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Le nom du château, à
l’étymologie latine, et qui se retrouve dans d’autres monuments ou villes du
Sud-Ouest de la France, est d’une interprétation contestée. Parmi les plus
probables : le mont fortifié (mons adstructum) ou le mont sous les astres.
La Monzia (La Moinerie) est mentionné sur des documents du XIIIe siècle,
sous la protection de Montastruc, fief relevant du castrum de Montclar. En
1309, Hugues 1er d’Abzac, seigneur de Clerans et chevalier pour Montclar,
reçoit donation de biens et immeubles à La Monzia, incluant le "domus de
Montastruc". En 1329, son fils Hugues II d’Abzac fortifie Montastruc sur les
bases plus anciennes existantes. Rudel IV de Mouleydier, seigneur et baron
de Montclar, permet l’achèvement des travaux et en reçoit l’hommage solennel
comme suzerain, devant l’autel de Sainte Catherine de Lamonzie. Montastruc
et les d’Abzac deviennent une menace pour Montclar et ses barons. En 1437,
il est fait mention du "Reppayrium de Monte Astruco", fief de Bertrand
d’Abzac. En 1439, Amaury d’Estissac, héritier de la châtellenie de Montclar,
fait don a Bertrand d’Abzac de tous les droits de haute, moyenne et basse
justice qui pouvaient lui appartenir sous condition de l’hommage symbolique
d’une paire de gants blancs. Mais Bertrand d’Abzac est fait prisonnier après
son occupation de Domme, et décapité à Limoges le 1 mars 1439 par ordre de
Charles VII et démolition de Montastruc, à hauteur de l’infamie, est
ordonnée à la suite du procès criminel de 1438. En 1449, Jean de Bretagne
rend à Jeanne de Beynac, veuve de Bertrand d’Abzac, le domaine de Montastruc
moyennant soumission à l’autorité royale. En vertu de lettres patentes de
Louis XI de septembre 1475 le château est reconstruit à partir de 1480. En
1568, le jour de Noël, Blaise de Monluc, investi par Catherine de Médicis du
maintient de l’ordre en Guyenne assiège Montastruc. Deux cannons obligent la
garnison huguenote a se rendre. Puis nouveau siège par le sénéchal du
Périgord en 1569, qui le reprend aux protestants et le rend aux d’Abzac.
En 1637, la seconde révolte des croquants est menée en forêt près de
Montastruc, par La Mothe La Foret, beau-frère de Charles d’Abzac et
Grellety, laboureur des terres de ce dernier. Le 26 mai 1650, les murs de
Montastruc voient a leur pied la défaite de lagarde de M. de La Valette, par
les ducs de Bouillon et de La Rochefoucauld, lorsque ceux-ci accompagnèrent
Madame la Princesse de Condé et son fils, le duc d’Enghien à Bordeaux, lors
de la dernière grande fronde. La période de la Révolution ne touchera guère
Montastruc. Pendant la deuxième guerre mondiale, la Grande Duchesse
Charlotte de Luxembourg séjourna à Montastruc gardée par des tirailleurs
Sénégalais. Fief des d’Abzac depuis le XIIIe siècle, il est passé par
alliance à la famille Ferrand de Mauvezin, aux Peruse des Cars, aux du
Garrich d’Uzech, aux Lostanges de Saint-Alvere en 1849. Après la guerre, il
passe aux Ordonneaux, avant d’échoir en 1998 à Philippe Raynaud de Fitte et
Ségolène de Marcellus, son épouse. Commence alors un long travail de
restauration. Bâtiment inscrit dans sa totalité aux Monuments Historiques et
son parc de 13 hectares, Montastruc est construit à proximité d’un important
cluseau, greffé sur une grotte naturelle, puis agrandi par des habitations
troglodytiques du Ve siècle dont une salle conserve une Vénus assise et un
renard capturant une colombe, sculptés dans le roc.
Édifié sur un socle rocheux, détaché d’un éperon naturel par un profond
hiatus taillé de main d’homme, le château est entouré au nord et à l’ouest
de larges douves en eau. Un pont-levis est remplacé par un pont en pierres,
le fait communiquer avec l’extérieur. Une courtine sur mâchicoulis devait
courir à l’aplomb du socle, renforcé de remparts, comme en témoignent les
vestiges visibles sur la façade sud-est. On ignore ce qu’était le château
fort initial. Sur des substructures plus anciennes, a été édifié au XIVe
siècle un corps de logis en retour d'équerre cantonné de trois tours dont
deux subsistent encore. Des combles élevés, à pignons aigus décorés de
rampants, coiffent ces bâtiments. A l’intérieur des vestiges d’une galerie
voûtée d’ogives et ouverte sur la façade sud et dont il reste les départs
des arcs sur culots représentant personnages et dragons de caractère
gothique flamboyant. Au XVIIIe siècle, un deuxième bâtiment, en retour
d’équerre, fut accolé à l’est du premier château. Les façades superbement
composées, sont pleines de noblesse avec refends, corniches, portes et
hautes baies cintrées. La façade nord, qui descend jusqu’aux douves,
comporte trois registres, du fait que les grandes cuisines voûtées du XVIIIe
siècle et les caves en sous-sol comportent les mêmes ouvertures qu’aux
niveaux supérieurs des deux grandes façades, les communs, à toiture
mansardée, établis à l’est du socle sont du XVIIe siècle et forment une cour
haute d’arrivée menant au pont, à sa grille et à la cour d’honneur, ils sont
également construits sur des bases beaucoup plus anciennes. Surplombant cet
ensemble un pigeonnier du XVIIIe siècle, de plan carré, est bâti en haut du
promontoire naturel.
Éléments protégés MH : le château en totalité, les écuries, les vestiges de
la grange, le pigeonnier, le cluzeau et le parc : inscription par arrêté du
25 mai 2001.
château de Montastruc 24520 Lamonzie-Montastruc, tel 06 89 35 31 89, Madame
Ségolène de Fitte, le château est offert dans son intégralité, à la location
à la semaine, et peut loger confortablement jusqu'à 19 personnes, service de
trois heures par jour la cuisine et l'entretien du linge, et peut être
étendu sur demande, à la charge des locataires.
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Nous remercions le propriétaire M. Philippe Raynaud de Fitte, pour les
renseignements et les photos qu'il nous a adressés afin de réaliser cette
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