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Le roi Louis le Gros avait fait don, en 1156, de
la "villa" de Valliguières à l'évêque d'Uzès, mais une partie de la
seigneurie dépendait de la baronnie de Rochefort, sous la mouvance des
contes de Toulouse. En 1228, Raymond VII de Toulouse fit abandon au Roi de
cette baronnie et de ses dépendances; par contre-échange, Valliguières
échut, en 1295, au seigneur de Castelnau, de la maison de Sabran. Après
Raymond de Laudun, qui dénombre en 1390, on trouve Louis d'Albaron qui, en
1485 dénombre pour "le château et la tour de Valliguières ainsi que pour la
moitié de la juridiction". Louis d'Albaron, seigneur de Lers, baron de
Rochefort et de Montfrin, meurt sans postérité , vers 1505, laissant ses
biens à son frère Jacques, époux de Marguerite de Clermont. Des quatre
enfants de cette union, c'est une fille, Catherine, qui reçoit Valliguières
et l'apporte en dot à Guillaume de La Baume, seigneur de Suze. Rostaing de
La Baume-Suze est maintenu en jouissance, en 1618, par un arrêt du Parlement
de Paris et meurt en 1622. Son fils Anne, ou Annet, comte de Rochefort,
épouse en 1631 Catherine de la Csoix de Chevrières. Valliguières passe
ensuite à une série d'acquéreurs, qui ne sent pas tous connus: Jean Grégoire
des Garddes, puis Jean-Jacques de Mesmes, président à mortier au Parlement
de Paris, lequel vend à Henri de Porcelet, seigneur de Baye, en 1668. Puis
c'est Henri Raymond de Brancas-Laudun, qui vend en 1750 à Joseph-Laurent de
Robert, secrétaire du roi, moyennant 148.500 livres pour l'ensemble de la
comté de Rochefort. On sait d'autre part, par les comptes de la Capitation,
que le Comte de Rochefort (non dénommé) résidait à Valliguières en 1704, et
avait abandonné cette localité pour Beaucaire en 1717. Tels sont les faits
connus sur l'histoire de la seigneurie, qui demeura toujours partagée entre
les seigneurs ci-énumèrés et les évêques d'Uzès, ou, plus exactement, les
prévôts du chapitre cathédral. Malheureusement, aucune des familles citées,
et dont les blasons sont bien connus, ne permet d'identifier les deux écus
armoriés du passage d'entrée. Ces armes doivent donc se, rapporter à
d'anciens seigneurs dont les noms ont échappé à la sagacité des historiens
locaux, dans l'historique ci-dessus, on distingue bien deux lacunes, l'une
au XVIIe siècle, entre Annet de La Baume, Suze et Grégoire des Gardies, et
l'autre à la fin du XVIIIe siècle. Acquise par la Commune, l'ancienne tour
d'angle du château est devenue une tour-horloge, tandis que les bâtiments
résidentiels, abandonnés, tombent lentement en ruine. La tour-horloge
n'est qu'une tour d'angle de l'ancien château, dont les
bâtiments s'étendent largement de part et d'autre. Ces bâtiments
résidentiels, propriétés particulières, sont en fort mauvais état, et seront
laissés de côté ici. La présente description sera donc limitée à la
propriété communale, comprenant la tour-horloge et sa tourelle, ainsi que le
passage voûté adjacent. On pénètre dans ce passage par une porte fortifiée;
et l'arc extérieur en plein cintre, est suivi par un mâchicoulis et un arc.
Le passage est couvert d'une voûte d'arêtes, dont l'un des voûtins se
raccorde à l'arrière-voussure de la porte. La clef de cette voûte est
sculptée d'un écu en accolade, à encadrement câblé, et portant trois
marguerites (à six pétales) posées deux et une (blason non identifié). A
droite, un arc ouvert donne accès à la cour, tandis que, à gauche, l'entrée
du château est décorée d'une grande porte. Cette porte à pilastres et
refends est surmontée par un fronton triangulaire rompu, qui encadre une
pierre armoriée. Ce blason, qui paraît beaucoup plus récent (fin XVIIIe
siècle) est sculpté dans un cartouche, surmonté d'une couronne comtale,
souligné
par des palmes et une croix. Il porte un navire aux voiles éployées. Les
vantaux de la porte, à petits panneaux, ont beaucoup souffert. Cette porte
donne accès à une salle ou vestibule, d'où part un escalier droit, suivi
d'un palier à balustres carrés, de pierre (il en manque plusieurs); une
porte latérale conduisait aux appartements; elle a été murée depuis que ces
logements ont été morcelés. Une autre porte donne accès à l'escalier de la
tourelle. Ce petit escalier en vis s'élève de gauche à droite dans la
tourelle sur trompe. Cette trompe, très bien exécutée, est biaise, son oeil
orné d'une coquille, et sa base se relie au bandeau qui ceinture la tour
ronde adjacente. L'escalier de la tourelle est éclairé par trois fenêtres
superposées (celle du haut aveuglée par le cadran de l'horloge). La grosse
tour adjacente, bien construite, en pierre d'appareil, est décorée de deux
bandeaux et couronnée par une forte corniche. La base est fortement
talutée...
Éléments protégés MH : les façades et les toitures de l'ancien château avec
la tour d'angle et le passage couvert : inscription par arrêté du 6 janvier
1988.
château de Valliguières 30210 Valliguières, (tour-horloge) propriété de
la commune, visite des extérieurs uniquement.
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