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La Calmette, dont l'étymologie Calma signifie lieu
inculte et broussailleux, est une maison forte située dans la vallée de la
Citelles et dominée par le donjon de Montlucet. Son origine remonterait à la
fin du XIIe siècle : en 1193, elle est habitée par le sire Pierre de Lauzère
qui se nomme "Seigneur de La Calmette". Les de Leuze y habitaient au XVe
siècle et en 1484 ce fief devient l'apanage des de Ferre, nobles verriers
reconnus dans la région, qui ont probablement reconstruit cette
maison-forte. Ils s'intitutent seigneurs de la Calmette ou de la Verrière.
Les verreries de Montlucet et Citelles étaient très actives à cette époque.
Les de Ferre conservent la Calmette jusqu'au XIXe siècle et leurs héritiers
la vendent vers 1830 à Jean-Louis Chambon qui la revend dans la foulée. Sur
le plan cadastral de 1835, le bâtiment est désigné comme château de la
Calmette. Flanqué de trois tours, son plan est identique à celui
d'aujourd'hui, mais les tours sont maintenant dans un état de délabrement
avancé. Le bâtiment a été très remanié au cours des siècles. L'aile gauche
conserve une petite fenêtre datable du XVe siècle. Le corps de logis a été
bâti en deux campagnes. Une reprise de construction est nettement visible en
élévation ; la partie gauche (nord-ouest) présente des vestiges
architecturaux datables du XVIe siècle, celle de droite (nord-est) s'est
ajoutée au début du XVIIe siècle, comme en témoignent la porte d'entrée, des
portes intérieures et surtout la structure de l'escalier. La plupart des
baies ont été remaniées aux XVIIIe et XIXe siècles, et des dépendances
élevées après 1835 dans la cour à l'est, contre le mur de clôture, et
également à l'extérieur (XXe siècle).
Situé près du ruisseau de Citelles, le bâtiment présente un plan en U
autour d'une cour fermée au sud par un mur de clôture. Construit en moellon
de calcaire, ses angles sud-ouest, sud-est et nord-est sont cantonnés de
tours dont il ne reste que les bases à l'état de vestiges ; la tour
sud-ouest est en partie remontée, la tour nord-est est éventrée. Le corps de
logis occupe le fond de la cour. Les ailes en retour forment des corps plus
bas et abritent des dépendances : l'aile droite, en partie sans toiture, est
en très mauvais état ; l'un des corps abrite un chenil. L'aile gauche, bâtie
dans la pente, compte un étage de soubassement ; elle comporte trois niveaux
sur cour et un demi de plus en façade extérieure ouest, dont la base
présente un fruit. L'élévation sur cour, qui a peu d'ouvertures, conserve
une petite fenêtre en pierre de taille à encadrement chanfreiné et à linteau
épais orné d'une double accolade. Cette aile est en cours de restauration
(toiture, étage de soubassement couvert d'une dalle de béton récente,
percement de fenêtres). Une resserre en appentis s'adosse au mur de clôture
de la cour, et un petit corps de bâtiment (reconstruit) communique avec la
tour d'angle sud-ouest. Le corps de logis, au fond de la cour, est constitué
de deux corps accolés, celui de gauche un peu plus élevé ; la reprise de
construction (ancienne chaîne d'angle du corps de gauche) apparaît
nettement. Les deux comptent quatre niveaux, mais de hauteur décalée. Les
vestiges d'une fenêtre à meneau à appui mouluré subsistent dans le corps de
logis de gauche, au troisième niveau, et ceux d'une fenêtre à traverse dans
le corps de logis de droite, où se situe la porte d'entrée en plein cintre.
Les deux corps possèdent également de petites baies carrées chanfreinées.
L'élévation du corps de gauche est pratiquement aveugle sauf deux jours
chanfreinés dans le comble; sa base est formée de pierres posées en assises
sur la hauteur d'un étage, et conserve, près de l'angle nord-ouest, deux
corbeaux de pierre en quart-de-rond. Cette partie, bâtie dans la pente,
comprend un étage de soubassement du côté ouest. Les baies sont plus
nombreuses dans l'élévation postérieure du corps de droite, à trois travées
irrégulières comprenant des fenêtres à linteau segmentaire ; la travée de
petites baies proche de la reprise de construction éclaire la cage
d'escalier. Chaque corps est couvert d'un toit à longs pans de tuiles
creuses, bordé d'une génoise à trois rangs qui fait retour horizontal sous
les pignons est et ouest, formant fronton. L'entrée du corps de logis, par
la cour, donne sur un couloir qui distribue des pièces à droite et la cage
d'escalier à gauche. L'escalier est tournant, à mur noyau et volées droites
en pierre ; une volée descend dans le cellier voûté (étage de soubassement),
auquel donne accès une porte en plein cintre. L'entrée de la volée en retour
menant du rez-de-chaussée à l'étage est voûtée d'arêtes, et deux voûtes
d'arêtes couvrent le palier de l'étage, qui forme retour à gauche avant la
volée menant au troisième niveau.
maison-forte de la Calmette 26230 Montjoyer,
propriété privée, ne se visite pas.
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