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Les châteaux Verdus et Bardis sont issus de la
seigneurie de Bardis, partagée en deux seigneuries distinctes à la fin du
XVIe siècle. Les deux fiefs s'étendent jusqu'à Saint-Germain d'Esteuil et
Saint-Estèphe et occupent la partie sud de la paroisse de
Saint-Martin-de-Cadourne et le village de Saint-Seurin-de-Cadourne. En 1520,
le domaine de Verdus appartient à la famille de Bonneau : Jean de Bonneau de
Cansec est désigné seigneur de Verdus. Le domaine de Bardis appartient en
1580 à Jacques de Makanan (seigneur de la Salle de Bruges et de Baleyron) et
à son épouse Marie Lamothe. En 1612, tandis que la seigneurie de Verdus
reste entre les mains de la famille Bonneau, la seigneurie de Bardis est
vendue en réméré à Jean Trevey de Charmail, écuyer et seigneur de Buffrède :
ses héritiers possèdent le domaine jusqu'au XVIIIe siècle, et notamment
Gabriel, capitaine général garde-côte à la capitainerie de Lamarque et
commandant des Dragons du Médoc. Les cartes historiques mentionnent le
domaine de Verdus, ainsi que celui de Bardis au sud : sur les cartes de
Masse (1708), de Desmarais (1759) et de Belleyme (1763), deux corps de
bâtiments distincts y sont représentés. Celui de Verdus semble former un U
doté de tours aux angles. Françoise Hyacinthe de Trevey de Charmail épouse
dans la seconde moitié du 18e siècle Léonard de Paty du Rayet, conseiller au
parlement de Bordeaux : leur fille Jeanne-Catherine épouse Jean-Louis de
Bonneau et lui apporte le domaine de Bardis, réunissant à nouveau les deux
anciennes seigneuries. Léonard de Paty du Rayet est condamné et guillotiné
le 1er août 1795 : Verdus et Bardis sont alors confisqués. Jeanne-Catherine,
veuve, ainsi que sa sœur Marie, veuve également de Jean-Robert Honorine
Louvet, réclament la restitution des domaines de Bardis et Verdus dans le
premier quart du XIXe siècle. C'est chose faite en 1828. Selon l'état de
section du plan cadastral napoléonien de 1831, Bardis appartient au comte de
Barbotan ; Verdus à la veuve Louvet de Paty et Charmail à la veuve Bonneau.
Les bâtiments ont manifestement été divisés et répartis à la suite des
partages et des successions. Verdus est alors composé d'une maison de plan
rectangulaire accompagnée de dépendances, ses vignes et terres étant situées
à l'est. Les bâtiments composant Charmail, situés entre Verdus et Bardis,
sont formés d'une maison dotée d'une tour à l'angle nord-ouest et
accompagnée d'une parcelle de vigne et d'un jardin ; une partie de ces
bâtiments dépend de Bardis, complétée d'autres bâtiments formant une cour.
Sur un plan du château de Bardis daté 1839, alors que le domaine appartient
encore au comte de Barbotan, la partie correspondant à Verdus est désormais
intégrée à la propriété de Charmail. Les deux ensembles de Charmail (au
nord) et de Bardis (au sud) sont nettement séparés. Il semble que la
chartreuse de Bardis ne soit pas encore reliée au pavillon carré au nord. Un
vaste jardin, composé de parterres, est situé au sud-est des bâtiments au
bout d'une allée. Un plan un peu plus tardif, probablement vers 1840-1850,
montre la chartreuse et le pavillon réunis par une adjonction en
rez-de-chaussée avec pan de mur arrondi. Le logis n'est plus contigu aux
dépendances au sud. Le domaine de Bardis n'est pas mentionné dans l'édition
de 1850 de l'ouvrage de Cocks. Dans l'édition de 1868, le Château Bardis
apparaît, appartenant à la famille Louvet de Paty, qui détient également le
château Charmail. D'après les augmentations et diminutions du cadastre, de
nouveaux bâtiments sont construits : une fournière en 1850 et une remise en
1860. C'est peut-être à cette époque que la tourelle d'angle sud-ouest est
ajoutée au logis pour faire pendant à la tourelle d'angle du pavillon.
Hippolyte Peragallo, officier d'artillerie et époux de Gabrielle Calliat,
fille unique d'Alphonse Robert Louvet de Paty, détient les domaines de
Verdus, Charmail et Bardis à la fin du XIXe siècle jusqu'à un nouveau
partage au début du XXe siècle. C'est très certainement au cours du XXe
siècle que le château Bardis est rattaché au vignoble de Verdus pour ne
former qu'un seul château et l'ancien domaine de Verdus devient le château
Charmail. Les héritiers de la famille Peragallo, les Dailledouze, restaurent
le domaine qui s'étend sur 9 hectares en 1949. Les éléments les plus anciens
conservés sont sans doute le pavillon couvert d'ardoise et le colombier
(XVIIe siècle). L'ancien logis de Charmail avec la tour date probablement
aussi de cette période.
Le château Bardis est localisé au sud-est du bourg et est composé de
plusieurs bâtiments et dépendances organisés autour d'une cour. Le logis
principal, à l'est, est une maison en rez-de-chaussée surélevé, de type
chartreuse. Une adjonction en rez-de-chaussée le relie à un pavillon de plan
carré au nord, doté d'une tourelle d'angle circulaire (nord-ouest). Une
autre tourelle fait pendant à celle-ci à l'angle sud-ouest du logis.
L'ensemble est construit en moellon enduit ; la toiture principale à croupes
est en tuile, tandis que l'ardoise est utilisée pour la couverture du
pavillon et des tourelles. Le niveau de soubassement abrite un ancien chai,
transformé en musée. La façade ouest donnant sur la cour est rythmée de sept
travées. La porte d'entrée au centre, à chambranle mouluré, est desservie
par un escalier droit en pierre. Les autres baies sont à plate-bande. La
tourelle d'escalier greffée à l'angle sud-ouest est coiffée d'un toit
conique en ardoise et percée de baies en arc brisé. La façade est, ouvrant
sur les vignes, présente la même organisation et un décor similaire. Au nord
du corps de logis principal, une adjonction en rez-de-chaussée présente une
partie arrondie ; à l'intérieur se trouve une cheminée. Elle est accolée au
pavillon nord, couvert d'un toit en pavillon en ardoise et orné d'une
corniche denticulée, qui abrite deux anciennes chambres et une cheminée
sculptée. Sur l'élévation nord du pavillon, une porte et une fenêtre sont
dotées de traverses. La tourelle nord-ouest coiffée d'un toit conique en
ardoise est également ornée d'une corniche à denticules et est percée d'une
baie en arc brisé et d'un oculus. Les bâtiments viticoles forment l'aile
sud de la cour. A l'ouest se trouvent des bâtiment agricoles et un
colombier. Celui-ci est construit en moellon enduit. Il est couvert d'un
toit conique en tuile creuse et présente un larmier ou randière. Une baie
avec linteau cintré servait d'ouverture d'envol, tandis qu'une porte permet
de pénétrer dans l'édifice. A l'intérieur sont conservés quelque 1830 trous
de boulins ainsi que les perchoirs. Au nord de la cour se trouvent les
anciens bâtiments formant le Château Charmail. L'ensemble est en mauvais
état. Il se compose de l'ancien logis à étage doté d'une imposante tour à
l'angle nord-ouest, vestige d'un bâtiment plus ancien. Le plancher est
constitué de solives reposant sur une poutre maîtresse : le lattis est
associé à du torchis. Les encadrements des baies de la tour sont en pierre
de taille : à l'intérieur, la porte de communication entre le logis et la
tour présente un linteau en bois, tandis que celle de l'étage est
chanfreinée. L'ancien cuvier, en ruine, est encore identifiable par la
présence de baies de décharge percées sur le mur gouttereau nord.
L'élévation sud est ouverte de deux grandes arcades en anse de panier,
correspondant certainement à un niveau de chai. Le domaine de Bardis est
entouré de vignes au sud, à l'ouest et à l'est, et d'un bois au sud-est.
château Bardis 33180 Saint-Seurin-de-Cadourne, tel. 05 56 73 17 31, musée:
le Médoc du XVe siècle à nos jours.
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source des photos :
https://inventaire.nouvelle-aquitaine.fr
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