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Tour-salle de la fin du XIIIe ou du début du XIVe
siècle, mentionnée pour la première fois en 1491 dans le Livre terrier de
Lectoure, propriété d'une importante famille consulaire, les Delas. Ses
dimensions (10,60 x 9mètres ; épaisseur des murs allant de 1,20 à 1,60mètre)
se rapprochent de la tour-salle de Larrouquette (Plieux), de trois étages.
Porte en tiers-point gothique. Ses propriétaires se disent volontiers, et ce
jusqu’à la fin du XVIIe siècle, "sieurs" ou "seigneurs" de Crabé, mais la
terre reste roturière et soumise à la taille. Les Delas flanquent le côté sud
de la tour, d’un bâtiment plus bas, d’un étage, et font percer la façade Est
de la maison de fenêtres à meneaux. Le domaine passe ensuite aux familles Vacquier, de Barrau (Agnon se dit "seigneur de la salle de Crabé" en 1579)
et de Cère (livre terrier de 1612). Ensuite, vers 1660, Crabé appartient à
un important bourgeois lectourois, Jean de Castaing, "sieur de Crabé", dont
le frère Simon est abbé et seigneur de l’Escaledieu, dans le diocèse de
Tarbes, entre 1688 et 1695, et dont la sœur Marie a épousé en 1638 Isaac de
Garros, sieur de Mauléon et parent du poète Pey de Garros. Ses biens, par
héritage, reviennent successivement aux familles de Castaing, Dupuy, de
Montaut, de Vernède de Corneillan et de Labrousse de Veyrazet. Henriette de
Corneillan, épouse et veuve de Jean de Labrousse de Veyrazet, guillotiné en
1793, hérite de Crabé et le vend en 1810 à Jean-Baptiste Fabre, homme de loi
ayant fait fortune aux Antilles. Un incendie ravage la tour au cours du
XVIIIe siècle, la réduisant à un étage et confondant la tour-salle avec le
bâtiment adjacent, avec une toiture commune.
De 1817 à 1820, il fait bâtir la maison de maître de Crabé. Seul le
rez-de-chaussée est aménagé. Sa fille unique Eugénie décide d’entrer au
carmel d’Auch en 1854 et vend la même année Crabé, Garros et Nine, à Ariste
Dufour, docteur en médecine, Anaïs Devaux, son épouse, et Zéphyline
Coustaing, mère d’Anaïs Devaux. Le brutal décès d’Ariste le 28 mai 1856
laisse Anaïs seule avec ses deux enfants Alexandre et Marie Dufour. Soutenue
par son beau-frère l’abbé Dufour, ce dernier consacre une chapelle
domestique dans une pièce au nord de la maison, en 1860. En 1865, Anaïs,
sous l’impulsion de son fils Alexandre, aménage l’intérieur de Crabé; en
1868, l’allée est plantée, la cour est construite et enserrée d’une grille ;
enfin le parc Second Empire et le verger voient le jour. Les Dufour
partagent leur vie entre Crabé et l’hôtel de Bastard-Castaing, rue Lagrange.
Une vie mondaine et brillante entre ces deux résidences dure de 1869 à 1904,
année de la mort d’Alexandre. La fille d'Alexandre, Henriette Dufour, épouse
un magistrat palois, Antoine Touzet. Aujourd'hui cette propriété appartient
toujours à la famille Touzet, descendante des Dufour.
château de Crabé 32700 Lectoure, propriété privée, ne se visite pas.
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