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Au milieu du XVIIIe siècle, Pierre Ducasse,
avocat au Parlement de Bordeaux, acquiert une partie du bourdieu de
Grand-Puy de M. et Mme Déjean dont il est créancier, en échange d'une rente
viagère consistant en la livraison annuelle d'un tonneau du cru de Grand-Puy.
Malgré l'opposition du procureur Dissac, copropriétaire et neveu des Déjean,
la vente est entérinée. En 1758, une deuxième partie du bourdieu est acquise
par M. de Grandis de la Cornière par voie d'échange avec une métairie de
Saint-Yzans. Grand-Puy est alors composé d'une maison de maître, chai,
cuvier, jardins, vignes, prés, bois, aubarède et de la métairie de Moussas
ainsi qu'un important troupeau d'ovins. Il rétrocède finalement sa part à M.
Dissac. L'édition de l'ouvrage de Cocks de 1860 mentionne le domaine
Grand-Puy appartenant à Lacoste et produisant 60 tonneaux. En 1868, la
production atteint les 100 à 130 tonneaux. En 1881, le domaine appartient au
comte de Saint-Léger-d'Orignac. Le domaine bénéficie d'une notice plus
développée et accompagnée d'une illustration dans l'édition de 1908 :
l'historique y est retracé. En 1929, il est entre les mains de MM. L.
Hériveau et V. Néel et, en 1949, appartient à M. Raymond Dupin sous le nom
de Grand-Puy-Lacoste-Saint-Guirons. En 1982, il appartient à une société
civile administrée depuis 1978 par Jean-Eugène Borie : la notice de
l'ouvrage de Cocks et Féret fait mention d'une date, 1737, qui figurerait
sur la porte d'entrée, et de l'agrandissement et du remaniement de la
demeure en 1850. La plupart des bâtiments figurent en effet sur le plan
cadastral de 1825 : la demeure est accompagnée à l'ouest de bâtiments de
dépendance formant une cour fermée ; une aile en retour à l'est devait déjà
abriter les chais, tandis que d'autres bâtiments se développent selon un
plan en U au nord. On remarque toutefois que l'aile en retour constituée
aujourd'hui d'une galerie couverte donnant dans le chai n'existe pas ; le
ressaut formé par la chapelle n'apparaît pas non plus. A l'intérieur de
celle-ci, on voit nettement qu'il s'agit d'un ajout postérieur : elle a été
greffée à l'angle nord-est du bâtiment dont on aperçoit encore la corniche à
modillons, dans le comble de la chapelle. Si l'on se fie à la date qui
figure sur le vitrail de cette chapelle (signé Goglet et Quenoux), elle a
été édifiée entre 1825 et 1862. La façade postérieure semble également avoir
été complétée par une adjonction composée d'un étage carré surmonté d'une
terrasse à balustrade. Le domaine semble être partagé entre M. Duroy de
Suduiraut, propriétaire de Grand-Puy-Ducasse sur les quais de Pauillac, qui
fait construire des maisons dans la cour des dépendances en 1860, et M.
Lacoste qui fait édifier une écurie, une remise et deux maisons dans la cour
arrière du château. Les augmentations et diminutions du cadastre indiquent
par ailleurs une augmentation de construction au château réalisée en 1861
pour Pierre Lacoste. Une carte postale de la deuxième moitié du XXe siècle
montre que les bâtiments de dépendance ont été largement modifiés et
complétés. Au sud, se trouvaient les bâtiments de vinification tandis qu'au
nord les bâtiments à vocation agricole (étable, hangar, remise)
s'organisaient autour d'une cour. Ces derniers ont été détruits pour
aménager le nouveau chai à barriques en 2001-2002. L'ancien espace de la
cour a donc été comblé, tout comme au sud où les espaces libres ont été
construits. En revanche, les bâtiments qui forment la cour à l'arrière du
château à l'ouest sont présents sur le plan cadastral de 1825 et peuvent
dater du début du XIXe siècle. Le château présente sa façade principale à
l'est et donne sur une cour formée de deux ailes abritant les chais. Une
autre cour, également délimitée par des bâtiments, se trouve à l'ouest du
château. Au nord, des bâtiments récents abritent les bureaux et les salles
de réception. Au sud, les bâtiments de vinification sont composés des
anciens chais, des cuviers, de l'espace de réception de la vendange.
L'ensemble est accompagné d'un vaste parc situé à l'ouest : il se compose
d'une pièce d'eau de plan rectangulaire, d'un puits, des vestiges d'un
jardin potager, d'un lavoir aménagé sur le bord du ruisseau qui traverse la
propriété et d'un mur de clôture encore conservé à l'ouest. La façade
principale de la demeure est organisée selon cinq travées. Les fenêtres du
rez-de-chaussée sont à simples plates-bandes tandis que celles de l'étage
présentent un chambranle mouluré. Les deux niveaux sont séparés par un
bandeau médian, complété par les appuis de fenêtres de l'étage formant
également un bandeau continu. Une corniche à modillons couronne l'ensemble.
La toiture en ardoise à pans brisés est ouverte de lucarnes à frontons
triangulaires. La chapelle, également couverte d'un toit en ardoise, est
disposée à l'angle nord-est du château formant un léger retour. On y accède
en rez-de-chaussée par une porte cintrée ; elle est éclairée par des baies
géminées et une baie en plein-cintre reposant sur des colonnettes à
chapiteaux corinthiens. La lucarne du toit en pavillon de cette chapelle est
composée d'un fronton cintré et encadrée de volutes. La façade postérieure
présente également cinq travées ; les baies du rez-de-chaussée sont en plein
cintre avec châssis de fenêtre vitré. Les fenêtres de l'étage sont à
plates-bandes avec les appuis de fenêtres formant un bandeau continu. Une
corniche moulurée est surmontée d'une balustrade qui délimite une terrasse
ménagée au niveau des lucarnes à fronton triangulaire. Cette façade
postérieure semble avoir été greffée sur une façade plus ancienne. Une aile
en retour à étage carré devait abriter des logements secondaires. Deux
pavillons en rez-de-chaussée avec pilastres d'angle délimitent la cour à
l'ouest et encadrent une grille donnant accès au jardin. L'intérieur de la
demeure s'organise de part et d'autre d'un vestibule central avec un
escalier à retour avec jour pour accéder à l'étage. Ce vestibule distribue
quatre pièces au rez-de-chaussée et donne accès à la galerie greffée sur la
façade postérieure (ouest). Le décor peint de la chapelle a récemment été
restauré ; un vitrail représentant l'Annonciation est signé Goglet et
Quenoux et daté 1862. L'aile nord de la cour orientale présente une galerie
avec onze colonnes à chapiteaux doriques. Elle donne accès au nouveau chai à
barriques en contrebas. L'aile sud abrite l'ancien chai à barriques : un
pavillon greffé sur la façade donne accès à un escalier et à un caveau
souterrain voûté. La fonction des bâtiments de vinification a évolué.
L'actuel espace de réception des vendanges correspondait probablement à un
ancien chai ou cuvier : la charpente en bois semble d'origine ; les tirants
métalliques ont peut-être été retirés.
château Grand-Puy-Lacoste 33250 Pauillac, tel. 05 56 59 06 66, propriété
viticole.
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