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Le château de
Méréglise a été construit aux alentours de 1730 pour la famille de Ligneris
: une brique de parement porte cette même date gravée de 1730, à l'angle
d'une baie du rez-de-chaussée. La propriété a été vendue par les descendants
de cette famille vers 1907, après quelques cessions suivies de rachats dans
le dernier quart du XIXe siècle. Il aurait été édifié à la place d'un
château brûlé dont on ne trouve plus trace aujourd'hui. L'archaïsme de la
construction des deux châtelets qui l'accompagnent, pour protéger l'accès de
la plate-forme, inciterait à les rendre plutôt contemporains du château
antérieur. Mais le châtelet est n'apparaît pas sur le premier plan
napoléonien de 1804 conservé à la mairie de Méréglise. Il est possible qu'il
ait été édifié entre 1804 et 1822, date où il apparaît sur le plan
napoléonien conservé au cadastre de Chartres. Il semble donc que le châtelet
est été édifié postérieurement au nouveau château sur le modèle du châtelet
ouest préexistant. Le cadastre napoléonien de 1822 décrit un ensemble
architectural organisé selon un axe est-ouest : perspective coupée par le
chemin de Méréglise, menant à un portail en briques percé d'une porte
charretière et d'une porte piétonne, basse-cour menant à une plate-forme
maçonnée entourée de douves. L'accès à cette plate-forme s'effectuait par un
châtelet défendu par un pont-levis à fléaux. Un deuxième châtelet est
symétriquement disposé à l'autre extrémité de la plate-forme, dans le même
axe. Le château est situé en dehors de l'axe, sur le long côté nord de la
plate-forme maçonnée. Dans le même alignement, mais séparés, un bâtiment
s'allonge vers l'ouest, à usage d'écurie, et un bâtiment plus petit,
aujourd'hui disparu, est situé dans l'angle nord-est. Un réseau
hydraulique est en place, alimenté par les eaux de la Thironne. La prise
d'eau s'effectue en amont et permet d'isoler trois terrasses contiguës de
forme rectangulaire. Les deux plus larges, au nord et au sud, avaient un
usage de jardins d'agrément. Elles encadraient la plate-forme maçonnée du
château. Les eaux des douves passaient ensuite par un système de vannage
dans un étang qui alimentait la roue d'un moulin placé en contrebas. Les
vestiges de ce moulin, désaffecté vers 1850, ont été utilisés comme fabrique
pour orner le parc, puis ont disparu au début du XXe siècle, faute
d'entretien. Le bief de dérivation repart ensuite en aval pour rejoindre les
eaux de la Thironne. Quelques cartes postales anciennes montrent le château,
particulièrement la façade sud, et indiquent l'existence, à l'époque, d'une
grille fermant l'accès à la passerelle qui mène au jardin situé sur la
plate-forme sud. La terrasse du château est alors entièrement fermée par ce
qui semble être un grillage maintenu par des potelets métalliques au-dessus
du mur bahut. Le cadastre actuel offre peu de différence avec son
prédécesseur. L'organisation est toujours réglée par la présence des douves.
Les parties maçonnées ont mieux résisté que les simples terrassements : la
terrasse nord, transformée en parc boisé, n'est plus encadrée que de simples
fossés, souvent à sec. La propriété a été lotie et vendue à deux
propriétaires différents, en ce qui concerne l'ensemble bâti : la basse-cour
et le château sont séparés par une haute clôture boisée et l'accès au
château a du être modifiée. Un passage a été aménagé plus à l'est, avant
1932, perpendiculairement à la route devenue rue de la Pierre-Levée. Ce
passage longe l'ancienne terrasse nord. Cela a modifié la perception de
l'axe de perspective, qui est de venu un axe nord-sud. Le propriétaire l'a
amplifié en créant une allée centrale nord-sud qui traverse la plate-forme
sud et qui, lorsqu'on s'y trouve, conduit l'oeil très logiquement vers la
travée centrale du château, lequel est encadré par les deux châtelets
disposés symétriquement de part et d'autre de l'édifice. Les bâtiments sont
encore en place, à l'exception de la petite construction située à l'angle
nord-est de la terrasse du château. Les bâtiments de l'ancienne basse-cour
ont été plus profondément dénaturés par leur transformation en habitation
(maison reconstruite en 1883) et la destruction de certains bâtiments, dont
le pigeonnier. Les deux châtelets sont des corps de bâtiment rectangulaires,
simples en profondeur, dont les façades sont entièrement parementées de
briques, sous une toiture d'ardoise. Leur plan est constitué, sur deux
niveaux surmontés de combles, de trois travées définies par les murs de
refend du porche central. Ce porche s'ouvre sous un arc segmentaire. Les
façades extérieures sont ornées d'un rainurage pour l'encastrement des
flèches d'un pont-levis. Le tablier actuel est fixe. Des baies relativement
étroites éclairent les niveaux des deux châtelets, une pour chaque travée, à
l'exception des façades nord qui sont aveugles. Certaines ont été agrandies,
en particulier celle de la travée centrale, surmontée d'une lucarne percée
d'un oculus. Quoique probablement construits à des époques différentes, ces
châtelets sont visuellement très semblables. La restauration projetée
permettra sans doute une meilleure connaissance de leurs éventuelles
particularités. Les niveaux intérieurs ont été très modifiés. Le châtelet
est est l'exact pendant visuel du précédent.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures des deux châtelets, les
façades et les toitures du corps de logis, à l'exception des deux
adjonctions latérales de la cuisine et de la chaufferie : inscription par
arrêté du 31 décembre 2001.
château de Méréglise 28120 Méréglise, propriété privée, ne se visite pas.
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