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Le nom de Lancosme, l'une des
plus importantes propriétés de la Brenne, est indissociable des deux
familles qui s'y sont succédé jusqu'à notre siècle: les Savary qui le
possédèrent depuis le XIIIe siècle jusqu'en 1850, puis la famille Crombez,
qui reconstruisit presque entièrement l'ancien château des Savary et
développa l'œuvre entreprise par ses prédécesseurs pour l'assainissement et
le développement agricole de la Brenne. Dès 1287, Philippe Savary,
chevalier, est seigneur de Lancosme (Loncoume, le long orme). La famille va
s'illustrer à partir de la Renaissance dans des charges civiles et
militaires et la terre de Lancosme est érigée en baronnie en 1631, confirmée
en 1705. En 1738, Louis-François-Alexandre Savary acquit l'importante terre
de Beauché, ce qui lui permit de faire ériger l'ensemble en marquisat sous
le nom de Lancosme en 1731. Son fils, Louis-Alphonse, fut député de la
noblesse aux États Généraux de 1789. Il n'émigra pas, demeura dans la Brenne
et fut nommé comte d'Empire en 1812. Il laissait en mourant une fortune de
800000 Francs, sans doute une des plus importantes du département. Ses
descendants effectuèrent d'importants travaux d'assainissement et de
développement de l'agriculture mais délaissèrent Lancosme au profit du
château de Beauché, jugé plus
confortable. C'est à Beauché que son descendant, Louis-Stanislas, appelé le
comte de Lancosme-Brèves, ancien page de Charles X, s'adonna à l'élevage du
cheval et écrivit des ouvrages d'équitation qui font encore autorité. En
1850, le comte de Lancosme-Brèves vendit la terre de Lancosme, en conservant
le
château de Beauché, à Benoist
Crombez, d'une famille originaire de belgique, mais ce dernier mourut
rapidement.
C'est son fils, Georges-Louis Crombez, remarquable administrateur et homme
d'entreprise, qui continua et développa considérablement les travaux
précédemment entrepris par les Savary, défrichant, drainant, reboisant sur
une vaste échelle, améliorant l'élevage et les méthodes culturales, ranimant
l'industrie des forges et des fours à chaux. C'est également lui qui
entreprit la reconstruction de l'ancien château des Savary que nous avons
aujourd'hui sous les yeux. Ses descendants, les Lestrange, possédèrent
Lancosme jusqu'en 1945 et le château devint alors une école d'agriculture.
De l'ancien château ne demeurent que les trois tours circulaires: le
"donjon" et les deux tours d'angle, mais l'ensemble a été profondément
remanié en deux campagnes de construction vers 1850 mais surtout en
1880-1885 sous la direction d'Henri Dauvergne. Celui-ci utilisa les
fondations anciennes que bordent les douves mais reprit totalement l'édifice
qui se compose d'un bâtiment à deux corps à l'est prolongé par une aile en
retour à l'ouest. Le style de l'ensemble est typique des conceptions
néo-médiévales inspirées du célèbre architecte
Eugène Viollet-le-Duc: fenêtres à meneaux et
traverses, lucarnes à haut gable abondamment décoré et armorié, faux
mâchicoulis, portes richement ornées témoignent de l'aisance du
commanditaire et de la liberté d'action de l'architecte. Une des
originalités de Lancosme est l'utilisation d'un appareil irrégulier fait de
moellons de calcaire et du grès ferrugineux qui abonde dans la région,
encadrés de gros joints moulurés, donnant aux murs l'aspect d'une mosaïque.
l'ensemble a été superbement restauré par les actuels propriétaires. (1)
château de Lancosme 36500 Vendoeuvres, siège de la Société Arcadès, tél. 02
54 38 32 32, production de films institutionnels et publicitaires.
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