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Un castrum primitif attribué à l'époque romaine aurait
existé sur les lieux. Une simple tour, noyau du futur château, était
peut-être installée sur une motte féodale. L'édifice est attesté par un
texte de 1156. Il semble que les soubassements du château actuel puissent
être attribués à cette époque (courtines et demi-élévation du donjon).
Devenu possession royale en 1269, le château passera dans la famille de
Barre jusqu'à la fin du moyen âge. À partir de 1537, Saint-Bonnet devient
propriété de familles de parlementaires. C'est à la famille des Vignolles
que l'on doit les embellissements et les agrandissements datant du XVIIe
siècle. Le château perd son caractère de forteresse militaire. Construction
ou rhabillage des tours d'angle nord-ouest et sud-ouest. Construction d'un
grand escalier dans le donjon et aménagement des pièces non voûtées à
l'étage. En 1789 le château vendu aux enchères est morcelé en deux
propriété, période de dégénérescence du bâtiment utilisé comme bâtiment
agricole, avec des transformations importantes : démolitions et
redistribution des volumes intérieurs, disparition des éléments de
décoration (cheminées), abaissement de la couverture avec arasement du
donjon et des tours nord-ouest et sud-ouest. En 1973 le château est racheté
par l'actuel propriétaire qui entreprend son sauvetage et une remise en
valeur méritoire. Le Castellas de Saint Bonnet enveloppe un vieux donjon
carré et s'inscrit
lui même dans un quadrilatère presque carré flanqué de deux tours au nord
ouest et au sud ouest, deux courtines reforment le carré au nord et à l 'est
et déterminent une cour intérieure. Un porche qui s'ouvre dans la courtine
Est surmonté d'un arc en plein cintre, permet de pénétrer dans la cour. De
plan général en équerre, le bâtiment développe quatre façades sur
l'extérieur, et deux façades sur cour, sur quatre niveaux matérialisés par
trois bandeaux plats qui coursent tout autour de l'ensemble et séparent les
niveaux entre eux : rez-de-chaussée (en partie voûté), premier étage (étage
noble), deuxième étage (de moindre élévation) et étage sous combles. Les
deux tours : la tour nord-ouest est la mieux conservée en élévation, elle a
été cependant écrétée, vraisemblablement en 1789, la tour sud-ouest moins
bien conservée a été rabaissée de deux niveaux et revêtue d'un enduit à la
chaux qui vient d'être gratté. Il semble que ces tours datent de la grande
campagne de travaux du début du XVIIe siècle : leur parement externe est
constitué sur toute l'élévation, de moellons de taille inférieures à ceux
des parements des purs du château, et disposés en lits plus irréguliers.
Elles sont percées de baies, trois superposées, dont certaines à traverse de
meneaux. Leur base comporte un ressaut dont la partie supérieure est ornée
d'un large cavet sculpté dans du gré. La tour nord-ouest a conservé une
courbe canonnière sur le côté sud. La courtine Est ferme à l'Est la cour
intérieure, et malgré son écrètement et une large brèche, pointe à
mi-hauteur deux courtes archères et les restes d'un chemin de ronde à
l'intérieur, la courtine sud est percée de la porte défendue autrefois par
une herse, et qui permet d'accéder à la cour intérieure. Le mur nord
présente à côté d'une petite poterne étroite surélevée, actuellement
obturée, un curieux dispositif défensif : neuf petites ouvertures carrées à
ébrasement interne, utilisées à partir des casemates voûtées du nord, et
disposées en quinconce. Le soubassement des courtines et des murs est fait
de puissantes assises régulières de blocs en grand appareil assemblés à
joints presque vifs, et avec les archères, la petite poterne nord, le donjon
(en partie), sont les éléments les plus anciens du château fort (XIIe
siècle). Le logis (château du XVIe siècle) a été assis par reconstruction,
soit sur les restes de la forteresse médiévale, soit après démolition
partielle de cette forteresse et ensuite vraisemblablement surélévation du
logis primitif, ainsi que le montre la différence d'appareil et le ressaut
ménagé dans le parement. De larges baies dont les encadrements, les croisées
de meneaux, ou les traverses simples ont été taillés dans un gré clair
donnent ainsi une animation colorée des façades. Les encorbellements
richement ornés, vestiges des deux poivrières des angles nord-est et
sud-est, présentent à leur base deux portraits : il est très vraisemblable
qu'Isabeau des Urcières et Jacques des Vignolles son mari, bâtisseurs de ce
logis, aient voulu se faire représenter, selon la mode de l'époque. Les
façades sur la cour d'honneur sont les plus soignées et les plus riches en
ornements sculptés. La façade sud du retour Est présente un étagement
dégressif des niveaux, matérialisés par des corniches moulurés, qui accentue
les lignes de fuite et l'impression de hauteur. Les larges baies à croisées
de meneaux ou à traverse simple sont pour les plus hautes coiffées d'un
petit fronton interrompu, à volutes, soutenu par un décor classique d'ordre
ionique (pilastre cannelé, chapiteaux ioniques, fasces et entablement). Leur
appui est constitué par la corniche moulurée en légère avancée, et leur
allège, en moellons de grés appareillé est orné d'un triple pendentif
sculpté. Une simple porte en plein cintre et fenêtre d'imposte, ornée d'un
tore, permet d'accéder de plain-pied au rez-de-chaussée voûté (anciennes
cuisines). La façade Est du retour ouest comprend : l'ancien donjon, dans
lequel a été ouverte (ou reprise) une porte monumentale, et (au moins) trois
larges baies à croisées de meneaux superposées, qui éclairaient le grand
escalier en grès rosé. Cette porte est caractéristique des débuts du XVIIe
siècle, avec ses piédroits, un peu courts, ses bossages plats, la grosse
clef pendante et saillante, taillée en pointe de diamant, et son fronton
interrompu dans lequel vient se loger un cartouche. Ce cartouche qui
contenait les armes des Vignoles-Urcières, est surmonté d'un petit fronton à
volute qui rappelle ceux des baies des étages. Le retour Est présente encore
des traces d'enduit et de plafonds d'origine, mais offre pratiquement un
seul immense volume du sol du premier étage aux combles, avec dans les murs
les traces des aménagements du XVIIe siècle, et des dégradations ultérieures
modernes.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château du Castellas :
inscription par arrêté du 26 décembre 1980.
château
du Castellas 30460 Saint-Bonnet-de-Salendrinque, tél. 04 66 85 44 60, ouvert
au public toute l'année. Visites guidées (sur rendez-vous).
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