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Malescot doit
son nom à Simon Malescot, procureur de la Cour au Parlement de Bordeaux, qui
acquiert le domaine en 1697. En 1827, Malescot devient la propriété du comte
Jean-Baptiste de Saint-Exupéry, arrière-grand-père de l'écrivain, qui le
revend en 1853 à Henri Fourcade. Ce dernier accroit le domaine par des
échanges de parcelles et améliore également l'encépagement privilégiant le
cabernet sauvignon et le cabernet franc. En 1868, Charles de Lorbac indique
dans son ouvrage que le domaine s'étend sur 165 hectares dont 77 hectares de
vigne. Il mentionne également les maisons de maître et les bâtiments ruraux,
deux grands cuviers et six chais pouvant contenir, en sole, à peu près 500
barriques de vin. Les matrices cadastrales indiquent en 1870 la démolition
puis la construction nouvelle d'une maison. Dans l'édition de 1874 de
l'ouvrage de Cocks et Féret, l'illustration consacrée à Malescot représente
cette nouvelle demeure construite par l'architecte Louis-Michel Garros. Ces
travaux furent réalisés à la demande de MM. de Boissac, Bernos, Couve et
Deroulède, qui reprennent le domaine après la mort de Henri Fourcade en
1866. Les plans de l'architecte conservés concernent la demeure avec le plan
de la façade prévue avec trois travées et réalisée finalement avec cinq. Les
plans de distribution intérieure permettent de connaître la fonction
d'origine des pièces. L'escalier intérieur réalisé semble correspondre au
projet. Un pavillon était également prévu à côté de la maison mais ne paraît
pas avoir été construit. L'écurie-grange devait être surmontée d'un toit en
pavillon qui n'a finalement pas été édifié. On retrouve bien toutefois le
système d'aération en bois prévu pour le fenil. L'élévation du pignon du
cuvier accompagne les plans de la demeure. Ce cuvier à étage, de type
médocain, est construit à proximité de la demeure, peut-être à l'emplacement
d'anciennes étables-granges. D'anciennes baies, visibles à l'intérieur dans
la maçonnerie, témoignent de la reprise d'un ancien bâtiment, d'ailleurs
visible sur la lithographie de 1868. Dans l'édition de 1874 de l'ouvrage de
Cocks et Féret, il est indiqué : "Son château placé au centre du bourg de
Margaux et ses bâtiments d'exploitation situés à l'extrémité nord ont été
construits sur les plans et sous la direction de M. L. Garros, architecte à
Bordeaux". Les bâtiments mentionnés au nord du bourg correspondent au
domaine de La Colonie acquis par H. Fourcade : un plan dressé par L. M.
Garros en juillet 1869 donne un état des lieux des dépendances du domaine de
La Colonie. Ce relevé précède la construction d'un cuvier dont le plan sur
calque de l'élévation est conservé (non daté, non signé) : il s'agit
également d'un cuvier médocain construit vers 1870. Les plans d'une
tonnellerie, d'une étable et de bâtiments abritant des fosses à purin ne
sont peut-être restés qu'à l'état de projet. Un projet pour la grille
donnant accès au château est dessiné par Louis-Michel Garros. Un plan de
1922 en propose un remaniement avec l'adjonction du nom du château au-dessus
du portail. Depuis 1955, le cru est la propriété de la famille Zuger. Le
jardin a été aménagé dans la deuxième moitié du XXe siècle par le rachat de
parcelles de terre voisines. Un bâtiment de dépendance pastichant un ancien
porche a été construit à la fin du XXe siècle et abrite bureaux et remises.
Situé au coeur de Margaux, le logis se compose d'un corps central
rectangulaire à un étage carré et un étage de comble, flanqué de deux ailes
latérales en rez-de-chaussée et toit terrasse avec balustrades. Surmontée
d'une imposante lucarne à ailerons à volutes rentrantes, la travée centrale
est délimitée par deux pilastres à bossage et percée d'une porte ornée d'un
fronton courbe, reposant sur des consoles à volutes. Les autres baies sont
également richement ornées : chambranle à crossettes, ailerons à volutes,
guirlandes de fleurs, garde-corps à balustres, corniche à modillons à
glyphes et feuille d'acanthe (ou quintefeuilles). De part et d'autre de la
lucarne centrale, se trouvent deux œils-de-bœuf. L'accès s'effectue par un
degré à pans. La façade sur jardin reprend la même composition et le même
décor, tandis que les façades latérales composées de trois travées sont
surmontées d'une imposante lucarne dont le fronton est orné d'une couronne
comtale et qui est flanquée de deux souches de cheminée en pierre de taille.
A l'est du château se trouve un bâtiment ayant probablement servi d'écurie :
organisé selon cinq travées, il présente un pavillon central avec porte
haute dotée d'un garde-corps et toit débordant avec aisseliers. Les ailes
latérales comportent un comble à surcroît avec système d'aération en bois.
Disposé perpendiculairement à l'écurie et formant ainsi une cour, le cuvier
est percé sur sa façade latérale de neuf jours encadrés de pierre de taille
et de brique, éclairant la partie haute du bâtiment : la travée centrale est
ouverte par une large porte surmontée d'une porte haute. Le pignon donnant
sur la rue est doté d'un toit débordant à aisseliers et porte l'inscription
: CUVIER DE MALESCOT ST EXUPERY. Il est flanqué, au sud-est et légèrement en
retrait, par les chais. A l'intérieur, le cuvier est organisé selon deux
niveaux : le plancher en bois, soutenu par des poteaux en bois disposés sur
des dés de pierre, permet d'accéder à la partie supérieure des cuves. Si les
cuves en inox et en béton ont remplacé les foudres en bois d'origine, un
pressoir a été conservé ainsi que le système de treuil qui permettait de
charger la vendange par la porte haute et de la transvaser dans les cuves.
Les deux grands chais, disposés parallèlement et séparés par une série
d'arcades en pierre de taille, sont couverts d'une charpente en bois
soutenue par des colonnes en fonte.
château Malescot Saint-Exupéry, rue Georges
Mandel, 33460 Margaux, tel. 05 57 88 97 20, propriété viticole.
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