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Son architecture aux
lignes simples et imposantes fait de ce château-fort l’un des plus
harmonieux de la région. Sa situation fut choisie pour être la place forte
avancée du château de Duras qui est situé à une vingtaine de km au sud et
appartenait aux ducs du même nom. Gageac faisait face à un autre château
d’importance considérable, La Force, se trouvant sur les côteaux qui lui
font face. Il y avait peut-être quelques risques d’animosité entre ces deux
duchés. À l'origine, cette place forte était uniquement constituée d’une
tour carrée en pierre que l’on appelle "le donjon" (à l’ouest), qui date des
XIe et XIIe siècles. Ce donjon, alors défendu par des fortifications en
bois, était l'unique édifice en pierre. Son accès se fait au niveau du
premier étage par l’intermédiaire d’une échelle que l’on enlevait lorsque
les assaillants s’en approchaient, il est constitué de deux pièces
principales : l’une que l’on appelle "salle des gardes" située dans la
partie la plus élevée, éclairée par une fenêtre. Son accès se fait par un
escalier assez curieux, qui a été construit dans l’épaisseur des murs.
l’autre pièce sans lumière ou presque, éclairée seulement par un soupirail,
dont l’accès est au premier étage et le sol au niveau du rocher : les
oubliettes. Plus judicieusement c’était la réserve de nourriture ou d’armes.
Pour y descendre, il fallait utiliser l’échelle qui servait à accéder à la
tour. Les ans ont passé et Gageac s’est agrandi, un autre bâtiment séparé du
donjon fut construit pour loger les troupes (le corps de bâtiment), et il
était possible de passer de l’une à l’autre des constructions par une
passerelle amovible au niveau du premier étage.
Les Anglais ont envahi la région. Gageac fut brûlé puis reconstruit, mais le
donjon resta intact. En 1360, sous Charles V, Du Guesclin en fit le siège
pendant 5 jours. Les Anglais n’ayant pas prévu suffisamment de nourriture se
rendirent sans combattre. En 1650 l'édifice fut agrandi par l’adjonction
d’une tour supplémentaire dont la charpente est l’œuvre d’un architecte
maritime. Des douves sèches entouraient les bâtiments actuels sur les côtés
est, sud et ouest le nord étant protégé par des marécages. Un second mur
d’enceinte, flanqué d’échauguettes et de tours, se situait à l’extérieur de
ces douves. C’était une place forte, que l’on appellerait en terme moderne
une caserne. Le château fut transformé en habitation par les Gaillard de
Durfort, sires de Duras, les d’Essenault de Castelnau, et par les du Reclus
qui chacun l’embellirent pour le rendre plus vivable. Les Doussaut de la
Primaudière et la famille de La Verrie de Vivans l’occupent depuis plus de
six générations. Le corps de logis était surmonté par des mansardes, trois
doubles au nord et deux simples au midi; il en reste une sur la façade sud
puis Gageac fut oublié. Au XIXe siècle les bâtiments étaient en très mauvais
états, il a été décidé de les faire renaître avec les techniques modernes.
Le XIXe siècle fut l’époque du romantisme : on décida d’accéder par une
allée de cèdres du Liban. Une terrasse au nord a été créée avec les remblais
des fortifications et une porte monumentale fut ouverte. Le siècle dernier
fut l’apogée des essais de techniques nouvelles. Des mûriers qui sont situés
le long de la route étaient pour l’élevage des vers à soie, qui fut une
belle réussite.
Éléments protégés MH : le château de Gageac en totalité : inscription par
arrêté du 27 septembre 1948.
château de Gageac
24240 Gageac-et-Rouillac, tel. 05 53 27 85 69, ouvert au public, visites du
1er juin au 10 juillet et du 10 août au 16 septembre de 10h à 12h et de 14h
à 18h, et visites pour groupes tout au long de l'année sur rendez-vous. Nous
remercions chaleureusement le propriétaire, M. Jacquelin de la Verrie, pour
l'historique qu'il nous a adressé afin de réaliser cette page.
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