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Le château-fort du Frétay est un édifice unique dans le
canton; il est situé exactement sur la ligne droite qui relie les châteaux
du Grand-Fougeray et de Châteaugiron et pouvait donc constituer un relais
entre ces deux forteresses du front Est de la Bretagne. Il est, d'autre
part, construit suffisamment près de La route de Rennes à Nantes pour en
assurer le contrôle. L'étude du système défensif et de l'architecture
montrent clairement que le château n'avait pas la capacité de se défendre
contre une attaque puissante mais que ses fortifications lui permettaient de
repousser efficacement un assaillant ne disposant pas de forces importantes,
il pouvait en outre abriter des soldats qui, en un minimum de temps, se
rendaient au Grand-Fougeray où à Châteaugiron. L'importance du logis
rattache le château du Frétay eux manoirs fortifiés des XVe et XVIe siècles
(Contcoraval en Glomel et Kerouzéré en Sibiril). La date de construction
nous est connue approximativement par les lettres de Jean V à Pierre de le
Marzelière. Le renouvellement en 1442 du droit de faire fortifier "l'hostel
du Fretay" permet de penser qu'une partie seulement des travaux avait été
exécutée; il pourrait s'agir du creusement des fossés et de la construction
de la tourelle du manoir Sud-Ouest du Châtelet. Le château lui-même n'a sans
doute été construit qu'après I442. Le type de meurtrières sans ébrasement
extérieur et avec deux orifices de tir correspondant à deux types d'arme à
été utilisé dans la fortification pendant un laps de temps relativement
court, environ de 1425 à 1450. Pris par les ligueurs en 1592 en l'absence de
son seigneur Renaud de La Marzelière, qui résidait à Bonnefontaine, il fut
repris au mois de novembre de la même année, au bout d'un siège de quelques
jours, par Renaud de La Marzelière aidé du baron de Motac. Certains auteurs,
conne La Borderie et Rulon, pensent que le château a été démantelé sur
l'ordre des Etats en 1598.
Guillotin de Corson, d'abord de cet avis évolue dans son jugement et pense
que cette mesure n'a pas été appliquée car le château était encore en bon
état lors du procès-verbal de 1619. Peut-être fut-il démantelé un peu plus
tard, sur l'ordre de Richelieu; peut-être est-il tombé en ruines, peu à peu,
faute d'entretien. C'est seulement à la fin du XVIIe siècle (en 1694) que
l'on commence à parler de ruines. Si le château-fort tombait peu à peu en
ruines, la métairie (actuel bâtiment de dépendances à l'Est) fût, par
contre, louée régulièrement et les bâtiments restaurés, conne en témoignent
les comptes de la seigneurie de Bain pour l'année 1774: réparation du bas de
la cheminée dans toute sa largeur, à la hauteur de trois à quatre pieds;
refait à neuf les murs des deux côtés de la maison principale à la hauteur
de huit pieds et de cinq de largeur ou environ du côté droit en entrant, de
quatre pieds de hauteur sur trois de largeur aussi ou environ du côté
gauche. En conclusion, il faut souligner que la construction du manoir fut
pour son commanditaire une entreprise importante comme en témoigne le soin
apporté à la façade. La grande époque de la famille de La Marzelière fut la
deuxième moitié du XIVe siècle ou le XVe siècle. Dans la première période
l'importation de pierres de taille de granite était encore envisageable bien
qu'exceptionnelle; elle ne l'était déjà plus au moment de la construction
plus importante du château fort (le granite n'y est pas utilisé) et à
fortiori par la suite, les travaux à d'entretien prenant le pas sur les
travaux de construction, le manoir paraît donc antérieur au château-fort;
avec les restes du manoir de la Marzelière, il s'agit sans doute de
l'édifice civil le plus ancien étudié dans le canton.
château du Frétay 35150 Pancé, propriété privée, ne se visite pas, vestiges.
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