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Des fouilles archéologiques ont révélé des vestiges
gallo-romains sous le château de Valaurie. Le castrum de Vallauria, quant à
lui, est cité dès 1169 dans le Cartulaire de Richerenches. Mentionné à
plusieurs reprises dans le courant du XIIIe siècle, la première fois dans un
acte de 1229, il est alors aux mains de plusieurs coseigneurs. La moitié
appartient à Décan d'Uzès en 1253, qui en rend hommage à son cousin, Aymar
de Poitiers, comte de Valentinois et Diois ; Bertrand de Taulignan et
Nicolas de Grillon se partagent l'autre partie. En 1297, le château est
compris pour moitié dans la baronnie de Grignan. Selon les archéologues, les
vestiges en place de l'enceinte fortifiée au nord, appelée le Château, ne
semblent pas antérieurs au Moyen Age classique, XIIIe ou XIVe siècle. Les
éléments subsistants de la partie basse de l'enceinte paraissent plus
tardifs : les murs à base talutée sont datables d'une période comprise entre
le XIIIe et le XVIe siècle ; l'aspect des tours, dont deux relativement
grêles et apparemment dépourvues d'élément défensif visible, les fait dater
du XVe ou même du XVIe siècle. Le château a été endommagé plusieurs fois, et
sans doute pendant les guerres de Religion, lors de la prise du bourg par
Lesdiguières en 1588. Le tracé de la fortification est encore très lisible
sur le plan cadastral de 1836. La comparaison entre ce plan cadastral et le
plan actuel montre quelques différences : démolitions de bâtiments adossés
au côté nord-ouest de l'enceinte, percement au nord-est dû au prolongement
de la rue des Ecoles, dégagement de la tour sud-ouest (montée des Artistes)
et disparition d'une tour au sud. Cette dernière n'avait déjà plus que son
soubassement en 1847 sur un plan du presbytère auquel elle était attenante ;
elle est dessinée en 1875 sur les projets de transformation du bâtiment pour
y établir les écoles et définie comme "tourelle" en terre-plein avec balcon.
Ce soubassement de tour bastionnée a fini par être démoli lors de la
construction définitive de l'école de filles en 1887 ; au cours de ces
travaux, un mur de soutènement neuf a remplacé la courtine correspondante.
Le plan de 1875 montre aussi un arc (ou court passage couvert) entre le
presbytère et la maison Ricou, l'actuelle maison de la Tour. A la fin du
XIXe siècle, face au danger que provoque une grande brèche dans la courtine
côté nord, la municipalité décide d'ouvrir une porte à cet endroit.
L'architecte Léon Bernard, de Grignan, dresse en novembre 1896 les devis et
dessin d'une porte en plein cintre de 4,50 m de haut sur 3 m de large, que
réalise en 1897 Auguste Ferrin, entrepreneur de travaux publics à Roussas ;
des matériaux de démolition récupérés alentour sont remployés pour la
maçonnerie ordinaire, les pierres de taille proviennent des carrières de
Grignan. La partie basse de la fortification a été restaurée au XXe siècle.
Les vestiges des fortifications de Valaurie n'ont pas fait à ce jour l'objet
d'une étude archéologique spécifique. Les vestiges de la fortification de
Valaurie sont constitués de deux zones : au nord, la partie sommitale du
village conserve des restes de l'enceinte du château médiéval ; au sud, dans
la partie basse, le tracé partiel de l'enceinte du bourg forme une
demi-couronne, à l'intérieur de laquelle se sont construites les maisons.
Au quartier appelé "le château", un vestige de mur d'enceinte d'une douzaine
de mètres de hauteur ferme le village au nord ; à l'extérieur, au-dessus du
ravin, un chemin (dit chemin de Ronde) longe la fortification qui forme une
ligne en angle obtus très ouvert d'une centaine de mètres, le sommet de
l'angle étant la porte nord. La partie partant en oblique du nord-ouest au
nord comporte deux tours rectangulaires espacées d'une cinquantaine de
mètres ; contre celle du nord s'adosse un bâtiment privé. La cassure de la
courtine aux deux extrémités montre la mise en oeuvre de la construction :
une fourrure de moellons entre deux parements de pierres équarries. Ces
parements sont constitués d'assises régulières et étroites de petites
pierres calcaires (presque un petit appareil), où s'insèrent quelques
pierres de grès jaune et rouge. Les tours, d'environ 5 m de largeur et 2 m
de profondeur, ont des chaînes d'angle en moyen appareil et un empattement
taluté à la base ; elles ne comportent pas d'ouvertures sur l'extérieur (et
de l'intérieur paraissent pleines). Les rares baies percées dans la courtine
sont des ouvertures tardives destinées aux habitations adossées. Après la
porte en plein cintre dite "le Pourtalas", le vestige de courtine
subsistante, plus court, d'une vingtaine de mètres environ, est aveugle
également. Au revers, les parties visibles gardent les traces des anciennes
constructions qui leur étaient adossées : séparation de niveaux, trous de
boulins des planchers.
Il manque tout le côté ouest l'enceinte. Puis, son tracé se retrouve au sud,
mais de façon fragmentaire ; il suit une ligne courbe depuis la montée des
Artistes à l'ouest, longe la rue de la Chèvre d'Or et remonte la ruelle des
Deux Tours vers l'est. Ce tracé est ponctué de trois tours, une à chaque
extrémité, sur les angles sud-ouest et sud-est, avant le changement de
direction de l'enceinte dont le côté nord-est a également disparu ; la 3e
tour, demi-circulaire, se situe au tournant de la rue de la Chèvre d'Or et
de la ruelle des Deux Tours : il n'en reste qu'une partie sur la hauteur de
deux niveaux, restaurée et considérablement remaniée. Les deux tours
extrêmes sont circulaires, quasiment aveugles, probablement pleines sur une
certaine hauteur, et leur base est talutée ; leur sommet a été remonté en
petits moellons équarris. A la partie supérieure de la tour sud-est subsiste
un pan de courtine arraché. Contre la maison dite de la Tour, à droite, un
sommier d'arc et deux assises de pierre (base des reins d'une voûte)
témoignent d'une ancienne porte ouvrant sur la rue des Ecoles et la place
Belvédère. Le soubassement taluté de la courtine est conservé depuis la
place du Lavoir sur toute une partie de la rue de la Chèvre d'Or et la
ruelle des Deux Tours, quoique fortement chamboulé par endroits. Dans la
partie comprise entre le lavoir et la tour intermédiaire est ouverte une
petite porte en plein cintre (arc refait depuis peu) appelée « lou Trou du
pegou ». Elle donne sur un escalier ménagé dans un passage couvert reliant
la rue de la Chèvre d'Or à la ruelle des Ferronniers parallèle, située
au-dessus. Au bout de cette ruelle, une maison conserve une petite tour
munie d'une meurtrière médiévo-moderne ; la ruelle rejoint un autre escalier
construit à droite de la tour intermédiaire.
château de Valaurie 26230 Valaurie, propriété
privée, ne se visite pas, vestiges.
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