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La Motte, où on mit au jour de nombreux tombeaux
gallo-romains ainsi qu’une surabondance de médailles et d’instruments de
toute nature en bronze, était un site très ancien, et, comme le nom de cette
agréable demeure semble l’indiquer, elle a pu être construite à proximité
d’une motte féodale. Aucun document cependant ne subsiste qui permettrait de
reconstituer l’histoire du Ve au XVe siècle de ce coin de terre où une
présence seigneuriale relevant du
château de Saint Brisson
est attestée depuis 1579 jusqu’à la Révolution. La Motte Saint Firmin, sise
entre le canal de Briare et la Loire, est un beau château entouré de fossés
pleins d’une eau vive, provenant d’une source à l’origine de l’implantation
antique en cet endroit. La Motte Saint Firmin a été construite au XIXe
siècle à l’emplacement d’une forteresse qui devait couvrir tout le rectangle
actuellement surélevé de sa cour intérieure. Mais cette forteresse
n’existait déjà plus au XVIe siècle quand, sur ses fondations, furent
construits un peu plus tard deux élégants petits pavillons détachés de
l’édifice d’aujourd’hui, venu remplacer après trois siècles d’existence un
précédent château édifié de 1609 à 1616 par la fille de l’amiral de Coligny.
Ce n’est plus la forteresse, ce n’est pas encore la maison de campagne
d’agrément; le pont-levis est toujours là pour indiquer la transition. Un
acte de 1644 mentionne alors "le lieu et fief de La Motte sis à Saint-Firmin,
justice de Saint-Brisson, et consistant en un grand corps de bâtiment à
demeurer, portail, cour, pont-levis, écuries, colombier, le tout entouré de
grands fossés remplis d’eau". En 1793, au moment de la Révolution, La Motte
passa pendant quelque temps aux mains d’un sieur Barbereux, qui la revendit
bientôt à M. Cournol, ancien magistrat, ancien avoué au Tribunal de
cassation. Elle fut ensuite véritablement livrée au pillage, puis vendue à
nouveau en 1824 au baron Jacques-François Roger, gouverneur du Sénégal qui
s’y consacra entièrement au point même de l’agrandir quelque peu. Mais, en
1872, la demeure seigneuriale, devenue propriété de M. Brun, fut démolie à
l’exception des deux pavillons du jardin et fit place à la construction
actuelle qui se compose d’un imposant corps de logis quadrangulaire, haut
d’un niveau sous un étage de combles éclairés par des lucarnes. Un
avant-corps à pans coupés marque le centre de l’une de ses façades
principales, couverte par une petite terrasse. Deux hautes tours circulaires
coiffées d’un cône flanquent les angles de la façade qui lui est opposée.
L'ensemble, couvert d’un toit à croupes d’ardoises, continue de nos jours à
prodiguer à ses habitants la limpidité et la fraîcheur des eaux qui
l’entourent. (1)
château de la Motte Saint Firmin
45360 Saint-Firmin-sur-Loire, lieu-dit le Pilon, propriété privée, ne se
visite pas, visible de l'extérieur.
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