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La Pommerais n'est pas citée comme terre noble dans
les anciennes réformations de la noblesse de 1427 et 1513. Le premier sieur
de la Pommerais est cité en 1624 lors du baptême de son fils aîné. Il s'agit
de Guillaume Bouëxio, époux de Gillette Aulnette, fille du sieur du Vautenet.
En 1639, il avoue tenir de la châtellenie de Bain "une maison noble qu'il
fait bastir de neuf appelée la Chapelle plus quatre bailliages sortis du
Vautenet". Or en 1621, Julien Aulnette rendait ainsi aveu pour la seigneurie
du Vautenet: "ledit lieu, manoir, pourpris et clôture du Vautonnet, de la
mestairye de la cour dudit lieu, situé en laditte paroisse de Messac avec
les maisons, jardins et pourpris de la mestairye de la Chapelle mais l'aveu
rendu au marquis de CoBtquen par Guy Aulnette en 1644 ne mentionne plus la
métairie de la Chapelle et pourtant d'autres métairies sont citées. De plus
nous pouvons situer la métairie de la chaPelle par rapport au manoir du
Vautenet grâce à la délimitation des terres dépendant de l'une et de
l'autre: la grandprée du Vautenet est bornée très précisément par la Vilaine
à l'ouest, le chemin de Brémalin à la Vilaine au nord, le chemin de Messac à
Poligné à l'est et la garenne du Vautenet au sud, cette garenne joignant
elle-même au sud le bois de haute futaie du Vautenet.
Or le grand domaine de la mestairie joint la garenne à l'ouest, la prée au
nord et le chemin de Messac à Poligné à l'est ou au sud. De plus le texte
précise que le "jardin au derrière de la dite métairie joint de touttes
parts aux terres et pourpris" du Vautenet. Tout ceci permet de situer la
métairie de la Chapelle à l'Est-Sud-Est du Vautenet et à une faible distance
de celui-ci. C'est l'emplacement de la Pommerais. En 1662, la seigneurie est
aux mains de Jean Picaud, seigneur de la Morinais et de la Pommerais. En
1665, il achète à Marie-Claire du Hardez les manoirs de Couascon Hardez et
de la Cour-Bardoul et la seigneurie de la Pommerais devient ainsi, après
celle de Boeuvres, la seconde seigneurie de Messac. Il y eut peut-être des
travaux à ce moment-là. En 1751, Jean-Marie Picaud, petit-fils du précédent,
déclare "la maison noble de la Porneraye ou je demeure, laquelle consiste
dans un grand corps de logis plusieurs embas, chambres, greniers, pressoir,
remise, deux cours closes dans l'une desquelles est ma chapelle".
Le château de la Pormerais est situé à trois kilomètres au nord est du bourg
de Messac, sur le versant Est de la vallée de la Vilaine à sous-sol
schisteux. Des affleurements de schiste stratifié gris-vert apparaissent
dans la cour même du château. On y accède par le chemin départemental D 51
qui va de Messac à Saint Malo de Phily en suivant de plus où moins près le
cours de la Vilaine. L'avenue bordée de tilleuls qui conduit au château
prolonge à l'est celle du manoir du Vautenet distant seulement de trois
cents mètres. Elle est longue d'une centaine de mètres et débouche dans la
cour du château entre deux dépendances. L'entrée est marquée par quatre
piles aux deux tiers intégrés dans les angles des dépendances et amorties en
pyramide. La comparaison des cadastres de 1838 et de 1963 permet de
constater que le site et les masses principales de l'édifice n'ont pas subi
de modifications importantes. Les aménagements du site se retrouvent presque
identiques sur les deux plans cadastraux: au sud, trois parcelles
rectangulaires, de superficie et de forme différentes, allongées du nord au
sud; à l'ouest, une parcelle dans l'ancien cadastre, subdivisée en deux dans
le cadastre récent, allongée d'est en ouest et dont la limite ouest se situe
dans l'alignement de la parcelle 96; au nord, quatre parcelles (dont le
chemin d'accès) allongées du nord an sud et qui s'étendent jusqu'au chemin
départemental 51.
Si le château de la Pommerais a comme il le semble, succédé à la métairie de
la chapelle, sa construction date des environs de 1620-1630. L'aveu de 1639
ne précise pas si l'édifice ancien fut en partie conservé ou totalement
détruit, mais la construction du corps de bâtiment sud ouest et de l'aile
ouest, semble remonter à une date antérieure à celle de la majeure partie du
château: les encadrements des ouvertures sont différentes, le schiste y est
largement utilisé, et les deux cheminées de schiste de l'étage sont les
seules de ce type dans l'édifice. Aucun élément plus précis ne permet
cependant d'affirmer qu'il s'agit là de corps de bâtiment antérieurs.
L'intérêt du château de la Pommerais réside dans l'ampleur relative de son
programme qui en fait l'un des édifices les plus importants du canton avec
le château de la Robinais en Bain de Bretagne. Le château de la Pommerais
est cependant le seul édifice du canton à présenter un parti de double cour:
une cour close par les différents corps de bâtiment et une cour ouverte où
sont implantés symétriquement la chapelle, le pigeonnier et deux
dépendances. Le château se rattache par la technique de sa construction et
l'aspect de ses masses aux autres édifices de la région: murs construits en
petit appareil irrégulier, crépis, planchers à poutres, solives et hours de
torchis, sols en moellons etc...; pavillons à hauts toits, animation des
parties hautes par des lucarnes etc... caractéristiques que l'on retrouve au
château du Hardaz en Messac (détruit) et à celui de Pomméniac en Bain de
Bretagne (en ruines).
château de la Pommerais 35480 Messac fusionnée en Guipry-Messac en 2016,
propriété privée, ne se visite pas.
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