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Le
domaine dit du Prieuré, dont les bâtiments jouxtaient initialement l'église
paroissiale, constitue un bien ecclésiastique sous l'Ancien Régime. Il est
acquis en 1793 par un certain Gauthier qui le cède à son tour, quelques
années plus tard, à un membre de la famille Olanyer (alias O'Lanyer), connue
localement pour être d'anciens juges royaux et notables du Blayais. Quelques
éléments des anciennes constructions subsistent aujourd'hui encore, comme le
portail d'entrée, côté village, avec un pilier daté 1772 dans un cartouche.
Le plan cadastral de 1832 montre que les bâtiments, accolés au mur nord de
l'église, se développaient sur une cour en U. Le logis paraît reconstruit
entre 1857 et 1863, selon le registre des augmentations de la matrice
cadastrale. L'édition du Cocks et Féret de 1874 donne une vue des
constructions existantes à cette époque : la demeure en fond de cour,
d'aspect simple, est encadrée de part et d'autre d'ailes de dépendances,
dont des chais et cuviers rustiques qualifiés, dans le même ouvrage, de
"remarquables par leur agencement et les moyens simples et ingénieux qui y
sont établis pour la manipulation et la conservation des vins". Ces
dépendances viticoles au nord ont été conservées, ainsi qu'un logis,
datables de la fin du XVIIIe siècle ou de la première moitié du XIXe siècle.
Des remaniements radicaux sont opérés à partir des années 1880 : une
construction nouvelle est ainsi signalée en 1882 dans le registre des
augmentations de la matrice cadastrale, chantier dont témoigne un
contentieux opposant entre 1886 et 1889 la commune à Louis Olanyer, ce
dernier ayant condamné un accès immémorial à la sacristie de l'église.
Toujours selon le registre des augmentations, d'autres travaux pour une
construction nouvelle sont achevés en 1893. L'édition du Cocks et Féret de
1898 montre l'ampleur des réalisations : une vaste demeure aux allures de
villa italienne a été construite sur un nouvel emplacement, sur le rebord du
plateau dominant le village, précédée d'un parc et complétée de nouvelles
dépendances, dont d'importantes écuries situées à l'écart (l'attribution de
ce chantier à l'architecte blayais Aurélien Nadaud, dans le Petit
dictionnaire des rues de Blaye, doit être prise avec circonspection). Par
ailleurs, l'ancienne demeure et l'aile sud, autrefois attenante à l'église,
ont été détruites pour dégager une plus vaste cour d'entrée, tandis qu'un
nouveau logis était édifié à l'extrémité de l'aile nord. Quelques menus
travaux ont encore été réalisés durant la seconde moitié du XXe siècle,
comme la suppression du fronton couronnant l'avant-corps central du logis,
probablement pour cause de vétusté.
La propriété occupe le voisinage de l'église paroissiale, avec laquelle elle
est mitoyenne. Le mur d'enclos est ouvert du côté du village par un portail
en demi-lune, comprenant porte charretière et piétonne. Les dépendances
bordent le côté nord de la cour d'entrée, plantée de feuillus. Elles se
composent d'un corps de bâtiment rectangulaire en rez-de-chaussée,
identifiable à un chai-cuvier par une large baie de décharge, prolongé par
un petit logis à étage en surcroît. L'aile des dépendances se termine par un
second logis adossé au précédent, doté d'un étage. La demeure, implantée à
l'écart, domine le site depuis le rebord du coteau. Elle est établie sur un
niveau de soubassement en pierre de taille, permettant de surélever le
rez-de-chaussée desservi par un escalier extérieur symétrique. Bâtie en
brique pour le gros-œuvre, en calcaire pour les encadrements, les colonnes
et les entablements, le corps de logis de cinq travées ordonnancées présente
un avant-corps central précédé d'une colonnade en hémicycle supportant une
terrasse ; cet avant-corps était autrefois couronné d'un fronton
triangulaire brisé à ressauts supporté par deux paires de colonnes adossées.
De part et d'autre, le corps principal est encadré par deux ailes en
rez-de-chaussée surélevées, couronnées, elles aussi, de frontons
triangulaires. Toutes les ouvertures sont en arc plein-cintre. Le jeux de
polychromie brique et pierre, le choix du vocabulaire architectural et
décoratif, le traitement des abords, concourent à donner à cette demeure une
allure de villa de la Renaissance italienne.
château du Prieuré 33390 Saint-Genès-de-Blaye, propriété privée, ne se
visite pas.
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