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La tour de Sandeyren,
donjon carré, est d'une très haute antiquité. Gratien Charvet attribuait sa
construction aux romains. En réalité, elle s'apparente aux nombreuses tours,
élevées en bas-Languedoc au XIe et XIIe siècle, présentant un plan en forme
de parallélogramme et percées de rares ouvertures. La plus célèbre est celle
de la Garde-Guérin ; du même type, la tour du Puech-de-Cendras, le donjon de
Vibrac, la Tourde Saint-Chapte. Probablement édifiée sur un emplacement déjà
reconnu du temps de l'occupation romaine, elle était destinée au guet et à
la transmission des signaux. Le nom primitif est Sandeiren ou Sandeyren et
par altération aux XVe et XVIe siècles, Saint-Deyran. Le château portera le
nom du village de Tornac vers la fin du XVIIe siècle. La suzeraineté
appartiendra au XIVe siècle aux comtes d'Alès, héritiers des domaines des
Bermond d'Anduze. La terre de Tornac était en paréage depuis des temps très
anciens, remontant aux guerres des albigeois, entre le roi et le prieur du
monastère. En 1540, les droits du premier furent cédés à Bermond de la
Jonguière, bourgeois d'Anduze. Dès lors, il s'intitulera seigneur de Tornac.
Il lui fallait un château pour siège de sa juridiction, ainsi il jeta son
dévolu sur la vieille tour de Sandeiran, acquiert le domaine et entreprend
la construction du château, qui peut se situer entre 1549 et 1566. Le
château fut victime de la Révolution, incendié par une bande de patriotes le
4 avril 1792 et abandonné par ses propriétaires émigrés; séquestré comme
bien national, il sera vendu par morceaux et depuis ses ruines se trouvent
encore dans l'indivision.
On doit à M. Robert Poujol la description
technique de la tour de Sandeyren; de forme carrée, elle a les dimensions
suivantes : côté du carré 5 mètres, épaisseur des murs à la base 1,30 m,
hauteur 15 mètres environ, volume intérieur 2,40 m x 2,40 m. Elle est érigée
sur un roc taillé à sa mesure sur une hauteur d'un mètre. La base de la
porte et elle-même a un mètre au dessus du roc. Le palier de la porte se
trouve ainsi à deux mètres de hauteur, dans un souci de défense. Cette
porte, voûtée en berceau, haute et étroite, une fois verrouillée, se
trouvait hors d'atteinte des agresseurs éventuels qui ne pouvaient utiliser
un bélier pour l'enfoncer. Les constructions du XVIe siècle s'organisent
autour. Il reste des murs mais plus de voûtes. En 1970, création de
l'association les amis du château qui est ouverte à toutes et à tous, les
bonnes volontés étant les bienvenues pour la restauration de l'édifice.
Éléments protégés MH : les ruines du château en totalité : inscription par
arrêté du 5 décembre 1984.
château de Tornac 30140
Tornac, accessible à tout un chacun au cours de belles balades sur le
piémont cévenol, spectacles organisés en été.
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