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Le
domaine du Bec-du-Gave appartenait au début du XVIIIe siècle à un négociant
hollandais, Antoine Van Oosterom, établi à Bayonne en 1710. Sans doute
est-ce lui qui construisit une première demeure que son fils Richard, dit
"du Bec", améliora. Le bâtiment de dépendance porte la date 1744, mais la
pierre semble avoir été rapportée. Monsieur Labarthe, maître de poste, fut
propriétaire pendant la Révolution. Il dut faire construire le grand
bâtiment de dépendance daté de 1791 qui fut ravagé par la foudre en 1966
(actuellement ruiné). La chapelle daterait aussi de cotte fin de siècle. En
1852, le baron H. d'Artigues aurait construit le château actuel et aurait
aménagé la chapelle. Sur le Linteau de la porte centrale de l'élévation sud,
écu non identifié (sur le champ deux flèches horizontales parallèles, en
chef, croissant encadré de deux étoiles). sur la carte de Cassini ne figure
qu'une ferme, peut être l'actuel logement de domestiques. Sur le cadastre de
1819 le château se présente tel qu'il est actuellement.
Plusieurs bâtiments dans un parc boisé au confluent de l'Adour et des Gaves
Réunis. Logis de plan rectangulaire, double en profondeur, à un étage de
soubassement, un étage carré et un étage de comble. Étage en sous-sol divisé
en plusieurs pièces voûtées en berceau segmentaire. Toit brisé à croupes.
Pierres de taille pour le premier niveau, l'encadrement des baies et des
chaînes d'angles à bossages. Élévations extérieures à trois niveaux séparés
par des bandeaux continus, et couronnées par une corniche ; lucarnes dans le
brisis au droit des baies ; l'élévation postérieure face aux Gaves est la
plus soignée : terrasse semi-circulaire au centre du premier niveau, balcon
sur consoles devant les trois portes-fenêtres centrales du troisième niveau,
jambe à bossages de chaque côté de la travée centrale, baies avec un
chambranle mouluré à crossettes. Les cuisines étaient à l'origine installées
dans des pièces en sous-sol. Au rez-de-chaussée, la distribution intérieure,
remaniée, garde sans doute le souvenir de celle d'autrefois : grand
vestibule d'entrée avec escalier d'honneur et pièces de réception à
l'arrière ouvrant sur la terrasse. Cheminée à la capucine rapportée dans une
pièce de réception, XVIIIe siècle ; manteau en marbre veiné (rouge, gris,
blanc), de plan rectangulaire avec la face à peine galbée, et des contours
chantournés ; trumeau en bois peint à deux panneaux superposés et
chantournés entre des parcloses ; glace dans le panneau inférieur ; scène
galante peinte sur toile dans le panneau supérieur. Cheminée adossée
rapportée dans la bibliothèque, XIXe siècle ; manteau sur consoles ; frise
sculptée sur les trois côtés du manteau : cinq amours forgerons sur la face
; un amour tenant un arc porte un pot-à-feu d'un côté, un autre identique
porte une corne de l'autre côté d'où s'échappent quelques flammes ; sur la
hotte, deux pilastres encadrent un panneau couronné par deux amours
(haut-relief) tenant une guirlande ; portrait de Louis XV enfant, peint sur
toile dans le panneau.
Le bâtiment secondaire, aujourd'hui désaffecté, est de plan rectangulaire, à
un étage carré et un étage de comble. Toit très élevé à croupes (tuiles en
écaille). Petit édicule contenant une horloge en amortissement sur le toit.
Élévation antérieure au sud, face au logis. Ancien logement de domestiques.
Au long bâtiment de dépendances, à un étage carré et un étage de comble, fut
ajouté un corps en appentis appuyé au mur-gouttereau ouest. Le pavillon de
repos est isolé à l'extrémité du parc; plan carré, Toit en pavillon très
élevé (tuiles en écaille) porté par quatre piliers. Banquettes en pierre sur
deux côtés appuyée aux murets entre les piliers. La chapelle est un petit
édifice, sans caractère architectural, à chevet plat, avait cependant
"plafond, murs et lambris ornés de rinceaux et cannelures d'or". Les pièces
voûtées sur Lesquelles repose le logis actuel du XIXe siècle ont pu
également porter le premier édifice du XVIIIe siècle, celui en tous les cas
que Vaysse de Villiers en 1625 qualifiait de “luxueuse maison de campagne".
Le bâtiment secondaire, assez important et sans doute antérieur au château
actuel, pouvait être le logis des nombreux domestiques que nécessitait la
très vaste exploitation de la fin du XVIIIe siècle.
château de Bec du Gave 40300 Port de Lanne, propriété privée, ne se visite
pas.
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