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Le domaine de Lalande figure sur les cartes du XVIIIe
siècle, notamment la carte de Masse levée en 1709. Au lieu-dit a été ajouté
le nom de la famille Tronquoy. Jean de Tronquoy, chevalier, président
trésorier de France, est inhumé dans l'église de Saint-Estèphe le 30 octobre
1766. A cette époque, le domaine de Lalande relève de la maison noble de Pez.
L'édifice d'origine est probablement construit dans cette seconde moitié du
XVIIIe siècle. Dans son ouvrage, Bernard Ginestet mentionne et cite à
plusieurs reprises le testament de François Tronquoy Lalande en faveur de
son fils Pierre Tronquoy en 1806, ainsi que ainsi que son "livre de raison".
Les bâtiments apparaissent sur le plan cadastral de 1825 : on repère la
demeure et les bâtiments de dépendances, les jardins avec notamment un
parterre arrondi à l'est. Le bâtiment sud qui abrite hangar agricole,
étables et logement est remanié vers 1826, si l'on se fie à la date inscrite
sur l'arc de la porte. Vers 1835, la maison en rez-de-chaussée, couverte
d'un toit à croupes en tuile creuse, est illustrée dans l'Album vignicole de
Gustave de Galard : la façade est percée de treize ouvertures avec un
avant-corps de trois travées couronné d'un fronton triangulaire portant,
semble-t-il, un décor sculpté ; une balustrade délimite le jardin à l'est.
Le bâtiment de l'orangerie, qui ne figure pas sur le plan cadastral de 1825,
est parfaitement reconnaissable sur le dessin de Galard, ce qui permet
d'établir sa construction entre 1825 et 1835. Le château reste dans la
famille Tronquoy-Lalande jusqu'en 1859, date à laquelle la famille Célérier
en devient propriétaire. En 1868, on y produit entre 90 et 120 tonneaux de
vin. En 1884, d'après la date portée sur la tour sud du château, la demeure
est remaniée : ajout des deux tours, disparition du fronton, toiture en
ardoise avec pavillon central brisé, balustrade d'attique. La famille
Célérier est encore à la tête du domaine en 1922. Au cours du XXe siècle, le
bois et le parc situés à l'ouest du château ont subi tempêtes et amputations
; une grande partie du bois est aujourd'hui occupée par des parcelles de
vigne. Certains aménagements du parc n'ont pas survécu : ainsi aucune trace
du kiosque représenté au début du XXe siècle dans une des vignettes de
l'album photographique d'Henry Guillier. D'importants travaux de
modernisation sont menés à partir de 2008 : le cuvier est transformé en
bureaux, les chais sont détruits ; un nouveau cuvier inox et de nouveaux
chais sont construits sous la direction de l'agence bordelaise Mazières ;
l'ancienne bergerie devient garage à tracteurs. Le château Tronquoy
Lalande est accompagné de bâtiments de dépendances disposés autour d'une
cour au sud, d'un parterre délimité par un mur de clôture à balustrade à
l'est, d'un parc arboré qui se prolonge en bois à l'ouest. Le logis se
compose d'un corps de bâtiment percé de treize ouvertures, avec un pavillon
central et deux tours de plan carré ajoutées aux extrémités. L'ensemble est
couvert d'ardoise ; le toit de l'avant-corps est en pavillon brisé, percé
d'une lucarne en zinc. Un escalier permet d'accéder au perron et à la porte
principale en plein-cintre de l'avant-corps. La façade de ce dernier est
traitée en bossage continu en tables ; un niveau de surcroît est délimité
par un bandeau et percé de trois oculus. Les fenêtres de part et d'autre de
la porte sont également en plein-cintre ; les autres fenêtres de la façade
sont en arc segmentaire et présentent un encadrement et des allèges traités
en ressaut continu. L'ensemble des baies est orné d'agrafes sculptées. La
corniche moulurée alterne modillons sculptés à triglyphes et disques. Une
balustrade d'attique couronne l'ensemble. Les tours carrées sont organisées
selon deux niveaux, délimités par des bandeaux. Le second niveau est percé
d'oculus. On retrouve la même corniche sculptée que sur le corps de logis
principal. L'ancien cuvier se trouve dans le même alignement que le
logis, au sud : transformé, il conserve toutefois la trace des baies de
décharge percées sur sa façade est qui permettaient de réceptionner la
vendange. A l'intérieur, une charpente à tirants métalliques est encore
visible dans les espaces convertis en bureaux. Perpendiculairement, dans la
cour, se trouvent les nouveaux chais et cuvier ; leur fait face un long
bâtiment composé d'une partie en rez-de-chaussée qui accueillait les étables
et d'un comble à surcroît où l'on stockait le foin. A l'extrémité est de
cette aile, un logement à étage est percé d'une porte cintrée portant la
date 1826. Un autre logement est disposé à l'autre extrémité. La façade sud
de ce bâtiment est quasi aveugle, scandée de jambes harpées et de
contreforts. L'ancienne orangerie, dans le jardin, au nord-ouest du château,
présente une façade au sud percée de six ouvertures en plein-cintre, aux
arcs moulurés retombant sur des tailloirs. Le pignon, souligné de modillons,
est percé d'un oculus.
château Tronquoy-Lalande 33180 Saint-Estèphe, tel.
05 56 59 61 05, propriété viticole, visite du lundi au vendredi de 9h à 12h
et de 14h à 17h.
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