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Château de la Merlée à Vêtre-sur-Anzon
 
 

           Au pied des montagnes d’Urfé et de Cervières, à trois kilomètres de Noirétable, mais sur le territoire de Saint-Julien-la-Vêtre (aujourd'hui Vêtre-sur-Anzon), se trouve l’ancien château de la Merlée. Les bâtiments, que masquent en partie des arbres séculaires, se composent d’un vaste quadrilatère avec cour intérieure flanqué aux angles de quatre tours circulaires. La partie ouest des bâtiments semble inhabitée, mais la partie est a été réparée par Monsieur Perdrigeon qui a ainsi sauvé la Merlée de la ruine. Les restes de la chapelle sont contigus au château, on y voit encore une porte moulurée, une fenêtre avec son remplage gothique et les débris informes de l’autel en maçonnerie grossière, envahie par les mousses, les fougères et les scolopendres. Dans un angle, une retombée de voûte présente une figure naïvement sculptée.

Les premiers possesseurs de la Merlée en portaient le nom. Delmas de la Merlée, damoiseau rend hommage au comte de Forez, le 16 février 1311, pour la Merlée et autres terres. Les 22 juillet 1322, 11 octobre 1327 et 12 décembre 1328, Thomas de la Merlée rend le même hommage pour la Merlée, des biens à Salles, Saint-Just, Noirétable, etc. La filiation s’établit depuis Roland de la Merlée, dit Mastin, seigneur de la Merlée et de Villeneuve. En 1392, encore jeune, il adressa un curieux défi en patois au chevalier castillan, Arnuad d’Eril: il signa "le Mastin de la Merlée" et c’est là l’origine de ce curieux surnom. En premières noces, en 1445, il épousa Marguerite d’Urgel ou Durgel, dame de Villeneuve et en secondes noces, le 3 décembre 1462, Annette de Rochedragon, qui est veuve de lui le 3 novembre 1466. Il eut du premier lit Jean de la Merlée, dit le Mastin, seigneur de la Merlée, marié à Claudine de Lespinasse, d’où Gilbert, 2° Marie, mariée le 8 juin 1468 à Philibert de Rougemont, seigneur de Vernoux. Du second lit il eut Antoine de la Merlée, dit Mastin, seigneur de Villeneuve, mort sans postérité; 2° Annet Mastin de la Merlée, dit Merlaud, seigneur de Villeneuve, mentionné dans des actes qui vont de 1483 à 1504. Il épousa Françoise de Rochefort, fille de Guillaume, seigneur de la Valette et de Jeanne Mitte, dont il eut un fils, François Mastin, seigneur de la Merlée en 1517, qui eut pour successeur son cousin-germain, Gilbert, mentionné plus haut.

Gilbert le Mastin de la Merlée, seigneur de Villeneuve, la Roche, la Tour-en-Jarez, la Chabaudière, la Merlée, épousa le 30 mai 1540 Anne de Sénaret, fille de Balthazard, seigneur de Chaussin en Bourbonnais et de Pernette de Bonnay, dont Antoine le Mastin, seigneur de la Merlée et Villeneuve; 2° Gilberte, femme de François de Saint-Priest, seigneur de Saint-Bonnet; 3° Madeleine, mariée en 1563 à Louis de Boisy, fils de Tristan; 4° Claudine, mariée à Etienne Perrin, seigneur de Chervé, à Perreux; 5° Françoise, femme d’Antoine Baraduc, "chevaucheur de l’écurie et portier de la maison du Roi" à la Post, près Noirétable; 6° Sébastien le Mastin, seigneur de Serbonne, dont la fille, Françoise de la Pauze, épousa un gentilhomme auvergnat, Louis du Palais, d’où Marc du Palais; 7° François le Mastin, seigneur de la Merlée, qui testa le 24 juillet 1585, faisant héritier universel son neveu, Marc de Boisy, qui vivait avec lui et lui substituant Marc du Palais. Le vieillard vivait à la Merlée avec de Boisy et le seigneur de Gibiat. Le 20 avril 1591, il fut trouvé assassiné avec Gibiat. Le château avait été envahi une heure avant le lever du soleil par une bande de vingt hommes masqués et armés. Les gens de justice de la châtellerie de Cervière dont dépendait la Merlée mirent les scellés sur les meubles et le château fut occupé par une garnison. Les deux victimes furent ensevelies, en l’église de Saint Jean-la-Vêtre, dans la chapelle de la Merlée, alors ornée de leur blason, de gueules à la bande d'or chargée de trois merles de sable, becqués et membrés de gueules.

Marc de Boisy se fit mettre en possession de l’héritage, se porta partie civile, fit des recherches et acquit la certitude que le crime avait été commis par une bande de soldats pillards en garnison à Ambert. La succession était chargée de dettes, Marc aliéna d’abord la dimerie de Saint Romain d’Urfé à Michel de Génetines, puis la Plasse, à Michel de Beauvoir, enfin le 30 novembre 1595 il cédait la Merlée à Jacques d’Urfé pour 18000 écus. La famille du Palais cependant ne se résignait pas à la perte de l’héritage qui aurait pu revenir au jeune Marc. Le 15 avril 1592, le sire de Boisy, lui avait remis 300 écus, representant ce qu’elle pouvait prétendre "des biens et succession du sieur de la Merlée" mais c’était trop peu. Une intrigue ouverte contre Marc de Boisy réussit à diriger les soupçons de son côté. A la fin de 1596 le prévôt de Forez, Pierre Imbert, l’arrêta à la Merlée et le fît incarcérer à Montbrison. Les du Palais achetèrent le prévôt et comme de Boisy était sorti du château une demi-heure avant le crime, des témoins déclarèrent l’avoir vu "masqué, dans la troupe de ceux qui firent le coup". Le 21 novembre 1597, on décidait de soumettre Marc à la question pour lui arracher des aveux, le prévôt et l’assesseur s’y prirent si brutalement que le malheureux en mourut sur le champ. Sa mère, Madeleine de la Merlée, passa ses jours à demander la réhabilitation de son fils victime d’une monstrueuse erreur judiciaire et il est probable que les choses traînèrent en longueur jusqu’à sa mort, car ce ne fut que le 19 janvier 1598, que le roi ordonna aux parties de se présenter devant la Cour pour être entendues. Les armes de Boisy sont cinq point d’azur équipollés à quatre d’argent.

Marc du Palais, mis en possession de l’héritage par les moyens que l’on sait, épousa en 1618 Anne Charpin de Génetines, fille de Michel et de Léonore Le Long, dont Gaspard, qui suit; 2° Jacques-Gilbert, seigneur de Villechaize, marié à Philippe de la Gui tardie; 3° un fils, assassiné à Lyon, le 20 juin 1649; 4° Michelle, mariée le 23 novembre 1655 à Pierre de Chaussecourte, fils de Louis et de Nicole de Cambefort. Gaspard du Palais prêta hommage de la Merlée en 1671, ayant épousé le 17 septembre 1648, Françoise d’Alcanon de Chassereux, il eut cinq enfants dont Joseph, qui suit; 2° Jacques, né en août 1669; 3° Marie, jumelle du précédent; 4° Charles-Philippe (6 novembre 1674-1710); 5° Jérôme, sous-Diacre à Lyon. Joseph du Palais, né en janvier 1665, épousa le 17 janvier 1695, Louise de Cochardet, dont trois filles: Hilaire, née le 8 août 1696; 2° Marie, née le 9 août 1699, mariée au seigneur Belvezay de Veluize. En juillet 1730 leur fils Etienne tombe du haut des murs de la ville de Thiers et se tue à 35 ans; 3° Marie Marguerite, née le 26 mai 1704. Les armes des du Palais sont d’azur au chevron d’or, accompagné de trois glands versés du même. Le 14 octobre 1726, Marie-Marguerite épousait Pierre-Gaspard de Loras, seigneur de Chamagnieu et la Tour, capitaine de cavalerie au régiment de Villeroy, fils de Louis et de Marie David de la Tour et petit fils d’Arthur et de Claire de Villars. Les armes de cette maison sont de gueules à la fasce losangée d’or et d’azur. Pierre-Gaspard de Loras, seigneur de la Merlée, testa le 16 août 1746, laissant François-Melchior, marquis de Loras, lieutenant au Royal-Vaisseaux; 2° Louis-Catherine, qui suit; 3° Louise-Hilaire, mariée le 23 avril 1750 à Jean-Antoine de Charpin comte de Génetines, fils de Jean et de Marie-Madeleinede Jaquette; 4° Louise-Charlotte, mariée le 1er mai 1754 à Barthélemy-Léonard Pupil de Myons, fils de Barthélemy Claude et de Catherine de Sève.

Louis-Catherine de Loras, baron de Pollionay, seigneur de la Merlée (24 avril 1725-6 décembre 1793) martyr de la Révolution, commandeur de l’ordre de Malte, capitaine au régiment de Bretagne, épousa le 12 mars 1767, Adélaïde-Sophie Berthelet de Baye, née le 15 décembre 1749, fille de François et d’Elisabeth Rioult de Cursay, dont François-Marie, né le 13 août 1768; 2° Barthélemy-Hippolyte, né le 13 décembre 1769; 3° Louis Charles, marquis de Loras, né le 6 février 1771, marié en 1808 à Mademoiselle de Rigaud de Sérézin, fille du marquis et de Nicole de Menthon dont un fils mort jeune, deux filles religieuses et Henriette-Pétronille, morte le 28 juillet 1850, mariée le 6 août 1832 à Antoine Charles-François d’Auberjon, marquis de Murinais, dont les armes sont de gueules au lion d’or. Les deux époux paraissent avoir possédé la Merlée, conjointement avec François-Marie. Le 15 juin 1839 ils vendaient le vieux manoir à François-Guillaume Perdrigeon, ancien officier de dragons, juge de paix à Noirétable, né le 6 avril 1790, fils de Jean-Baptiste et de Marie-Madeleine Delaire. Il mourut sans alliance et la Merlée passa à son neveu François-Guillaume Perdrigeon, fils de son frère François et de Marie-Claudine Giraud de Presles. Le château appartenait par moitié, au début du XXe siècle, à M. le Docteur Wies-Perdrigeon et à M. Paul Leriche-Wies. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures; la salle des Gardes au rez-de-chaussée avec sa cheminée; les cheminées de la pièce de la tour Sud-Est et de la cuisine au rez-de-chaussée et de la chambre au premier étage au-dessus de la salle des Gardes: inscription par arrêté du 1er mars 1973. (2)

château de la Merlée 42111 Vêtre-sur-Anzon, propriété privée, ne se visite pas.


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Texte de loi sur le droit à l'image des biens (photos)


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