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Le fief d'Ozonville ou des Carneaux constituait un des
fiefs les plus importants relevant de la seigneurie d'Athis. Formé de la
réunion de plusieurs propriétés dont l'une appartenait au XVIIe siècle à
Valentin Conrart, premier secrétaire de l'Académie française qui y recevait
fréquemment Melle de Sudéry et la société littéraire de son temps, le
domaine fut acquis en 1721 par le maréchal duc de Roquelaure et passa à sa
mort, en 1738, aux mains de la veuve du maréchal de Villars (qui réunit à la
propriété la maison de campagne de Conrart). Le château du XVIIe siècle
comprend un corps de logis central flanqué de deux pavillons carrés sur la
cour d'honneur. La charpente de l'aile sud-ouest a été datée par
dendrochronologie des années 1623-1643 (un autre échantillon semble donner
la date de 1475). Le plan dressé en 1736 pour le duc de Roquelaure fait
apparaître diverses adjonctions : une aile en retour sur la cour (visible
sur le cadastre napoléonien), des communs à l'entrée de l'allée d'honneur,
une orangerie, des pavillons dans le parc. Le pavillon qui accompagne la
façade du château sur le parc a sans doute été ajouté à la fin du XVIIIe
siècle. En 1883, M. Mottet-Bey, ancien colonel au service du Pacha d'Egypte,
vendit Ozonville à la société immobilière d'Athis-Mons créée par les anciens
élèves des frères des Ecoles chrétiennes pour se porter acquéreurs du
domaine ; les frères, menacés d'expulsion hors de leur maison de Paris par
les lois anti-congréganistes, cherchaient à proximité de Paris une propriété
pouvant servir à la fois de maison mère et de centre de retraite pour les
frères et leurs élèves. L'architecte Conchon est chargé d'agrandir les
bâtiments, qui prennent alors le nom de Notre-Dame-des-Retraites : deux
galeries vitrées superposées sont installées devant le corps principal du
château et deux ailes symétriques sont construites de part et d'autre de la
cour d'entrée, celle de droite rapidement agrandie par l'adjonction de six
travées et d'un étage supplémentaire. En 1885, une chapelle est édifiée par
le même architecte. En même temps que la chapelle une école primaire est
construite à l'entrée de la propriété ; elle est démolie peu après sa
fermeture en 1974. En 1894 un grand édifice appelé Second noviciat est
édifié dans le parc pour servir aux chapitres généraux et aux retraites des
jeunes frères issus de toutes les maisons de la congrégation ; le promenoir
qui lui est accolé est remplacé en 1977 par une aile plus basse à deux
niveaux. Les bâtiments de la ferme du XVIIe siècle donnant sur la route de
Longjumeau (avenue Marcel-Sembat) ont été amputés en 1933-1934 à leur angle
nord pour améliorer le carrefour de la place Henri-Deudon, et
presqu'entièrement détruits en 1975 lorsque plus de la moitié de la
propriété a été vendue à une société immobilière pour favoriser la
modernisation du centre-ville; la résidence du Parc d'Ozonville occupe
désormais cette partie de l'ancien parc. Le pavillon de musique, transformé
en chapelle funéraire en 1884 pour recevoir les corps des derniers
supérieurs de la congrégation, a été démoli vers 1980 lors de
l'élargissement de la rue Jean-Baptiste-de-la-Salle.
Le château est couvert d'un toit à longs pans avec croupes flanqué de deux
toits en pavillons, les ailes du XIXe siècle de longs pans brisés, ainsi que
le bâtiment du noviciat construit en meulière. Lachapelle, élevée à la
jonction du château et de l'aile droite, côté parc, est également en
meulière. Son troisième niveau était aménagé en dortoir pour les
retraitants. Les vestiges de la ferme, qui comprenait une grange à sept
travées, un long bâtiment en rez-de-chaussée divisé en étables, écuries et
laiterie (au plafond orné d'une fresque représentant une femme endormie
entourée d'amours) et une maison de forges aujourd'hui détruit, consistent
en un bâtiment avec porte cochère et couverture en tuiles le long de
l'avenue Marcel-Sembat.
château d'Ozonville, 1 rue Paul-Vaillant-Couturier,
91200 Athis-Mons, abrite la maison de retraite des frères des écoles
chrétiennes.
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