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Jadis le
château était situé à la limite des biens des archevêques de Bordeaux,
marquée par une croix qui a donné son nom au domaine. Si Thomas Gombaud
prend possession des "terres désertes" de ce fief au XVIe siècle, dépendant
de la seigneurie des archevêques, c'est qu'une bâtisse sans doute ruinée
occupait le site, le puits porte l'inscription 1602, les armoiries de
François de Mauny archevêque du diocèse de Bordeaux. Les cartes du XVIIIe
siècle mentionnent une maison noble, son avenue d'arbres, ses parterres et
un bois clôturé. D'après ces cartes les bâtiments de la "maison de M. Dusaul
nommée la Croix" formaient les quatre côtés d'une cour. L'entrée principale
était ouverte dans l'aile nord, l'aile est était traversée par un passage,
trois perrons à degrés donnaient accès au logis depuis la cour. Le logis
actuel en rez-de-chaussée avec ses façades ornées et son parc peut
correspondre à cette demeure. Par ventes successives, le château appartient,
vers 1810, à Laurent Lafaurie de Monbadon, maire de Bordeaux. En 1862, un
nouveau propriétaire confie une campagne de travaux à l'architecte
Paul-Louis Miailhe qui élève le pavillon central du logis. Les parterres
sont remplacés par une pelouse et de nouvelles allées traversent les bois,
mais les terrasses en terre-plein du XVIIIe siècle ne sont pas modifiées.
L'édifice est aménagé pour recevoir des blessés pendant la guerre de 14-18
et un casernement pendant la guerre de 1939-1945. Il est restauré dans la
deuxième moitié du XXe siècle avec remploi d'un parquet provenant de
Bordeaux. Situé sur le coteau qui domine la vallée de l'Estey vieil du
Gua mais aussi les voies de grande desserte nationale, le château Lacroix
est isolé par les bois et prairies qui l'entourent. Une avenue plantée de
pins conduit depuis le portail en ferronnerie jusqu'à la cour d'entrée
fermée par une grille et par les bâtiments disposés en U. A l'arrière de la
demeure le parc se poursuit par un bois ceinturant une pelouse ornée d'un
puits et de statues ; plus loin une terrasse en terre-plein offre un
panorama vers le vallon. Un vaste chai-cuvier constitue un deuxième bâtiment
agricole indépendant en face duquel aboutit un canal formant un bassin. Face
à la grille d'entrée, de l'autre côté de la cour, dans un long bâtiment en
rez-de-chaussée surélevé, est établi le logis dont la partie centrale à un
étage carré et un étage de comble forme un large pavillon encadré de chaque
côté par une tour. Les dépendances forment les ailes en retour d'équerre ;
un passage traverse l'aile est, permettant la circulation vers les terres et
le chai-cuvier. Le logis est construit en pierre de taille, les dépendances
en moellons ; l'ensemble est couvert de tuiles creuses sauf les tours et le
pavillon couverts d'ardoise. Ce pavillon est couvert d'un toit à pans brisés
et croupes surmonté d'épis de faîtage à boules et moulures alors que les
toitures du logis sont dissimulées par une balustrade. Un étage de
soubassement avec une cave voûtée porte le logis qui présente en façade vers
le jardin 19 travées dont les 5 travées du pavillon central. Les élévations
en rez-de-chaussée sont ornées de tables moulurées et sculptées sur les
retours de la façade ; le pavillon est orné de moulures, trumeaux et
guirlandes dans le style du XVIIIe siècle ; un balcon sur colonnes a été
ajouté devant la travée centrale. Les ailes de communs et dépendances
présentent des élévations dont les ouvertures ont été remaniées ; la
chapelle, localisée par des baies en plein-cintre, est située entre le logis
et le passage couvert d'un arc en anse-de-panier ; des étables ont été
transformées en logements. Le puits est orné d'un large tore, d'armoiries et
d'une inscription ; la ferronnerie est composée d'éléments torsadés et de
volutes. Les statues féminines du parc symbolisent la chasse et la pêche.
L'intérieur du logis est distribué par un couloir le long de l'élévation sur
cour et par un escalier tournant à volées droites donnant sur un palier.
Des guirlandes de laurier ornent les allèges ou les dessus des fenêtres. Le
puits porte une inscription avec armoiries de François de Mauny encadrées
d'une croix et d'une crosse, les montants en fer forgé torsadé portent un
assemblage de volutes. Deux statues féminines vêtues à l'antique et
accompagnées l'une d'un poisson l'autre d'un oiseau sont disposées sur la
pelouse. Les dépendances du château Lacroix ont peut-être été construites
lorsque le château a été remanié par l'architecte Paul-Louis Miailhe en 1862
; actuellement utilisées comme entrepôt commercial, elles ont perdu leurs
fonctions vinicoles. Avec son parc et malgré les aménagements successifs, le
château conserve l'attrait d'un édifice homogène qui témoigne de l'évolution
architecturale de ce type de demeure : un fief tenu par une famille anoblie
ou ses descendants est remplacé par une propriété agricole évoluant selon
les productions.
château Lacroix 33310 Lormont, propriété privée,
ne se visite pas.
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