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Château de Générac
 
 

      La terre de Générac passa des Comtes de Toulouse au domaine royal puis en 1307 à Guillaume de Nogaret. Les quatre armoiries placées sur le bâtiment sont toutes illisibles, seule reste gravée sur la tour sud-est la date 1545 mais Jean Raybaud dans son ouvrage sur "l'Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles" attribue cette construction à De Manas. L'Edit de Nantes fit de Générac une place de sûreté pour les protestants jusqu'à la Révocation de 1686. En 1711, le grand prieur de Saint-Gilles était seigneur de Générac. Une visite pastorale de 1761 nous conduit "au château qui est à quelque distance du village, de forme carrée flanqué de quatre tours avec une grande porte seigneuriale en pierre de taille". En l'an 3, il sera vendu par lots : "la deuxième division consistant en bâtiment, composé de six pièces au rez-de-chaussée y compris celle de la moitié de la grande salle que nous avons divisé en deux parties, sept pièces au premier étage et trois greniers, un escalier, une cour et un puits, le tout en bon état". Ce bâtiment a fait l'objet d'une notice en 1946 par Hyvert et d'une plus récente lors du pré-inventaire du canton de Saint-Gilles. Aujourd'hui, le château divisé en sept parcelles est difficilement compréhensible à cause des dépendances qui s'y sont greffées au fil des temps; mais des nombreux propriétaires privés qui l'occupaient, il n'en reste plus qu'un; en effet la commune s'est rendue propriétaire des parties nord et sud et en entreprend la restauration; elle souhaite la protection de l'ensemble car elle préemptera la partie centrale lors de sa mise en vente; la totalité du château sera alors en sa possession et sa volonté de mise en valeur est indéniable puisque les premiers travaux de réfection de couvertures ont été effectué et que la démolition de certaines dépendances est prévue pour l'automne 1992 sous la conduite d'un architecte en chef des Monuments Historiques : il s'agit d'abord de dégager les tours rondes des maçonneries adjacentes puis d'élaborer une révision générale des toitures.
Le château est bâti en moellons avec des pierres de taille aux encadrements et aux angles de la tour d'escalier et il est couvert de tuiles canal reposant sur une charpente "avec trois arbalétriers" comme en 1761. Les tours ont été rabaissées au niveau du corps central; peut-être à l'époque des guerres de religion, et leur toiture plate modifie beaucoup l'aspect d'origine; le toit de l'aile Est a aussi été rabaissé, sans doute lors d'une réfection, et les poutres ont été encastrées dans le linteau en arc déprimé des fenêtres d'attique. Le château de forme carrée flanqué de quatre tours, décrit en 1761, semble aujourd'hui dénaturé puisqu'il se présente en équerre avec l'aile Est (ou corps principal) cantonnée de tours rondes et l'aile des écuries au sud joignant une tour rectangulaire à l'angle sud-ouest; cependant si l'on ajoute la tourelle d'escalier dans l'angle nord-est de la cour, on retrouve les quatre tours. La forme carrée pose plus de problèmes car l'aile nord n'existe que sur quelques mètres et ce retour d'angle ressemble fort à un départ d'aile pour un plan en U (avec comme quatrième côté un simple mur fermant l'enceinte avec la grande porte seigneuriale en pierre de taille dont parle le texte mais ceci avait déjà disparu en 1838, date du cadastre napoléonien et en 1761 puisque la visite est assez conforme à la disposition actuelle), il faut donc en conclure que cette partie n'a jamais été construite ou qu'elle a été détruite lors des guerres de religion et pas reconstruite; la forme carrée étant donnée par les murs d'enceinte. Dans ce cas, la présence sur ce retour d'aile d'une croisée assez semblable aux autres et d'un bandeau continu démontre une volonté d'harmonisation.
Les écuries avec granges au-dessus se situent dans l'aile sud comme en 1761 où il est dit "l'écurie prend son entrée par la cour et fait face au nord" et elle était séparée en deux par "une muraille de maçonnerie avec une porte de communication" mais l'une a été transformée en logement. L'autre a été reprise : la voûte en briques avec "des trous à la voûte pour faire descendre le fourrage du grenier à foin qui est par dessus" a fait place à une charpente et la construction est plus grossière que celle du château, les ouvertures sont récentes et le mur coupe l'arc de la porte d'entrée du rez-de-chaussée de la tour rectangulaire "beau cellier voûté en brique" d'après la visite de 1761 mais cette voûte semble avoir été refaite au XIXe siècle. La tour rectangulaire de l'angle sud-ouest est décrite dans ce même texte comme "l'ancien appartement du fermier, à présent occupé par le garde" et il a conservé sa rampe d'escalier extérieur côté sud. Celle côté cour encore visible sur le cadastre napoléonien a aujourd'hui disparu. La plupart des baies, reconnaissables malgré les transformations sont des croisées, des demi-croisées ou des bâtardes. Celles du corps central de l'aile Est y compris la tour d'escalier sont encadrées de colonnettes cannelées avec des chapiteaux corinthiens ou décorés de têtes d'anges, parfois d'animaux mythiques, celles de la tour d'escalier sont les mieux conservées mais certaines ont beaucoup souffert, surtout celles de la"grande salle" composées de deux croisées accolées sur la façade ouest, quant à celles de la salle basse, elles ont totalement disparu.
Le grand escalier à vis logé dans la tourelle hors-œuvre présente trois écoinçons sculptés mais un peu bûchés où l'on pourrait voir les symboles des évangélistes (mais il manque le lion). La disposition intérieure des pièces a été peu modifiée et malgré les cloisons inhérentes au découpage en lots, les salles décrites lors de la visite de 1761 sont faciles à repérer, la plupart ont gardé leurs plafonds à la française et sur les huit "grandes cheminées en pierre de taille" présentes en 1761, deux sont intactes et l'emplacement des autres est bien visible. Elles sont toutes identiques avec des jambages à colonnettes et un entablement mouluré portant un blason et décoré en dessous de grosses fleurs. Le corps central abritait une seule pièce qui devait être assez spectaculaire, dite "salle basse dont la porte d'entrée est vis a vis celle du château, ladite sale est carrelée en brique, éclairée par quatre grandes fenêtres, deux donnant sur la cour au couchant et deux autres visant au levant"... avec "une grande cheminée en pierre de taille". A l'étage se trouvait "une grande salle qui est au dessus de la sale basse, et de même grandeur et largeur carrelée en brique et éclairée par quatre grandes fenêtres à croisées... le plancher étant à la française soutenu par quatre grandes poutres". Cet espace a beaucoup souffert : la division en lots de l'an 3 précisait que la grande salle était divisée "par une ligne tirée du levant au couchant... entre les croisées de manière que ce dernier point divise les quatre croisées en deux, laissant deux croisées à chacune des division" et cet état s'est maintenu.
L'ensemble de cette construction tant au niveau du plan que du volume des pièces et des détails architecturaux (fenêtres, cheminées) correspond bien stylistiquement à la date de 1545 gravée sur la tour sud-est. Seule la présence des bouches à feu (trois sur chaque tour ronde) n'est pas bien explicable à côté des larges ouvertures Renaissance mais le contexte religieux peut le rendre plausible. Quant à l'existence d'un château antérieur (remontant aux templiers), cela est possible à cet emplacement mais seules les fouilles pourraient le montrer. Le château de Générac est une construction importante pour la région où l'architecture de la Renaissance est assez mal représentée : or on voit ici une tourelle d'escalier hors oeuvre avec des fenêtres encadrées de colonnettes cannelées aux chapiteaux décorés qui est typique de cette période et correspond bien aux années1545, date inscrite sur la tour sud-est. Le reste du bâtiment aujourd'hui a été un peu dénaturé déjà lors des guerres de religion mais surtout par les cloisons et autres dépendances qui ont suivi sa division en lots car ayant appartenu au grand prieuré de Malte de Saint-Gilles, il fut vendu comme bien national et son aspect actuel se ressent encore de cette situation. Cependant la commune a entrepris de racheter chaque parcelle et a commencé la restauration de ce qui lui appartient déjà; les deux tiers du bâtiment lui appartiennent et la réfection des toitures est achevée sur la tour nord. La destruction des dépendances côté nord est également prévue pour l'automne 1992. Le dégagement des tours montrera si besoin en est que la situation actuelle n'est pas irrémédiable et que les dégâts causés surtout aux baies sont tout à fait réparables. L'intérieur a été peu modifié malgré les apparences, deux cheminées sont intactes et certaines pièces ont gardé leur volume et leur plafond à la française. Le mur d'enceinte primitif ainsi que les traces de l'aile nord, si elle a existé, pourraient être retrouvées lors des fouilles qui vont accompagner les travaux, ce qui permettrait de reconstituer le plan d'origine. De même les restes du château antérieur pourraient être mis au jour, car dans l'état actuel en l'absence de tout document, l'aile Est ou corps central parait assez homogène et offrira quand elle sera restaurée un bel exemple de l'architecture du milieu du XVIe siècle dans la région.

Éléments protégés MH : le château de Générac en totalité : inscription par arrêté du 25 mai 1993.

château de Générac 30510 Générac, propriété privée et propriété de la commune.

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