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Au XVe siècle, la maison forte appartenait à Gaston de l'Isle, baron de La
Brède, "seigneur de Bessan et de la Tour Noble de Soussans". Au XVIe siècle,
l'édifice est appelé la Tour de Marsac et appartient à Louis de Makanan,
écuyer, seigneur de Marsac et de Roussillon. En 1623, Thomas de Lannefranque
le vend à Pierre de Mons. C'est à cette époque que le château prend le nom
de la Tour de Mons. En 1740, Marie-Catherine de Mons épouse Jean-Baptiste de
Secondat, fils de Montesquieu : il devient par cette alliance seigneur de
Bessan, de Marsac, de Roussillon et de Labégorce. A la Révolution, le
château est vendu (an XIII) à M. Guillaume de Mons, marquis de Dûnes. Il
passe ensuite entre les mains de la famille de Lageard, de Gastebois, de
Vassal, de Morin, de Senneville et enfin de Dubos de Morin. Le toponyme La
Tour figure sur la carte de Masse en 1724 et sur la carte de Belleyme dans
la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Les parties les plus anciennes
conservées sont les deux tours nord et occidentale, construites ou
remodelées au XVe siècle. Les vestiges d'une salle voûtée en berceau sont
encore visibles : il s'agissait peut-être des anciennes cuisines. D'après
Édouard Guillon (1866), la tour sud carrée, entièrement recouverte par la
végétation, daterait du début du XIXe siècle, sachant qu'elle apparaît sur
le plan cadastral de 1827. En 1858, les matrices cadastrales indiquent la
démolition partielle de l'ancien château pour de nouveaux aménagements
réalisés pour Léonard de Lageard : la quatrième tour, à l'est, aurait
notamment été construite à cette date, "svelte, élancée, élégamment
encapuchonnée et flanquée d'une échauguette dans laquelle court un escalier
tournant". Cette tourelle remplace probablement le bâtiment en retour qui
figure sur le plan cadastral. A l'est, la chapelle a été construite en 1868.
Des illustrations publiées dans l'ouvrage de Cocks en 1886 et en 1908
permettent de reconstituer l'aspect néogothique de l'ensemble, avant la
destruction partielle du château lors d'un incendie en 1895. Au sud de cet
ensemble subsiste un corps de bâtiment à étage carré, visible sur le plan
cadastral de 1827 et qui faisait partie d'un ensemble formant un plan en U.
Il s'agissait probablement d'anciens chais, qui étaient adossés au corps de
logis comme le montre une photo prise en 1975. La porte cintrée, les baies
en arcs brisés et les fenêtres à meneaux semblent être des pastiches et ce
bâtiment date non pas du XVe siècle mais probablement du XVIIIe siècle. Les
chais qui formaient une cour ont été détruits au début du XXIe siècle.
D'autres chais dépendant du domaine se trouvent au sud du château, le long
de l'allée principale. Le cuvier et le chai d'origine sont datés 1873-1885
et portent également la date 1891. Les matrices cadastrales indiquent
d'ailleurs à cet emplacement la démolition de maisons en 1868 et en 1871 et
la construction nouvelle d'une maison en 1870. Les chais ont été complétés
en 2000 par un nouveau cuvier et un nouveau chai disposés de part et
d'autre, selon les plans de Luc Arsène-Henry et Alain Triaud. Le domaine a
été racheté par le Crédit Agricole en 1996. Une vaste allée mène depuis
le village de Marsac aux vestiges du château : le portail à piliers est
encore conservé, tandis que les bâtiments de dépendance qui l'encadraient et
formaient une cour ont été détruits. Les piliers sont légèrement biaisés
comme s'ils s'alignaient sur une allée, figurant sur le cadastre ancien mais
ayant disparu. Une autre allée plantée d'arbres est encore perceptible à
l'ouest du château. Le réseau de fossés en eau, visible sur le plan
cadastral de 1827 et qui constituait un système défensif, est également en
partie conservé. Le château était composé d'un corps de logis cantonné de
quatre tours, dont trois circulaires et une carrée. La tour ouest est la
mieux conservée, la tour nord est en grande partie effondrée, tout comme la
tour est ; enfin la tour carrée au sud est en ruines et envahie par la
végétation. L'illustration publiée en 1908 dans l'ouvrage de Cocks ainsi que
des photographies réalisées en 1975 montrent la tour orientale couronnée
d'une frise à arceaux et flanquée d'une échauguette. Il semble qu'elle était
coiffée d'un toit conique. Quant à la tour sud carrée, elle était crénelée.
Du logis situé au centre de ces tours, seule subsiste une salle voûtée en
berceau, qui a dû être englobée au XIXe siècle dans un logis qui figure
également sur l'illustration publiée en 1908. Un porche de cette époque est
encore conservé, dont les ouvertures sont dotées de grilles en ferronnerie
et qui est surmonté d'une rambarde d'attique ajourée de quadrilobes. Au sud,
un corps de logis de plan massé présente un étage carré, couvert d'un toit
en pavillon en tuiles creuses. Il est percé d'ouvertures aux formes variées
: porte en plein-cintre, baies à arc brisé, fenêtres à traverses et meneaux.
A proximité, un escalier donne accès à une source souterraine. A l'ouest, se
trouve la chapelle Sainte-Suzanne ainsi que les vestiges d'un parc : une
serre, un point d'eau et des arbres aux essences variées (magnolias...).
Dans les vignes du domaine, un oratoire dédié à la Vierge dépend également
du château. Les chais et les cuviers sont organisés selon quatre vaisseaux
juxtaposés : ils abritent notamment des cuves en inox.
château de la Tour de Mons, 20 rue de Marsac, 33460 Soussans, Lieu-dit
Marsac, tel. 05 57 88 71 32, propriété viticole.
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