|
Castelnaud est l'un des vestiges les
plus impressionnants du Périgord. Son profil se découpe sur une échine
rocheuse dominant la Dordogne, en une région où la vallée, infiniment noble,
s'élargit. L'assise de la forteresse est constituée par un triangle de
rocher, ancré sur une échine parallèle à la Dordogne, sur sa rive gauche. Le
flanc est de la forteresse est ainsi constitué par l'à-pic sur le fleuve, ce
qui permet une économie de murailles de ce côté où le vertige suffit à
arrêter le plus audacieux. Au nord, un fossé est taillé dans le roc, il est
battu par une courtine dans laquelle s'ouvre une porte entre un boulevard
crénelé et une tour carrée à chemin de ronde, l'ensemble date du XVe siècle.
Au sud, dominant le village, c'est une courtine du XVe siècle, scandée de
tours demi-circulaires ; elle s'ouvre vers le sud-ouest par une barbacane
donnant accès à une rampe, butant contre une deuxième barbacane, plus
difficile encore à franchir.
L'essentiel du château est au sud: triangle irrégulier de constructions des
XIIe et XIIIe siècles, défense en éperon vers le nord, donjon carré roman
flanqué d'une énorme tour ronde du XVe siècle dont les murs talutés
atteignent quatre mètres d'épaisseur. A la fin du XIIe siècle, il était
habité par Bernard de Casnac (ou Cosnac) et sa femme, Alix de Turenne ; ce
couple cynique et sans entrailles était de surcroît hérétique, ce qui
explique qu'en 1214, Simon de Montfort ait attaqué le château. L'édifice
pris, on l'équipa et on le répara, comme si on avait pressenti que la paix
ne serait pas longue. En effet viennent les guerres anglaises: sièges,
escarmouches, combats et alternances d'occupations. Castelnaud prend parti
pour les anglais en 1405; il est racheté par le roi de France, puis repris
en 1407 par les Anglais qui y mettent un singulier capitaine; Ramonet de
Sort et conservent la forteresse pendant un quart de siècle. Les Français ne
la reprendront que 10 ans avant Castillon, et quand la paix sera
définitivement revenue, Brandelis de Caumont relèvera les ruines vers 1463.
A la fin du XVe siècle, François de Caumont et sa femme Claude de Cardaillac,
au lieu de rajeunir les logis, envisagèrent de décamper et de bâtir dans la
plaine, Castelnaud ne sera plus qu'une vulgaire caserne pour des troupes de
passage. Les seigneurs y mettent un lieutenant, Arnaud de Vivans. La
forteresse se ruinera lentement. Elle servira de carrière quand, au XIXe
siècle, on voudra construire à ses pieds une cale à bateau sur la
Dordogne...
Éléments protégés MH : les ruines du château, y compris son enceinte :
classement par arrêté du 28 octobre 1980. Les ruines du châtelet :
inscription par arrêté du 28 octobre 1980.
château de Castelnaud 24250 Castelnaud-La-Chapelle, tél. 05 53 31 30
00, ouvert au public, visites toute l'année de 9h à 20h en juillet et août,
et visite nocturne à 20h 15, de 10h à 19h en basse saison, de 14h à 17h en
hiver.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photo©webmaster"B-E" :
photos interdites à la publication sur internet, pour un autre usage
nous demander
(Contact).
Nous remercions chaleureusement Monsieur Vincent Tournaire du
site
http://webtournaire.com/paramoteurparapente.htm,
pour les photos aériennes qu'il nous a adressées. A
voir sur cette page "châteaux
en Dordogne" tous les châteaux répertoriés à ce jour dans
ce département. |
|