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Canet est acquis le 23 juin 1757 par
Jean-Pierre Pontet, écuyer, ancien secrétaire du roi, garde des sceaux à la
cour des aides et finance de Guyenne, major général des troupes garde côte
du Haut Médoc. Il est également propriétaire du domaine de Langoa à
Saint-Julien-Beychevelle. Au milieu du XVIIIe siècle, les bâtiments se
composent d'une maison de quatre chambres, d'un chai, d'un cuvier et de
quelques bâtiments agricoles. En 1780-1781, le fils de Jean-Pierre Pontet,
Bernard, fait appel à l'architecte François Lhôte dont des plans sont
conservés aux Archives municipales de Bordeaux. Ils montrent les
modifications demandées par le commanditaire à l'architecte, concernant
notamment le remplacement d'un perron par une porte d'entrée avec un
portique permettant d'"y remiser un cabriolet ou toute autre voiture". Le
rez-de-chaussée garde donc des proportions de niveau de soubassement
permettant l'accès à un vestibule puis à l'escalier intérieur pour accéder
aux pièces de l'étage noble, contrairement au projet initial où un escalier
extérieur à double volée donnait directement accès à l'étage noble. En 1825,
le cadastre ancien indique une maison avec perron, complétée d'un vaste
bâtiment à l'arrière et d'autres constructions organisées autour d'une cour
en U. Sur ce plan, ainsi que sur la représentation de Gustave de Galard vers
1835, on remarque que le corps principal de logis et le logement secondaire
sont indépendants ; ils sont en revanche reliés le croquis de Stahl au
milieu du XIXe siècle vers 1868; la demeure présente un toit longs pans et à
croupes et un fronton nu au-dessus de la travée centrale. En 1865,
Jean-Christian-Herman Cruse rachète le domaine aux héritiers de Pontet.
L'architecte Albert Labbé est chargé en 1882-1883 de la reconstruction du
péristyle du château. La toiture du pavillon annexé au sud-ouest du château
est détruite puis refaite en juillet 1890. Un attique en pierre dure avec
les mêmes balustres que ceux du pavillon au nord du château est réalisé.
Deux illustrations des éditions de l'ouvrage de Cocks et Féret de 1874 et
1893 permettent de mesurer les changements apportés à la demeure et aux
chais. D'après des factures conservées dans les archives du château, des
travaux sont réalisés en 1892 sous la direction de l'architecte Simon
Édouard Émerit auquel on attribue la salle à manger du château, le cuvier,
le chai neuf, une cour intérieure couverte d'une charpente métallique
disparue et remplacée aujourd'hui par un chai, le logement du régisseur dans
la cour au-dessus des bureaux, l'annexe sud du château et le logement du
concierge à l'entrée du parc. L'ancienne charpente couverte de tuiles
creuses de la demeure est remplacée par une toiture brisée en ardoise
ouverte de lucarnes, réalisée par le couvreur Jacques Duprat de Pauillac.
Des motifs sculptés sont ajoutés sur la façade par le sculpteur Courbatère
(fronton, agrafes des fenêtres et lucarnes). Des vitraux sont commandés
auprès de Chauffrey à Bordeaux pour l'escalier du château. Pour le jardin,
Herman Cruse fait appel à William Fau, horticulteur, architecte, paysagiste
à Bordeaux. L'orangerie date peut-être du XVIIIe siècle, elle semble
apparaître sur le cadastre ancien reliée à un autre bâtiment aujourd'hui
détruit. Le logement du gardien à l'entrée du parc a été construit en 1892,
selon les plans d'Émerit réunis dans un carnet conservé au château. La
demeure, accompagnée de bâtiments de dépendance, présente sa façade
principale à l'est, donnant sur un jardin. On distingue un corps de logis
principal à étage carré et étage de comble, couvert d'une toiture en ardoise
brisée et un corps de logis secondaire, relié à l'élévation nord du logis
principal par une annexe dotée à l'étage d'une verrière. Le logis secondaire
présente un étage carré surmonté d'une balustrade dissimulant la toiture à
croupes couverte de tuiles creuses. Le corps de logis principal présente une
façade de cinq travées, la travée centrale formant un léger avant-corps
traité en bossage continu et couronné d'un fronton cintré sculpté d'un motif
de cuir découpé et de palmes. Un portique est greffé sur la travée centrale,
soutenu par des colonnes d'ordre toscan et formant une terrasse sur laquelle
ouvre la porte-fenêtre en plein-cintre du premier étage. Le rez-de-chaussée
peu élevé et aux murs fruités est traité à la manière d'un niveau de
soubassement, avec un bossage en continu. Les fenêtres du premier étage sont
dotées d'un châssis de tympan, d'un chambranle à crossettes et d'agrafes
sculptées à motifs de coquille. Les lucarnes cintrées présentent également
des agrafes sculptées. La façade latérale sud est également composée de cinq
travées et rythmée des mêmes types de fenêtres et de lucarnes que la façade
principale. Les façades nord et ouest sont en partie occultées par les
bâtiments qui leur sont accolés : au sud-ouest, une annexe présente des
ouvertures en triple baie et une balustrade d'attique. Le corps de logis
secondaire, au nord, présente cinq travées de baies à plates-bandes ; le
rez-de-chaussée est séparé de l'étage par un bandeau médian. Les intérieurs
n'ont pas été visités ; on peut se rapporter à la description précise et aux
plans réalisés par Catherine Sarraute dans son étude. On relève notamment la
présence d'un vestibule avec une voûte en anse de panier et des pièces
voûtées d'arêtes ; en 1878, il servait de salle de billard. L'orangerie
située au nord de la demeure s'ouvre au sud par une série de sept ouvertures
vitrées, séparées par des pilastres à ordre toscan. Une corniche à
denticules est surmontée d'un attique en pierre ajouré de tuiles. La façade
est, en pierre de taille, présente une baie en plein-cintre aveugle. A l'est
du jardin, l'entrée du domaine est marquée par le logement du gardien : la
maison en rez-de-chaussée surélevé est accessible par un perron avec auvent
et garde-corps en bois ; une niche est ménagée dans le soubassement pour le
chien. Le gros-œuvre est en pierre de taille et le soubassement traité en
moellons rustiques. La toiture débordante présente des aisseliers en bois
sculpté et ajouré.
château Pontet Canet 33250 Pauillac, tel. 05 56 59 04 04, propriété
viticole, le cœur du terroir de Pontet-Canet, le “Plateau”, une croupe de
graves garonnaises de Günz, repose sur un socle calcaire.
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