous la forme "Caulnelaye", jusqu'au XIXe siècle. Le nom
viendrait de la présence, à une certaine époque, d'aulnes sur le site. Les
aulnes poussent en terre humide et indique la présence d'eau. Pour cause,
sur le cadastre ancien de 1827, on distingue une source qui prend naissance
près de la ferme Brard (aussi la propriété des Du Breil de Pontbriand) qui
nourrissait plusieurs réserves d'eau : viviers, pièces d'eau décoratives
dans les jardins du château,... Aujourd'hui, sur les quatre pièces d'eau,
seule deux sont toujours visibles. La source alimentant les réserves d'eau
se jette dans le ruisseau de Montafilant. La seigneurie de la Caunelaye,
ayant droit de haute justice, se situe en Corseul. En 1841, La Caunelaye
passe dans la commune de Plancoët. La famille Thomas est une ancienne
famille noble importante de Bretagne qui s'illustre dans de nombreuses
guerres auprès du duc de Bretagne puis du Roi de France. La liste des
feudateurs dans l'évêché de Saint-Malo et Dol en 1480 indique que Bertrand
Thomas de la Caulnelaye perçoit 100 livres de revenu. Jean Thomas IIe du
nom, succède à son père au commandement de la forteresse de Montafilant, il
est chevalier de l'ordre du Roi. Pour le dévouement et les sacrifices
consentis par la famille Thomas de la Caulnelaye et Jean II, le roi Charles
IX érige, par lettres-patentes de février 1554, la seigneurie au rang de
châtellenie et vicomté. Son fils, Pierre Thomas, seigneur de la Caulnelaye,
de la Gaudinaye et du Plessis-Caunaye est aussi chevalier de l'ordre du Roi
et surtout gouverneur de la ville et du château de Dinan et de Saint-Lo.
Georges, l'ainé de Pierre, est gouverneur des villes et château de Fougères
et député aux états-généraux en 1588. L'un de ces seigneurs est sûrement le
bâtisseur de l'ancien manoir. Les armes de la famille Thomas sont : "D'or, à
la bande engrêlée d'azur". La Caunelaye entre dans la famille du Breil de
Pontbriand suite à l'achat de Louis-François Mathurin du Breil, vicomte du
Pin-Pontbriand des terres et de la seigneurie de la Caunelaye, la Marche et
Vaucouleurs en 1718. La famille du Breil et la famille Thomas s'étaient déjà
rapprochées lorsque la sœur de Georges, Louise, se marie avec Julien du
Breil de Rays. La transformation de l'ancien manoir en château est à mettre
au crédit du couple de Joseph-Victor du Breil de Pontbriand et Agathe du
Plessis-Mauron du Grénédan (marié le 9 mai 1769). Toussaint Marie du Breil
de Pontbriand s'est particulièrement distingué durant la Révolution. Fière
royaliste, il protège Plancoët des Républicains. La porte d'entrée
principale est remaniée au XIXe siècle. Les armes de la famille du Breil de
Pontbriand sont : "d'azur à un lion d'argent armé, lampassé, et couronné de
gueules" (la branche des anciens seigneurs de Pontbriand écartèle ces armes
de celles de la famille de Pontbriand : d'azur à un pont de trois arches
d'argent maçonné de sable). Le château est composé de cinq travées dont
une travée centrale avec un avant-corps pour signaler la porte d'entrée. Le
fronton triangulaire de l'avant-corps central abritait les armes d'alliance
du couple Joseph-Victor du Breil de Pontbriand et d'Agathe du Plessis-Mauron
de Grénédan, qui ont été bûchées à la demande de la propriétaire des lieux
sous la Révolution pour se conformer à la loi en vigueur. L'élévation
indique un étage carré et un étage de comble sur surcroît éclairé par des
lucarnes pendantes à arc segmentaire et mouluration en "chapeau de
gendarme". La façade principale orientée au sud. Le cadastre ancien montre
une pièce de terre entourée d'arbre qui offrait une longue perspective
devant le château. L'aile ouest et l'aile en retour au nord sont les parties
les plus anciennes du château. L'aile est a été ajoutée au XVIIIe siècle
lors de l'agrandissement et la reconstruction de la façade. L'entrée
principale se fait par la porte d'entrée centrale et permet d'accéder à
l'espace de distribution avec l'escalier monumentale. L'entrée dessert un
salon et se poursuit vers la salle à manger au rez-de-chaussée de l'aile
ouest. Le rez-de-chaussée de l'aile est se découpent en deux salons. Les
deux étages du corps central n'ont pas été visités. L'aile nord est composée
de deux pièces au rez-de-chaussée desservies par un couloir à l'est. Les
pièces du rez-de-chaussée du corps de bâtiment principal ont une grande
hauteur sous plafond. L'épaisseur des murs de l'aile ouest et nord
indique que les murs ont été conservés. La cheminée d'apparat sur le pignon
ouest (salle à manger actuelle) possède un linteau présentant un écu entouré
d'une couronne fortement en relief mais indéchiffrable. Les cheminées au
rez-de-chaussée de l'aile nord ont été construite à la même époque. Les
cheminées de l'étage ont été modifié au cours du XXe siècle. Les deux
fenêtres au rez-de-chaussée de l'aile ouest présentent des traces de trous
sans doute causées par des grilles en fer. De plus, un raccommodage en
pierre bouche des interstices qui pourraient correspondre à d'anciens
croisillons de fenêtre à meneau. Lors des travaux de rénovation des années
1970, une pierre d’évier installée sous la fenêtre la plus à l'ouest a été
malencontreusement cassée et non réinstallée. Dans la salle à manger, sur le
mur nord est installé une baie fermée par des volets intérieurs en bois et
présentant une grille en fer ancienne, sûrement réalisé lors de la
construction du manoir. La position en hauteur de cette ouverture et la
fonction de celle-ci pose question. Jusqu'au XXe siècle, cette ouverture
donnait sur l'extérieur. Une construction a été accolée au nord de l'aile
ouest pour y intégrer une cuisine dans la première moitié du XXe siècle par
le grand-père du propriétaire. D'après observation, l'ancien manoir était
bâti sur la base d'un manoir en T inversé avec la salle de réception basse
dans l'aile ouest. Le puits dans la cour est l'élément le plus ancien du
domaine. Il est composé de pierre dressée surmontée d'une margelle ronde en
pierre de taille accrochée par des tirants métalliques. Un puits similaire,
daté du 16e siècle, est visible à la maison de Plouër-sur-Rance ou au
Château du Brossais à Saint-Gravé. Le pignon est présente quatre ouvertures
de la taille d'une porte avec un linteau en bois bouchées en moellon. Au
niveau de l'étage, des fenêtres ont été insérées dans la partie rebouchée.
De plus, des pierres d'attentes ou d'arrachements sont visibles dans la
maçonnerie du mur nord de l'aile est. La maçonnerie du mur nord semble se
poursuivre au-delà du pignon est. Ces indices indiquent deux hypothèses :
une aile en retour d'équerre vers le nord était construite à l'est ou le
projet d'agrandissement et de reconstruction du château était plus vaste que
ce qui a été exécuté. A noter, des pierres d'attentes ont également été
disposées sur le pignon ouest dans le chaînage d'angle nord. A l'est, il
semble que le projet était bien avancé mais n'a pas été conduite à son
terme. La chapelle de la Caunelaye, construite au XVIe siècle, est
réaménagée au XVIIIe siècle avec l'installation de lambris dans le chœur.
L'autel en bois cache un élément rare et exceptionnel dans le département :
un autel en tau en pierre avec des colonnes baguées du XVIe siècle. Les
sablières et les poutres datant de la construction de la chapelle sont très
bien conservées. Une première chapelle existait déjà en 1360 à cet
emplacement. Pierre Thomas de la Caunelaye la fait entièrement rebâtir en
1544. Les sablières et les entraits de la nef sont ornés de décor en sifflet
caractéristique de cette période. François-Jérôme Thomas, seigneur et
vicomte de la Caunelaye passe contrat avec le recteur de Corseul pour y
fonder messe en 1670. La chapelle possède un chapelain qui officie trois
messes par semaine. L'abbé René du Breil de Pontbriand, grand vicaire de
Saint-Malo, fait restaurer la chapelle en 1750, pendant que son frère
Joseph-Victor réaménage le château. Le nouvel aménagement lambrissé du chœur
avec oculus, désormais à la mode, masque l'ancien remplage de la verrière du
XVIe siècle. Parmi les éléments du mobilier, subsiste l'ancien autel en
pierre, qui a été masqué par des panneaux de bois ; les statues de
Sainte-Catherine et de Saint-Michel sont des XVIIe ou XVIIIe siècle, les
autres statues sont en plâtre du XIXe siècle. Enfin, Raymond du Breil, comte
de Pontbriand, fait creuser une crypte sous la chapelle, vers 1880, afin d'y
accueillir les sépultures de la famille.
château de la Caunelaye 22130 Plancoët, propriété privée, ne se visite pas.
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