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Nogaret était fief noble et seigneurie dépendant du
comte d'Alès. Au XIIIe siècle, première mention de Nogaret et de ses
seigneurs Guillaume et Bernard de Montségur. Au XIVe siècle Nogaret
appartient aux Gatuzières en Gévaudan. En 1375 : co-seigneurie Gatuzières et
Gaucelin de Pouzol à Saint-Martin de Campazalade. Gaucelin transmet à un
descendant de la Fare. Dans la deuxième moitié du XIVe siècle une partie des
droits seigneuriaux est concédée aux Manoel, vieille famille établie depuis
longtemps à Nogaret où ils étaient les tenanciers les plus importants.
Pierre Manoel rend hommage en 1400 à Jean Lemeingre, dit Bouscicaut,
maréchal de France et à son épouse Antoinette de Turenne, comte et comtesse
d'Alès. Les Manoel essaiment partout en cévennes. Dans la deuxième moitié du
XVIe siècle la branche aînée, qui conserve Nogaret s'éteint. D'autres Manoel,
issus du mas de Castanier, près de Saint-André-de-Valborgne, reprennent le
domaine. Deux descendants font du commerce et exploitent le domaine,
adoptent la réforme et s'agrègent à la noblesse locale au XVIIIe siècle. Au
début du XIXe siècle une de Nogaret épouse un Delon ; un partage fait
renoncer le dernier porteur du nom, Philippe de Manoel de Nogaret, au
château de Nogaret qui revient à sa soeur Madame Louis-Charles Delon. Les
archives de la famille Manoel de Nogaret, miraculeusement conservées
présentent une documentation importante pour les Cévennes centrales, en
particulier la Vallée Borgne, la Vallée Française, le Pompidou et le Causse
Méjean et comprend des documents originaux depuis le début du XIVe siècle
(le cartulaire de Nogaret bien qu'incomplet, contient des transcriptions
d'actes du XIIIe siècle). Le château de Nogaret développe aujourd'hui
autour d'une cour, un quadrilatère renforcé aux quatre angles principaux par
une tour. Assis sur la pente d'ouest en est, il présente un corps principal
nord, étagé sur trois niveaux, dans lequel est ménagé un passage entre la
cour et le parc au nord, et deux ailes en retour, l 'aile ouest sur deux
niveaux qui comporte l'escalier à volées droites, un rez-de-chaussée voûté
d'arêtes et un étage plafonné, l'aile Est comportant quant à elle trois
niveaux. La cour est fermée au sud par un haut mur dans lequel s'ouvre une
porte charretière. Les murs sont parementés en petits moellons plats et
irréguliers de schiste brun, à joints apparents ou presque sec et enduits
parfois. Les toitures, en bâtière pour les trois corps de bâtiment, à une
seule pente pour les tours, sont charpentées en châtaigner avec couverture
de petites lauzes, et en bon état. Seuls les encadrements des baies en grès
clair animent la sévérité des façades et atténuent l'impression de rusticité
de l'ensemble. L'aile ouest comprend deux baies dont l'encadrement
particulièrement soigné permet de donner une datation stylistique
approximative et de faire de ce corps de bâtiment le noyau primitif bâti fin
XVe début XVIe siècle. Les autres encadrements, des corps nord et est, ne
pouvant remonter au delà du XVIIe siècle. Le caractère défensif de
l'ensemble est perçu dès l'abord : plan d'ensemble fermé, tours d'angles
pourvues de canonnières, entrées aménagées de façon défensive donnant sur un
étroit passage. Cet aménagement qui correspond à la fois à un développement
de la demeure et à un repli des habitants sur une place défendable, date de
la période des guerres de religion. Le dernier aménagement, en temps de
paix, a vu l'ouverture de baies nombreuses aux étages et l'écrêtage des
tours dont le sommet a été sensiblement rabaissé. Les intérieurs, surtout en
ce qui concerne les étages des corps nord et est, sont assez soignés et
contrastent avec la rusticité extérieure : plafonds à la française,
parquets, gypseries (moulurations) et rappellent l'appartenance de ses
propriétaires à l'aristocratie huguenote. Dans le parc, à proximité du
château, le petit cimetière rappelle l'attachement d'une vieille famille
cévenole à son terroir.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château; le salon, la
chambre, la salle à manger et le décor au rez-de-chaussée : inscription par
arrêté du 5 décembre 1984.
château de Nogaret 30940
Saint-André-de-Valborgne, propriété privée, ne se visite pas.
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