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Le 21 février
1289, contrat de paréage entre Edouard Ier, roi d'Angleterre, duc
d'Aquitaine, et les moines d'Arthous en vue de fonder une bastide au
lieu-dit Auriamala sur des terrains appartenant à l'abbaye. John Hastings,
sénéchal de Gascogne, qui donna son nom à la ville, lui accorda les "fors"
de la bastide de Bonnegarde et les coutumes de Dax, à une date que l'on ne
peut préciser, entre 1289 et 1304 (il semblerait que Hastings ne fut
sénéchal de Gascogne que de 1302 à 1304). Privilèges confirmés en 1321, avec
établissement d'un marché. En 1342, autorisation d'installer un port fluvial
(quartier au port, à l'extérieur de la fortification, au nord). Siège d'un
bailliage jusqu'en 1748. Bourg brûlé en 1523 par les troupes du prince
d'Orange puis par les Protestants qui auraient détruit une partie de
l'enceinte. La présence d'un château appartenant au vicomte d'Orthe est
attestée en 1571, alors qu'il est ruiné depuis le début du siècle : il se
trouvait au nord du village, contre la cloture de la ville. Il figure sur la
carte de Cassini. Un temple protestant exista à Hastingues de 1600 à la
révocation de l'Edit de Nantes. Une description de 1640 mentionne la place
du marché avec des arcades de pierre (portiques) tout autour.
Maison
anoblie en 1661 en faveur de Bertrand d'Estrac, conseiller et secrétaire de
la couronne de Navarre, puis secrétaire du duc de Gramont. Elle portait
auparavant le nom de maison du Bayle-Vieur. Construite ou reconstruite sans
doute par Bertrand d'Estrac. Agrandie et transformée au XIXe siècle. Doublée
en profondeur dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, puis agrandie d'un
pavillon au Sud-Est. Messire d'Estrac est cité en 1569: soit proche du
vicomte d'Orthe, soit notable de Peyrehorade, il garde les biens du vicomte
au donjon d'Aspremont, après le pillage des troupes de Montgomery. Lettres
de noblesse en faveur de M. Bertrand Destrac : le roi veut récompenser
Bertrand Destrac, conseiller et secrétaire ordinaire de la couronne de
Navarre et de "notre ancien domaine" depuis 1645, secrétaire du duc de
Gramont, maréchal de France, gouverneur de Navarre et Béarn. Souvenir de son
oncle Jean Dentrac nommé secrétaire de la maison de Navarre en 1605 et de
son frère Raymond Destrac pourvu de la même charge le 23 décembre 1617. Le 9
septembre 1645 par lettres patentes, il fut accordé à Bertrand expédier tout
ce qui serait requis pour le service du roi près la personne "de notre dit
cousin et ses successeurs". Le roi veut que Bertrand et ses successeurs
soient réputés nobles et gentilhommes et puissent prendre la qualité
d'écuyer. Il l'affranchit de tous cens, rentes et devoirs seigneuriaux, la
maison du Bayle-Vieur présentement appelée d'Eatrac et celle du Mayourau,
joignant icelle et qui sert de grange avec les jardins et clôtures situées
dans a ville d'Hastingues. Ces maisons sont anoblies... Donné à
Fontainebleau en juin 1661. Enregistrement par le Parlement de Bordeaux le
22 août 1661. Le 9 juillet 169, sommation faite par noble Anthonin Destrac,
écuyer, seigneur de Lamne, aux jurats d'Hastingues pour qu'ils délibèrent
afin de savoir s'ils approuvent les lettres patentes de Juin 1661 par
lesquelles le roi anobli Bertrand Destrac et ses descendants avec la raison
du Bayle-Vieux appelée Destrac et celle de Mayourau.
Le château est un important bâtiment entouré d'un vaste parc dominant la
vallée des Gaves Réunis. Cave sous la partie Nord-Ouest seulement. Un étage
carré et un étage dans le comble. Simple en profondeur pour la partie
Sud-Est. Double pour la partie Nord-Ouest, la plus importante, avec couloir
longitudinal et escalier de pierre à trois volées droites tournant à droite
dans un angle, linon à la française portant une rampe en fer forgé et étanpé
avec pommes de cuivre. Au rez-de-chaussée, donnant sur façade antérieure,
salle à manger, salon, bibliothèque et passage. Façade antérieure divisée en
une partie centrale percée de cinq travées d'ouvertures et de deux parties
latérales percées chacune de deux travées ; parties séparées par des chaînes
à refends ; toutes les travées sont semblables (deux fenêtres et une lucarne
au-dessus de la corniche) sauf la travée centrale composée d'une porte
précédée d'un degré carré, d'une porte-fenêtre précédée d'un balcon sur
corbeaux de pierre à garde-corps de fer forgé et d'une lucarne plus ornée
que les autres. Les combles s'adaptent à la division de la façade : toit
brisé sur la partie centrale ; toits en pavillon mais avec brisis continuant
le brisis de la partie centrale. Dans la partie Ouest de la façade
postérieure, fenêtres irrégulièrement réparties, dont deux hautes et
étroites, à appui et corniche moulurés, nettement plus anciennes que les
fenêtres de la façade antérieure ; porte en plein-cintre chanfreinée,
surmontée d'une fenêtre divisée par un meneau. La partie gauche de la façade
latérale Nord-Ouest est aveugle. À droite, deux niveaux : porte à peu près
au centre. Chambranle plat à corniche moulurée. À droite, fenêtre
rectangulaire large à appui saillant mouluré. Au-dessus, corniche, ciment et
brique. Fenêtre large au-dessus de la porte, corniche étroite à corniche de
pierre sans chambranle. Au-dessus de la travée centrale, sur le brisis,
lucarne à corniche moulurée. Appareil assez régulier, sans crépi. Façade
sud-est rectangulaire, aveugle. A droite lucarne identique à celles de la
façade postérieure sur la droite. Grande cheminée. À gauche, porte surmontée
de deux fenêtres et de deux lucarnes. Dans la bibliothèque, cheminée à la
capucine en marbre jaune et noir surmontée d'un décor de plâtre ;
bibliothèques en bois peint en faux marbre : premier niveau, battants
surmontée de tiroirs ; deuxième niveau, étagères sans battants, divisées en
travées par des colonnes toscanes engagées. Les portes de communication et
les lambris d'appui reprennent le décor des portes des bibliothèques.
château d’Estrac 40300 Hastingues, propriété privée, ne se visite pas.
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