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Ce
magnifique château est situé sur la rive gauche de l’Argent, près du camp
romain de la Rivière Juliot, à peu de distance du croisement des voies
romaines de Nantes à Poitiers et d’Angers à Saintes. Les Dorides relevaient
des seigneurs d’Argenton-Château. Au XVe siècle, la propriété, habitée
antérieurement par Philippot Collet, personnage peu recommandable et
emprisonné pour des actes de brigandage, passa à la famille de
Beaumont-Bressuire qui la conservera deux siècles. En 1470, André et
François de Beaumont prennent la tête des seigneurs des Dorides. Philippe en
est propriétaire en 1540, son fils François en 1601. La fille de ce dernier,
qui en a hérité, l’échange avec Jean des Herbiers le 1er juillet 1610. Après
le décès de celui-ci, dont la fille Charlotte a épousé Nicolas de la Ville
de Férolles le 23 octobre 1623, le domaine passe à la famille de la Ville de
Férolles qui le conservera jusqu’à la Révolution, où il fut saccagé, brûlé
et en grande partie détruit; le comte des Dorides n’écrit-il pas le 29
septembre 1800 à son père, le marquis, qui a émigré: "Notre maison a été la
plus brûlée de tout le pays; tout a été saccagé, les meubles, effets et
titres de famille sont devenus la proie des flammes". Il ne subsiste de
cette époque que quelques tours. Confisqués comme biens nationaux, le
château et ses dépendances sont vendus les 2, 14 et 25 thermidor an VIII à
deux marchands de Coulon, MM. Juin et Grellet, qui les cèdent aux sieurs
Mataysier et Chevalier. À nouveau revendus, le 31 mars 1829, pour la somme
de 122000 francs, les Dorides deviennent la propriété de M. Guéneau du
Formanoir qui en terminera la reconstruction. Celui-ci prétend braver le
mépris qui s’attache aux acquéreurs de biens nationaux et affiche
ostensiblement ses opinions républicaines. Mal lui en prend. En 1832, menacé
et malmené par une bande de la nouvelle chouannerie qui s’est levée pour
"Henri V", il est contraint de retirer le drapeau tricolore qu’il a hissé au
faîte de son château reconstruit. Abandonnant la partie, Formanoir quitte le
pays et les Dorides sont revendus une nouvelle fois à M. de la Garde dont la
famille est, depuis lors, propriétaire des lieux. (1)
Éléments protégés MH : les deux tours ; le pont ; le portail ; les douves du
front nord ; l'orangerie : inscription par arrêté du 31 décembre 1986.
château des Dorides 79250 Nueil-les-Aubiers, propriété privée, ne se visite
pas.
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