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Le château de Fontiville a été
édifié à la fin du deuxième quart du XIXe siècle. Les matrices cadastrales
indiquent cette nouvelle construction en 1852, année où elle devint
imposable (généralement trois années après la fin des travaux). Il a été
bâti sur une parcelle de terre qui appartenait dès l'époque de
l'établissement de l'ancien plan cadastral à Taillefert, à Civray, située au
lieu-dit "la Garenne" de l'Infirmerie, autre propriété de la famille
Taillefert, une métairie dépendant avant la Révolution de l'abbaye
Notre-Dame de Celles-sur-Belle. François-Louis-Marie Taillefert a été
sous-préfet de Melle de 1830 à 1845. Aucune des pièces de terre ou de prés
dépendant de cette métairie ne porte le nom de "Fontiville" dans les états
des lieux du XVIIIe siècle de cette ferme. En revanche, dans l'état des
sections de 1817, trois parcelles, A 608, 612 (pâtis) et 613 (jardin devenu
terre), situées au nord-est de la métairie, près d'une source, portent le
nom de Fonteillou. Il semble donc que le nom de Fontiville, moins patoisant,
a été choisi par le propriétaire. En 1841, Pierre-François-Alcide Taillefert,
le fils de François-Louis-Marie, né à Niort en 1808, avait été substitut du
procureur du roi à Saintes (en 1839) avant de devenir juge de paix du canton
de Celles, où il était domicilié à Vitré. Il a été élu membre du Conseil
général le 20 août 1848 et en 1851, il était membre de la Chambre
consultative d'agriculture. Député à l'Assemblée nationale en 1871, il
devient sénateur en 1876. Il est mort en 1888. A Melle, il avait épousé
Pauline-Virginie Belleroche, fille du juge Jacques-Thomas, et leurs filles,
Anne-Fanny, l'aînée, et Laure y sont nées. Anne-Fanny épousera par la suite
Jacques-Louis-Alfred Guille-Desbuttes, un capitaine, et ce couple, sans
enfants, continua à vivre avec leurs parents. En 1882, le logis était imposé
pour quarante-cinq ouvertures.
En 1888, lors du partage après le décès de Pierre-François-Alcide, le
château de Fontiville "composé du château et des bâtiments de servitudes en
dépendant, cour, jardins, prés, bois et charmille comprenant toute
l'exploitation que M. Taillefert s'était réservée de son vivant", faisant
partie du premier lot, est attribué à Madame Guille-Desbuttes. En 1890,
Jacques-Louis-Alfred Guille-Desbuttes et sa femme, Anne-Fanny Taillefert,
ont fait construire une orangerie. Au début du XXe siècle, seuls la veuve
Taillefer et son gendre sont encore en vie. Laure Taillefert, quant à elle,
a épousé le général Poinsignon, propriétaire du logis de Lussaudière dans la
commune voisine de Prailles. Dans l'Autobiographie du pasteur François
Bureau, on peut lire "M. Taillefert a pris les plus belles pierres de
l'église pour en construire sa demeure à Vitré". Il s'agissait de la
chapelle Notre-Dame de la Carte. Le logis de Fontiville a été probablement
construit pour Pierre-François-Alcide Taillefert et son épouse Anne-Fanny
Belleroche entre 1845 et 1848, sur une parcelle de terre appartenant à sa
famille. Le couple et leurs deux filles sont venus s'y installer dès 1848 ou
1849. La cheminée du logement de domestique dans la cour des dépendances est
d'un modèle de cette époque. Les grilles de protection en fonte fixées sur
les panneaux vitrés de la porte d'entrée pourraient provenir de la fonderie
de Niort qui fabriquait à cette époque des éléments de décor architectural.
En revanche, nous ne connaissons aucune entreprise régionale de céramique
qui aurait pu fabriquer les carreaux utilisés pour le tapis du couloir
d'entrée. Nous supposons que les pierres, provenant de l'ancienne chapelle
Notre-Dame de la Carte, ont été remployées sur la façade du logement de la
ferme et non au logis du château. A côté du puits, une pierre tombale cassée
avec inscription proviendrait du prieuré. La serre, bâtie en adjonction au
logis, a été aménagée en pièce de repos.
Le château de Fontiville, de plan carré et double en profondeur, a cinq
travées sur les élévations nord, est et sud, et trois travées sur
l'élévation ouest. Sur l'élévation nord deux fausses travées semblent avoir
été murées dès l'origine. Le solin est en pierre de taille. Les niveaux du
rez-de-chaussée surélevé et du premier étage sont soulignés par des bandeaux
d'appui. Le second étage carré fait office d'étage d'attique. Les chaînes
d'angle sont en bossage jusqu'au niveau du second étage. Les vitres de la
porte d'entrée sont protégées par des panneaux en fonte ouvragé. Les
garde-corps de l'étage sont également en fonte ouvragé. Le couloir d'entrée
est dallé d'un tapis en céramique. Les pièces du sous-sol, accessibles par
un escalier en pierre tournant, sont voûtées en plein cintre. L'ancien
jardin d'hiver, construit sur un soubassement en blocage et pierre de
taille, est accolé aux trois travées centrales de l'élévation sud. Le corps
de logis est couvert en longs pans et croupes à très faible pente et le
jardin d'hiver en métal. Toutes les dépendances sont couvertes en tuiles
creuses. Un bélier, permettant d'élever l'eau, avait été installé dans un
pré en bas près d'une source.
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