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Ce qui donne au village de La
Bussière un caractère intéressant, c’est son château. Au milieu du bourg,
une rue conduit presque aussitôt a l’entrée principale, que décore une belle
grille de style Louis XIV. Derrière se développe une première cour, d’ou
l’on accède, en obliquant a gauche, vers un portail monumental surmonté d’un
long toit avec campanile et horloge. C’est sous ce porche, à droite en
entrant, que se rendait la justice. A gauche se voit l’ancienne prison
garnie de meurtrières. En avant du portail, à une certaine hauteur, on
aperçoit les traces d’un ancien balcon qui dominait le pont-levis de la
première enceinte et permettait de tenir en respect les assaillants. Bien
que les fossés de cette première enceinte soient depuis longtemps desséchés,
ils n’en constituent pas moins une ligne de défense par leur profondeur et
leur étendue. Ils enveloppent en effet un large espace, dont trois côtés
sont garnis de longs et vastes bâtiments a l'aspect sévère; les uns utilisés
pour les dépendances, les autres, construits en briques croisillonnées d’un
cachet architectural fort ancien, servant autrefois a recueillir les dînes.
Du grand portail, on aboutit par un pont de pierres jeté sur les eaux de la
deuxième enceinte a la voûte qui traverse le grand donjon et qui introduit
finalement dans la cour d’honneur du château. Le château offre de tous côtés
un aspect élégant et harmonieux. Son style rappelle surtout l’époque de la
Renaissance. Il est construit en briques et pierres et s’élance hardiment du
milieu des eaux qui l’entourent, sur des pilotis en maçonnerie. D’une part,
il est isolé par l’eau de la deuxième enceinte; de l’autre, par un
magnifique étang s’allongeant en forme de miroir. Ici se dresse fièrement le
donjon seigneurial avec deux corps de bâtiments en façade, l’un a l’ouest,
l’autre au midi, flanqués chacun de vieilles tours d’angle aux longs toits
en pointe et se mirant dans l'eau. Les ouvertures, garnies de croisillons,
sont tantôt larges dans les grands corps de bâtiments, tantôt plus étroites
dans les tours et bien disposées avec symétrie. Puis, a fleur d’eau, tout en
bas du château de La Bussière, se contourne en bordure un étroit
promenoir qui rejoint la terrasse de la cour intérieure. Ces dispositions
donnent une perspective majestueuse sans avoir rien de sévère, et elles ont
été complétées et encadrées par un parc clos de murs.
S’il faut en croire certaines observations archéologiques, le château de La
Bussière semblerait avoir été construit, ou du moins commencé, au plus tard,
vers la fin du XIIe siècle, par quelque puissant seigneur. Reste que c’est a
la suite de son mariage en 1518 que Jehan du Tillet, greffier civil au
Parlement, devint, premier de ce nom, seigneur de La Bussière. L’érection en
baronnie en 1595, puis en marquisat par Louis XIV en 1679, mit
nécessairement toujours plus en relief les seigneurs de La Bussière pendant
les guerres de la Ligue comme au temps du grand siècle. A cette époque, de
grands travaux d’embellissent furent entrepris a La Bussière au point d’y
attirer mademoiselle de Montpensier qui s’y arrêta une journée et y passa
une nuit, comme elle le raconte dans ses Mémoires. A la mort d’Antoine-Charles
du Tillet, dernier de la famille qui fut marquis de La Bussière pour n’avoir
point eu de postérité, le château de La Bussière revint à ses deux nièces,
qui au moment de la Révolution Française le vendirent (1798) a un certain Le
Fort, frère du député d’Orléans a la Constituante, qui le vendit a son tour
en 1814 au comte Alphonse-Gabriel de Chasseval dont les descendants
demeurent les propriétaires. Aujourd'hui, tout au long de la visite, dans
les salons, la cuisine, l'office, le cellier, on découvre, toujours autour
du thème de la pêche et des poissons, des peintures, sculptures et gravures,
et objets de l'art populaire (faïences, verreries céramiques), matériel
ancien présentés au milieu du mobilier familial. Petit à petit, le château
des Pêcheurs s'est ouvert aux visiteurs qui peuvent admirer l'orangerie, la
sellerie avec sa collection de harnais, les écuries, le potager XVIIIe
siècle le parc avec sa promenade le long de l'eau, son parcours des cabanes
et sa chasse au trésor. On ne peut imaginer la visite de ce site sans se
promener dans le jardin potager qui se poursuit dans le parc dessiné par le
célèbre architecte paysager
André Le Nôtre... (1)
Éléments protégés MH : l'intérieur du pavillon d'entrée à la cour des
communs dit Pavillon de l'Horloge ; le puits situé dans la cour ; le plan
d'eau y compris les murs de soutènement ; le sol correspondant à l'emprise
du parc et du jardin ainsi que leur mur de clôture et les sauts-de-loup :
inscription par arrêté du 23 novembre 1993. Les façades et les toitures du
château et des communs, y compris les deux pavillons et la grille d'entrée ;
la grille du jardin donnant sur la route nationale 7 avec ses deux piles
ornées de pots à feu, située au bout de l'allée traversant le potager ; le
pigeonnier ; le terre-plein du château ; la cour des communs ; les douves
des communs et leurs deux ponts : classement par arrêté du 2 mai 1995.
château de La Bussière 45230 La Bussière, Tél. 02 38 35 93 35, Fax. 02 38
35 94 13, ouvert au public de mars à mi-novembre de 10h à 12h et de 14h à
18h, tous les jours sauf le mardi. En juillet et août : de 10h à 18h tous
les jours.
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