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Le
château de Fontenay-le-Vicomte fut probablement reconstruit vers 1850 à
l’emplacement du château de La Salle. A cette époque en effet, le marquis de
La Prévalaye avait sollicité du sous-préfet de Corbeil une autorisation
d'exploitation d'une carrière de pierre à ciel ouvert à Fontenay, sur le
chemin de Pailleau, pour servir à la construction ou la réfection de
bâtiments de la ferme du château. Elle lui fut accordée par arrêté
préfectoral du 18 juillet. Il dut en profiter pour poursuivre ses
réaménagements. Le marquis de La Prévalaye mourut au château de
Fontenay-le-Vicomte, le 5 mars 1853, âgé de 71 ans. Dès le lendemain, son
gendre, âgé de 29 ans, et son fermier Hénault, âgé de 40 ans, avec lequel il
s'était lié d'amitié, vinrent déclarer son décès en mairie. Le domaine de
Fontenay revint donc à sa fille unique et seule héritière, Louise-Sophie. Sa
mère se vit délivrer les 210 000 francs de son douaire, conformément à son
contrat de mariage et en donna quittance devant notaire, le 7 mai 18533. La
disparition de l'inventaire après décès de Louis-Sophie, daté du 9 novembre
1889, constitue une nouvelle lacune dans l'histoire du domaine après celle
du fief de La Salle aux Payens aux XVIIe siècle. Fort heureusement, elle est
compensée en partie par l'analyse succincte des titres et papiers de cet
inventaire contenu dans l'acte de partage du 7 octobre 1891 et par
l'inventaire après décès de Charles, son époux, du 17 avril 1861.
Louise-Sophie poursuivit la politique d'accroissement du domaine de son
père, surtout après les cessions faites en décembre 1865 pour la création de
la ligne de chemin de fer en direction de Lyon par le Bourbonnais. Femme de
grande piété, elle avait établi dans la maison acquise des époux Bidonet, le
17 août 1861, le presbytère de la paroisse de Fontenay et dans celle acquise
de la marquise de Sercey, le 25 octobre 1866, une maison d'éducation
religieuse. Une partie du jardin de la maison fut annexée au parc du
château. Le 22 août 1869, elle acquit de mesdames Fréchot, Cochin et Tétart,
devant Me Jozon, notaire à Corbeil, une grange qu'elle fit détruire et son
terrain. Celui-ci servit à l'établissement d'un chemin pour relier la maison
d'éducation au château. Le surplus fut employé une nouvelle fois à
l'accroissement du domaine. Outre les tourbières et les fermes,
Louise-Sophie bailla les poissons de ses étangs : le 20 novembre 1854, elle
concéda à Henri Barassé, pêcheur domicilié à Vert-le-Petit, les eaux du
domaine des bailleurs à Fontenay pour douze années, moyennant 300 francs
annuels durant les dix premières et 400 francs les suivantes. L'argent ainsi
récolté servit, outre les acquisitions de terres, à l'entretien du bâti.
Après la reconstruction du château et des communs par son père, elle procéda
à la restauration générale de la ferme du château pour la coquette somme de
19 829,47 francs. Louise-Sophie demeura en possession du domaine de Fontenay
jusqu'à sa mort au château, le 29 septembre 1889. Le partage de ses biens
fonciers, dont ceux de Fontenay, se fit entre les trois enfants survivants
issus de son union avec Charles Espivent de La Villesboisnet. Dans son
rapport, Laroche porta un jugement sévère sur le château et ses dépendances
: il considérait le premier comme "une construction sans style" dont "seule
la dimension lui conférait de l'importance". Il était, disait-il, mal
distribué, mal décoré, les étages très peu élevés et la construction très
médiocre et en mauvais état. Ce dernier point atteste que le château n'est
pas de la fin du XIXe comme on l'a dit, mais bien du second quart du siècle
! Ce bâtiment, ajoutait-il, ne présente ni la commodité d'une habitation
moderne, ni le caractère et les grandes proportions des châteaux anciens !
Sa transformation serait donc très onéreuse. Les seuls mérites du bâtiment
résidaient, selon lui, dans son grand nombre de pièces, pratique pour loger
une famille nombreuse, et surtout dans sa chapelle à laquelle il trouvait un
certain caractère seigneurial. Les communs n'étaient guère mieux lotis à son
goût et nécessitaient également d'importantes réparations. Les murs du parc
étaient en très mauvais état et ne permettaient plus par conséquent d'y
chasser. Laroche estima ainsi le château et les communs à 68 000 francs.
S'agissant du parc, la valeur s'en trouvait diminuée selon lui, par la
présence de la voie ferrée et ce, en dépit des arbres magnifiques dont il
était clairsemé. Aujourd'hui, l’édifice comprend onze travées situées de
part et d’autre d’un avant-corps central. L’ensemble est flanqué de deux
tourelles d’angle de plan carré. Le château a subi quelques transformations
mineures au cours du XXe siècle : disparition des lanterneaux latéraux et de
l’horloge située sous la lucarne à fronton-pignon de l’avant-corps central.
Le château comprend plusieurs parties constituantes dont des écuries et une
orangerie. La lecture du cadastre napoléonien et la nature de la maçonnerie
du pignon méridional permettent d’affirmer que les écuries de style
néo-gothique sont installées dans un bâtiment dont la structure a été
conservée et agrémentée d’un habillage de briques (pignon à redents de
briques sur mur de moellons de meulière). En revanche il semblerait que
l’orangerie ait subi d’importantes transformations afin de la transformer en
logements.
château de Fontenay le Vicomte 91540 Fontenay-le-Vicomte, propriété privée,
ne se visite pas.
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