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Le premier château
de Rousson, dont on peut voir encore quelques ruines sur le sommet de cette
montagne conique placée au centre du territoire de Rous-son, appartenait aux
Barons de Rousson seigneur d'Aguillac de Beaumefort. Avant le révolution
Rousson faisait partie du diocèse d'Uzès : le château de Rousson est l'un
des lieux dont le roi Louis VII dit le Jeune assura la possession à l'Evêque
d'Uzes par une charte de 1156. Il n'est peut être pas de lieu sur lequel la
suzeraineté des Évêque d'Uzes ait été plus souvent et plus solennellement
affirmée qu'à Rousson. La clef de voûte du château portait encore il y a
quelques années la date de 1629. Le château actuel aurait donc été construit
entre 1611 et1615 sur une ancienne ferme fortifiée de la propriété. Ce fief,
très catholique, fut attaqué et endommagé par les Protestants à plusieurs
reprises; ils pillèrent et abattirent en partie le château et Jacques d'Aguillac
de Baumefort fut obligé d'y entretenir à ses frais une garnison de 35
soldats. En 1622, Louis XIII, alors au camp de Montpellier, accorde aux d'Aquillac
une autorisation de représailles. Au mois de mars 1628 les protestants
attaquent de nouveau avec à leur tête le duc de Rohan et s'emparent du
château de Rousson. On dit qu'en 1629 Richelieu venant signer la paix d'Alès
habita dans ce château. Sous la Révolution les tours qui dépassaient
autrefois la toiture,furent démolies en partie. Après la tourmente
révolutionnaire le propriétaire du château Monsieur Duclaux de Farelle (de
la Famille d'Aguillac) se contenta de les faire couvrir au niveau de la
toiture du château. La dernière demoiselle d'Aguillac épousa en 1740 Claude
de Romiaux de Milanie de Lédenon; ils n'eurent qu'une fille, Blanche dont la
légende s'est emparée : on l'appelle "la Dame Blanche" dans le pays. Elle
épousa malgré la volonté de ses parents François de Vedel, lieutenant
colonel au Royal Dauphin. Le père de Blanche lui disputait la possession du
château de Rousson d'où le procès retentissant à l'époque, dans lequel
furent compromis des hommes politiques comme le Maréchal de Richelieu qui y
joua un triste rôle. Blanche de Lédenon mourut sans postérité, léguant le
château à son mari, lequel épouse en mourant sa nièce Elisabeth Noyon à qui
il laisse le château. Cette dernière épouse en pleine terreur Monsieur
Duclaux de Farelle, capitaine au Royal Dauphin, chevalier de Saint Louis,
qui venait de prendre sa retraite et tous deux séjournèrent à Rousson,
qu'ils surent défendre contre les révolutionnaires et particulièrement les
Marseillais. Monsieur Duclaux de Farelle avait eu comme ordonnance
Bernadette, futur roi de Suède, avec qui il garde des rapports amicaux quand
ce dernier fut sur le trône de Suède. La seule héritière de Monsieur Duclaux
de Farelle, Sophie, épouse en 1811 Monsieur Chambon des Vans dont la mère
était une demoiselle des Hours de Calviac d'où l'alliance avec la famille de
Bary, les actuels propriétaires du château qui l'achetèrent au début du XXe
siècle. Le château tel qu'il se présente actuellement est une
construction qui daterait du début du XVIIe siècle. Son aspect dorme une
impression de solidité tempérée par la finesse du détail de ses ouvertures,
dont l'architecture, notamment, celle de la porte d'entrée principale est
d'une composition classique bien étudiée avec son fronton courbe et les deux
pilastres à bossage qui flanquent l'ouverture. Le plan de l'édifice est
classique et bien ordonné. Il représente quatre courtines servant de façade
aux pièces intérieures qui sont, également éclairées directement et
indirectement sur une grande cour intérieure. Ces courtines sont butées à
leurs extrémités par quatre tours, le tout couvert en vieilles tuiles rondes
du pays. Les fenêtres à meneaux sont réparties sur un mur de façade en gros
moellons rejointoyes, avec des assises horizontales bien ordonnées. La
patine des pierres de parement, et des tuiles de la couverture donne à
l'ensemble un caractère de rudesse, atténué par les heureuses proportions
des éléments qui le composent. Le château est implanté sur un point haut. Il
est entouré d'une terrasse qui permet de dominer les frondaisons qui
entourent les collines avoisinantes et son ensemble s'harmonise d'une façon
heureuse avec le paysage qui l'entoure.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château : inscription
par arrêté du 20 septembre 1972.
château de Rousson
30340 Rousson, tel. 04 66 85 73 35, Madame Brigitte de Cabissole, gîte de
charme, location salles de réception et visites sur réservation, minimum de
20 personnes.
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