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Bertrand du Pouget, cardinal prêtre de
Saint-Marcel, fit partie des membres du Sacré Collège résidents de
Villeneuve. La présence de ses armes, sculptées sur la maîtresse porte du
palais, ne laisse aucun doute sur l'identité du constructeur, signalé
d'autre part dans la bourgade royale en 1343. On peut présumer que
l'installation de Pouget, non loin de Via et de quelques autres fidèles de
la clientèle de Jean XXII, a dû se faire dans la même foulée qu'eux, dès les
années 1320 ou 1330 au plus tard. Le 3 février 1352, Bertrand du Pouget
meurt. Audouin Aubert, évêque de Maguelone puis cardinal au titre de la
basilique de Saint-Jean-et-Saint-Paul, saisit immédiatement l'opportunité de
ce clos aussi proche voisin de celui de son oncle et désormais disponible :
il est mentionné, comme confront, dès le mois de mars 1353. Audouin, le 19
novembre 1359, fait donation à la chartreuse créée par son oncle Innocent VI,
de son propre palais et de ses dépendances. Un amortissement de 1362 cite,
parmi les biens fonciers légués aux chartreux, outre le manoir, nommé en ces
propres termes, la vigne et le jardin attenants. Le cardinal meurt un an
après son oncle, recevant sa sépulture à proximité de celui-ci, dans
l'église de la chartreuse, en 1363. L'occupant suivant de la résidence, en
tant que locataire, fut le Sicilien Leonardo Rossi da Giffona, général de
l'ordre des franciscains, cardinal-prêtre au titre de la basilique de
Saint-Sixte en 1378. Le cardinal Léonard Rossi de Giffon, aurait fait bâtir
ce palais vers 1380.
En son état actuel, le palais n'a que deux corps, l'un en rive de rue et
l'autre faisant retour côté est, de deux niveaux chacun. Cependant, divers
indices donnent à penser que l'ensemble, sans doute inachevé, prévoyait une
extension en quadrilatère. Il ne reste aucun vestige de l'escalier d'origine
qui montait à l'étage. Il était extérieur et les traces de la galerie de
bois qui distribuait les deux corps du bâtiment, côté cour, sont
parfaitement identifiables. Malgré l'étroitesse de la rue, le corps d'entrée
s'impose à la vue par la rupture d'échelle que ses hauts niveaux et ses
immenses percements produisent dans ce quartier aux maisons de gabarit
plutôt modeste, ainsi que par la puissante masse de la tour carrée qui le
surmonte, coiffée de son comble en pavillon. Son bel appareil régulier
ajoute encore au relief exceptionnel de l'ouvrage. L'entrée du palais,
timbrée aux armes de Pouget, se trouvait exactement à la base de la tour. A
l'origine, le corps d'entrée comportait deux à l'origine deux niveaux,
exceptionnellement hauts. Au niveau de la rue se trouvait une vaste salle
basse qu'éclairaient des fenêtres en abat-jour. Le second niveau englobait
en élévation la totalité de l'espace sous comble. Le toit était à pentes
douces, en bonne tradition latine. Une salle de 26 mètres de long en
occupait tout l'espace, se poursuivant dans la tour, créant ainsi un espace
donnée pour la chapelle du palais. Le pavillon couvrant la tour, est revêtu
de lauzes. La charpente est à trois fermes parallèles portant le faîte et
deux croupes. En sous-sol, sommairement excavée à même le socle rocheux, une
cave s'étend sous celui-ci qu'un puits vertical, ayant eu fonction probable
de monte charge, reliait au niveau immédiatement supérieur.
Éléments protégés MH : l'aile gauche et la tour : inscription par arrêté du
4 décembre 1925.
palais du cardinal Bertrand du Pouget, puis d'Audouin Aubert enfin de
Léonard de Giffon 30400 Villeneuve-lès-Avignon, propriété privée, ne se
visite pas, visible de l'extrieur.
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