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Une ferme est attestée au lieu-dit Oursières en 1218,
date à laquelle Guillaume de Gémages donne à l'abbaye des Clairets un setier
de froment à prendre à sa métairie d'Oursières (ou Urseriis). De 1604 à
1620, les Mauduison, famille de conseillers du roi, entreprennent la
construction d'un château à Oursières. Plus particulièrement, il s'agit de
François-Jacques de Mauduison, trésorier de la collégiale Saint-Jean de
Nogent, qui en est le principal commanditaire. Outre le château dont la cour
est délimitée par une tour à l'ouest et le colombier au sud, la propriété
s'étend sur une superficie de 300 hectares (contre 17 aujourd'hui), et
compte cinq fermes. Les chroniques paroissiales mentionnent "la bénédiction
d'une nouvelle chapelle au lieu d'Oursières, fondée de 200 livres de rente
sur les religieuses dArcisses par dame Francine" le 1er septembre 1707".
Aucune trace de cet édifice ne subsiste. Au XVIIIe siècle, les Mauduison
développent un élevage de chevaux et le château se dote d'une jumenterie. De
la même période date également le pavillon accolé au sud du château en
retour d'équerre. A la Révolution, les héritiers émigrent, et l'on confisque
les biens de Nicolas Charles de Mauduison. Sa femme, Marie-Antoinette de
Meaussé, restée en France, rachète le château aux enchères. Lui succèdent
les Mondésir en 1810, puis les Marchandon au troisième quart du XIXe siècle,
dont un des membres, Jules, est responsable en 1869 de la construction d'un
nouveau colombier et d'une volière convertie par la suite en orangerie. Les
Montéage héritent ensuite du domaine et enfin les Morgan. Le château fait
l'objet d'une importante campagne de restauration depuis le début des années
2000, orchestrée par son nouveau propriétaire, Philippe Simon. Le domaine
d'Oursières comprend le château accessible par un portail monumental, deux
colombiers, trois tours (deux rondes, une carrée), une orangerie, une
jumenterie, ainsi que la ferme du château, située au sud-est de l'ensemble.
De style classique, le château adopte un plan rectangulaire. Il comprend un
corps de bâtiment central, encadré de deux pavillons. En rez-de-chaussée
surmonté d'un étage carré, il présente des façades principale et postérieure
ordonnancées à onze travées. La travée centrale est comprise dans un
avant-corps légèrement saillant en pierre de taille de calcaire, encadré de
deux piliers surmontés d'un fronton cintré. Cette travée est constituée de
deux portes, une au rez-de-chaussée en anse de panier (porte d'entrée
principale) et une à l'étage, donnant accès à un petit balcon fermé par un
garde-corps en fer forgé, et d'un oculus éclairant le comble. L'entrée
principale donne directement sur l'escalier monumental en bois (tournant à
retours et repos) qui dessert l'étage carré. De plan carré, chaque pavillon
est orné d'un fronton triangulaire percé d'un oculus. Un troisième pavillon,
plus récent, est construit en retour d'équerre au sud du château. En
rez-de-chaussée surmonté d'un étage carré, ses façades sont rythmées par
trois travées. Le comble est également éclairé par des oculi dans
l'alignement des trois travées. Le bâtiment construit perpendiculairement au
château et appelé "la jumenterie" se compose d'une grange et d'écuries. En
rez-de-chaussée surmonté d'un comble, la grange est accessible par deux
portes charretières en arc segmentaire, une en façade nord-ouest comprise
dans un avant corps couvert d'un toit en bâtière, l'autre au sud-est. Les
écuries sont accessibles par de grandes portes ornées de têtes de chevaux en
céramique. Elles conservent leurs stalles en bois. Construit à proximité de
la jumenterie, se trouve un colombier de plan circulaire. Il conserve sa
charpente, ses boulins ainsi qu'un escalier droit en bois permettant l'accès
au premier niveau. Plus à l'est, se situe un bâtiment comprenant le second
colombier de plan carré et l'ancienne volière, convertie par la suite en
orangerie. Les boulins sont situés à l'extérieur du colombier, avec des
planches d'envol en pierre de taille de calcaire. Située en sous-bois à
quelques mètres de la façade postérieure du château, l'ancienne glacière est
maçonnée en moellons de calcaire et de grès. Un couloir dessert une pièce
circulaire, dont la voûte en grès repose sur un soubassement en calcaire.
Plusieurs tours, dont deux de plan circulaire et une de plan carré,
délimitent la propriété. Ceint de douves et de murs, le domaine est
accessible par un portail encadré de deux piliers en pierre de taille de
grès dit "roussard" (également appelée pierre de Saint-Denis d'Authou). La
grille en fer forgée est ornée des initiales entrelacées de l'un des
commanditaires (PDM). Les murs sont en moellons de calcaire couverts d'un
enduit plein, à l'exception de l'avant-corps central en pierre de taille de
calcaire. Le soubassement du château est en pierre de taille de grès. Les
chaînages d'angle, les encadrements des baies, les corniches (moulurées ou
en doucine) sont en pierre de taille de calcaire. Les toits sont à longs
pans, en pavillon (pavillons encadrant le château, colombier carré et tour
carrée), à croupes (jumenterie), conique (tour circulaire, colombier
circulaire). Ils sont couverts en ardoise (château) ou en tuile plate (pour
les autres bâtiments).
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du bâtiment principal,
sauf le pavillon en retour au Sud Est, l'appui en fer forgé du balcon de la
façade principale au Sud Ouest, les deux tours face au château, le portail
et sa grille et ses deux piliers, le mur et le fossé reliant les tours au
portail : inscription par arrêté du 8 juin 1989.
château d'Oursières 28480 Argenvilliers, propriété privée, ne se visite pas,
visible de l'extérieur.
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Deysson pour les photos qu'il nous a adressées pour illustrer cette page.
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jour dans ce département. |
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