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Cette petite forteresse qui a gardé l’aspect
austère lié à sa fonction primitive a conservé sa pureté de ligne simple et
élégante. Le domaine est d’origine très ancienne, car, dès l’an 832, il
appartenait à l’abbaye royale de Saint-Denis et continua à en dépendre en
fief jusqu’un 1597. Mais, pendant cette longue période, le domaine ne connut
une gloire passagère que pendant quelques années du XIIe siècle grâce à
l’abbé Suger (1080-1151) qui en fit sa résidence favorite. Pendant ses
séjours, Suger logeait au château et il raconte dans ses Mémoires qu'il
trouva cette maison dans un tel état de vétusté et de ruine qu’un jour elle
s’effondra subitement en écrasant sous ses décombres le lit dans lequel il
avait passé la nuit. À la suite de cet incident, il fit reconstruire le
château, le fortifia et le protégea en faisant creuser deux étangs qui lui
fournissaient un poisson abondant et qui forment aujourd’hui les douves. Au
XIVe siècle, le château appartenait à la famille de Rochefort qui lui laissa
son nom. En 1371, Jehan de Rochefort partit combattre en vain les Anglais au
fort de Montcontour en Poitou. Il s’en revint donc à Barville après avoir
touché une prime de dix sous par jour et trente livres pour son cheval brun.
En ces temps troublés, le château fut ravagé par un incendie dont il a gardé
les traces. Il fut donc réaménagé: les baies furent élargies, le pont-levis
supprimé après comblement d’une partie des douves. En 1505, Jean Couard est
seigneur de Rochefort, puis Jean de La Mothe. Au XVIIe siècle, le château
abrita Marguery de Calvi, écuyer, seigneur des Loges et de Rochefort.
Au XVIIIe siècle, le château appartenait à un négociant parisien Pierre
Pouillot et son épouse Geneviève Chagot, originaires d’une famille de
négociant en vin de Boynes. Leur fille Adélaïde épousa M. Huré-Duvallot,
procureur du tribunal du comté de Beaumont. qui modernisa le château dans le
goût de l’époque. Le château fut vendu à Nicolas Laperche, un bourgeois
provenant de "la grange" à Saint-Loup-des-Vignes. L'une de ses filles se
noya dans les douves en essayant de remplir son arrosoir, et son fils unique
ira plus tard habiter le
château des Garennes, réunissant
ainsi très brièvement la même famille dans les deux châteaux du village. La
seule fille qui subsista fut incapable de gérer son domaine et le vendit en
1899 à Théophile Marois de Gaubertin. Ce fut son petit-fils, le professeur
Robert Gaumont qui en 1965 entreprit la restauration de cette vénérable
demeure d’origine médiévale. Le château est donc une vigoureuse construction
carrée à deux étages surmontés d’une haute toiture, cantonnée de quatre
tourelles rondes à poivrière. Trois sont pleines et la quatrième plus grosse
contient l’escalier en colimaçon. Les ouvertures gothiques ont été remises
en place, la porte d’entrée a conservé son arcade en arc brisé et la trace
de la feuillure du pont-levis, où s’encastrait le tablier. (1)
château de Rochefort 45340 Barville en Gâtinais, propriété privée, ne se
visite pas.
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